vendredi 26 novembre 2010

des choses

Ceux qui me connaissent savent ces instants où j'écris : "je devrais être en train de faire ma valise (ou mon sac)"... et ceux qui me connaissent intimement savent que ces moments voient le salon encombré de la table à repasser, du sèche-linge, de piles et de montagnes de fringues etc.

Remettre à demain jusqu'au jour où il n'y a plus de demain et que c'est l'heure de prendre l'avion (les amateurs de métaphore apprécieront).

Aujourd'hui j'avais rendez-vous à 15 heures avec le chirurgien pulmonaire et ma convocation demandait d'être là 20 minutes avant l'heure de la consultation afin de pouvoir passer au secrétariat. J'ai pas mal bossé les jours précédents pour pouvoir terminer plus ou moins mon boulot à 13 heures et avoir le temps d'atteindre cet endroit du bout du monde, heureusement desservi par le RER (Cité Universitaire).

Ce que je n'avais pas anticipé et dont j'ai pris la mesure petit à petit, c'est que cet Institut mutualiste où je devais me rendre fonctionne exactement comme un hôpital. C'est-à-dire qu'une fois que vous avez mis le pied dans ce lieu, vous devenez une sorte de chose, capable de mouvements, susceptible de répondre par la parole, mais parfaitement déshumanisée. Vous êtes, devant chaque interlocuteur, quelqu'un qui n'existe que pour ce dont cet interlocuteur à besoin à ce moment précis. Et c'est tout. Toute tentative d'exister en dehors de ce code-là est perçue comme déplacée, absurde ou vaguement abusive. 

Dans la salle d'accueil A, je vois la lumière décroître lentement par la fenêtre. Ça fait déjà un moment que j'ai questionné la secrétaire du docteur Gé qui m'a annoncé un retard 
de 20 minutes. 

Autour de moi les gens qui attendent sont la plupart en duo : en couple, ou des femmes d'un certain âge avec leur mère, la fille est l'accompagnante ou l'accompagnée, c'est selon. Une de ces femmes se met à pleurer.
C'est bien de venir à deux car ça oblige le personnel à considérer que vous êtes une chose capable de mouvements, susceptible de répondre par la parole... mais aussi parfois en rapport avec d'autres choses capables de mouvements etc.

Mais comme il est impensable de vouloir être considéré autrement, voilà pourquoi il est normal d'être reçu par le docteur Gé à 16 h 20 alors que vous êtes sur place depuis 14 h 45, et que celui-ci n'ait pas un mot d'excuse. (Le "lapsus" est vivifiant, j'avais tapé un "mort d'excuse".) 

De celui-ci je n'apprends pas grand chose de neuf puisque le pneumologue, le docteur Té, m'avait déjà bien détaillé mon cas et l'opération à réaliser. Le docteur Gé se veut calme, précis, rassurant, il réexplique quant il en a l'occasion que la tumeur n'est pas maligne. 

À un moment de la conversation, voulant préciser que la période post opératoire va dépendre aussi de l'état général de mes poumons il dit "puisque vous avez été fumeur vos poumons sont malades". Qu'il utilise le terme de malade, ça fait un petit déclic dans ma tête que je ne sais pas trop comment interpréter. Pourquoi n'a-t-il pas dit "vos poumons risquent de cicatriser moins bien que ceux d'un non fumeur", ou bien "les tissus risquent de répondre moins bien" ?...

En fait je crois comprendre un peu plus tard quand, alors même qu'il avait répondu à ma question "non il n'y aura pas d'examens complémentaires à faire", il annonce que je vais être convoqué pour un petscan, puis un scan ordinaire, puis... 
Pour lui une frontière nous sépare. Moi je suis le malade, lui il est le chirurgien. Voilà pourquoi ce n'est pas grave, et même logique, de me dire tout de go "vos poumons sont malades" plutôt que "on verra comment votre organisme réagit". De même que les examens à faire ne sont pas considérés de mes compétences, mais de ses prérogatives à lui. C'est un planning, une organisation qui lui revient à lui, moi je ne suis qu'un des éléments de cet agencement.
Tout de même, comme je suis donc un client chiant, que je m'absente deux semaines, quasi injoignable, qu'il y a aussi les fêtes de fin d'année, le planning est un peu serré à mettre au point. On décide d'une intervention pour le 20. La secrétaire, sympa et efficace par ailleurs, est très étonnée que j'ai envie prendre le temps de consulter mes proches sur les dates. Pour elle, me proposer le rendez-vous de l'anesthésiste et du scan le même jour relève presque de la faveur, ou de la mission impossible (cependant effectuée avec le sourire).

En sortant je passe au bureau d'admission pour préparer l'entrée qui se fera le 19 décembre. C'est le troisième secrétariat que je fais dans l'après-midi, pour lequel j'attends aussi un petit bout de papier numéroté dans la main : même questions, mêmes documents qu'a l'arrivée. On s'interroge : c'est une demande de la CNIL que le fichier des malades ne soit pas accessible par deux ordinateurs distants de 20 mètres, ou  bien on a fait des économies de cable ici ? Mais rien de tout cela n'est grave dans ce monde où le temps ne compte pas, pour vous, les choses capables de mouvements et susceptible de répondre par la parole. Malades de surcroît.

jeudi 25 novembre 2010

ouvertures

Voilà la drôle de photo que je citais la dernière fois comme évocatrice "d'image pornographique ou d'une variation charcutière, couleur foie gras, de l'"Origine du monde" de Courbet." C'est le passage des cordes vocales si j'ai bien compris.

Il est amusant de remarquer que le développement de la technique permet d'avoir des images de l'intérieur de son corps, alors que ce blog ne comporte aucune image de mon visage, ni d'une enveloppe corporelle qui permettrait de m'identifier.
Avec la radio publiée le 04/10 et les clichés de scanner publiés le 20/10, ça fait beaucoup de plongées dans mes profondeurs que je vous propose, non ? Récemment Wanda me confiait quelque chose comme "je lis ton blog pour te connaître mieux et tu restes finalement aussi mystérieux". Vous m'aurez pourtant pénétré du regard.

Mardi midi je discutais avec mon amie France dont la tante, Anne Ubersfeld, est morte à la fin octobre. Pour rendre hommage à cette femme de théâtre, il y eut une soirée organisée à La Cartoucherie. France me disait, avec une forme de joie, qu'à cette occasion elle apprit des choses inédites sur cette femme qu'elle avait pourtant connue et côtoyée des années.

mardi 23 novembre 2010

vu !

Aujourd'hui je suis allé voir l'exposition Michael Wolf. C'est à la Galerie particulière (16, rue du Perche, 75003 Paris), petite espace cubique sous verrière presque en face de la cathédrale arménienne Sainte-Croix.

Photo Michael Wolf
Deux séries de photographies sont présentées pêle-mêle : "Paris Street View", dont j'ai parlé ici ("entre les mailles", billet du 19/11) et Tokyo Compression, qui montre des portraits de passagers compactés dans le métro de Tokyo, visages perdus dans la buée, écrasés contre la vitre, abandonnés dans le sommeil ou la fatigue (je me demande d'ailleurs comment il s'en tire avec le droit à l'image de ces japonais anonymes???)...
Ces deux ensembles sont rassemblés sous le titre We Are Watching You... 

Est-ce que ça marche ce mélange ? Oui et non. 
Oui parce que les questions de l'identité, de l'intimité, de l'exposition, de la répétition, de la reproduction, de la conformité, de la différence, du regard... bref tout ce qui peut vous passer en tête en regardant l'une de ces séries est aussi présent à l'esprit quand on contemple l'autre : c'est bien le travail du même photographe. 

Non parce que les images de Street View nécessitent de grands formats, elles affichent la trame des images d'écran à des échelles différentes selon les photos, elles suscitent la comparaison, incitent à la vision de loin, puis de près (on voit fort bien les points rouge-vert-bleu de la synthèse chromatique, ça renvoit aussi à la tapisserie d'antan). La démesure et l'agrandissement sont intéressants.
Les images de Tokyo Compression en revanche sont fortes en tête à tête, avec les visages quasiment à taille réelle, confrontantes dans leur humanité, leur chaleur. De l'autre côté de la vitre, en face de moi.

Alors évidemment on peut trouver que ce contraste est malin. Ou imaginer à regret l'impact incroyable qu'aurait chaque série présentée seule.
En tout cas c'est bien. C'est jusqu'au 15 janvier..

lundi 22 novembre 2010

petit matin

Hier je citais un tableau de Gervex, "Rolla", inspiré du poème de Musset (donc rien à voir avec une scène de nuit de noces...). Le voici donc. Il est semble-t-il au Musée des Beaux Arts de Bordeaux (ce qui je l'avoue ne m'a pas frappé lors de ma visite de la ville). Aujourd'hui c'est difficile à imaginer qu'une telle œuvre ait fait scandale : les raisons invoquées sont à l'époque, la représentation de la nudité dans un décor contemporain ; ou encore les vêtements mélangés de l'homme et de la femme au premier plan. Pour un regard contemporain ce qui est marquant c'est la composition dont toutes les lignes de force mènent au sexe de la femme ; et la façon dont son corps à elle barre l'espace, comme oblitérant toute autre pensée que celle de sa nudité et qu'ainsi chaque élément devienne au final dépendance de cet être de chair. Rolla, qui donne pourtant son titre à l'œuvre, est à ranger au rang des accessoires : demi corps, simple diagonale, autre chiffonnade de tissu blanc. Ça date de 1878.

dimanche 21 novembre 2010

les yeux doux

Voilà, hier c'était le grand jour du mariage de Malika et de Thomas. Et moi, témoin de cela, lors d'une petite cérémonie que madame le maire tâche de rendre le moins "administratif" possible.

Deux fois 19 : ça se passe dans une petite salle très dix-neuvième siècle de la mairie du dix-neuvième.
Contrairement à toutes les prévisions météo le soleil fait des siennes, tant que l'adjoint au maire propose de fermer les rideaux. Les mariés et les témoins sont pris dans un faisceau de lumière et cela rend les photos parfois assez étranges, avec effet de contre jour ou cheveux auréolés.

Devant nous une immense toile de Henri Gervex représente un mariage, derrière une autre tout aussi grande (mais de Émile Blanchon je crois) montre le bureau de déclaration de naissance. Ça donne le ton. Il y a aussi l'école des adultes, le bureau d'aide sociale pendant l'hiver et je ne sais plus quoi.
Ce qui me frappe, c'est le plafond, lui aussi attribué à Gervex (il a une trentaine d'années quand il travaille à la décoration de la mairie, et qui s'est déjà fait sacrément connaître par un nu scandaleux, "Rolla"). En effet la scène, loin des tralalas nuptiaux, est, elle, en rapport avec l'activité économique (passée) du quartier. Nous ne sommes pas loin de La Villette, c'est donc une scène d'abattoir qui nous surplombe! 

Par un curieux hasard lorsque je tente de prendre ce plafond en photo, le soleil joue sur l'objectif et crée comme un œil divin en plein milieu de l'image.
Sans doute un bon présage : les mariés ont, sans le savoir et quelques jours après l'Aïd, sacrifié un bœuf aux divinités d'en haut.
Après une balade revival au parc des Buttes-Chaumont (c'est là que les tourtereaux se rencontrèrent) et une collation délicieusement attentionnée façon Malika, je me laisse gagner par la flemme dans l'après-midi et ne vais pas voir l'expo Michael Wolf. C'est dommage. 

Le soir la fête bat son plein chez les jeunes mariés (ou plutôt chez la mère du marié). Patrick, puis Fadel, nous font le cadeau de jouer du Oud. Zora, la mère de Malika exécute la cérémonie du henné pour les deux stars de la journée puis pour tous les invités présents. Qui m'a soufflé "tu peux y aller, ça ne marque presque pas "? Je ne sais plus mais quelqu'un de mal informé. Quelques heures après avoir sacrifié au rituel (une boulette de henné écrasée et étalée dans la main) je me retrouve avec cet œil de Dieu sur la paume. Là aussi, signe de chance sans doute...

vendredi 19 novembre 2010

entre les mailles

Dans mes journées de travail, il y a régulièrement de petites périodes d'inaction (j'attends que le texte soit revu par les correcteurs, ou bien je demande une intervention à un maquettiste sur le fichier, ou bien l'imprimante n'imprime plus !... ou bien plein d'autres choses), moments dont je profite toujours avec plaisir, en particulier par des escapades sur la toile du Net. 

Photo de la série "Paris Street View",
Michael Wolf.
Hier donc, malgré des heures de boulot qui n'en finissaient pas, je me suis amusé à retrouver deux trois artistes dont j'avais entendu parler et qui utilisent Google Maps (voir billet "entracte" du 11/11). Parmi ceux-là j'ai retrouvé Nicolas Baudouin, dont les travaux m'ont finalement peu intéressé à les regarder de plus près (il tient un site hébergé par Orange), mais surtout Michael Wolf, photographe munichois d'origine, qui a grandi aux États-Unis et vécu en Asie.

Il faut faire un petit voyage sur son site (voir ci-contre). Il y a des séries d'images que j'ai rêvé moi-même de faire (ce qui n'est pas une raison suffisante pour aimer un artiste bien sûr...). Et en regardant ses "Corner Houses" de Hong Kong, je me suis rappelé maintes situations (la dernière fois en Sicile, à Catania) où prenant en photo un immeuble, je déclenche l'étonnement des passants qui s'arrêtent dans leur marche et se demandent ce qu'il y a vraiment à voir ici.

Photo Michael Wolf
Mais revenons à son travail sur les "Street
View" : l'image la plus représentative en est celle-ci, ci-dessus, et lorsque l'on sait qu'elle a été réalisée à Paris, le rapport avec le "Baiser de l'hôtel de ville", de Doisneau, (photo posée au contraire d'être "volée") est immédiat. Mais il y a aussi des compositions plus abstraites, fantomatique ou poétiques.

Par chance, Michael Wolf est exposé en ce moment à Paris, et j'en reparle quand j'aurais vu l'expo, ce week-end sûrement.

Le plus drôle pour moi, mais c'est un clin d'œil à une histoire de framboise que ne comprendront que les habitués de ce blog, c'est que cette fraise, à gauche, appartient à un ensemble portant le titre : "A serie of Unfortunate Events" !

jeudi 18 novembre 2010

instantanés

J'ai passé une journée peu intéressante. Et j'ai envie de dire que je ne dis pas.

Je comptais afficher ici l'image du passage des cordes vocales que je citais hier (voir "fruits et légumes" post du 16/10) mais je m'aperçois tout juste que c'est la seule que le docteur T. ne m'a pas envoyée par mail. J'en ai une version papier, je la passerai dans mon imprimante scanner même si je sais que le résultat sera assez médiocre.

L'autre jour j'ai scanné avec cette machine un document pour une amie et dans la foulée j'ai numérisé des photos de Fred (Lou Goaco). Je possède très peu d'images de lui sur papier car à cette époque je faisais encore des diapositives Kodak 64. Le scann s'est révélé tellement pitoyable que je n'ai pas osé les publier ainsi. À suivre donc.

Tout à l'heure le téléphone sonne : c'est Nelly qui, de son balcon, me fait écouter les bruits de la rue au Caire, beaucoup d'aboiements de chiens. C'est l'Aïd (el kebir). Il y a quelques jours Nelly écrivait : " Ici, les moutons ont fait leur apparition. Ca bêle dans les rues. Ca bêlera moins d’ici à 2 jours." C'est précieux ces petites vignettes. 

Je lutte contre l'envie de dire ce que je ne veux pas dire. Possible que ce genre d'attitude créé des framboises pulmonaires.

mardi 16 novembre 2010

fruits et légumes

Finalement tout à ma joie de proclamer ma bonne humeur hier, j'ai passé le butternut sous silence. Il paraît que cette courge se nomme aussi doubeurre.

Le serveur qui me proposait cette soupe et à qui j'avouais mon ignorance concernant ce légume me l'a décrit avec les mains de telle sorte que j'ai cru à un melon d'eau. En réalité cette courge a une forme de bite, plus ou moins, mais ce n'est pas l'image qu'il a souhaité faire naître en mon esprit à l'heure du déjeuner. 
J'ai piqué cette image sans
copyright sur un blog intitulé
le panier de Pauline.
Et donc comme son nom l'indique, le butternut a un goût beurré.


Aujourd'hui à quatorze heures c'était le grand jour des résultats de la biopsie de la fibro. Le pneumologue, le docteur T., avait donc identifié une tumeur framboisée, assez peu photogénique. 

Globalement les photos issues de la fibroscopie sont un peu dégoûtantes, sauf le passage des cordes vocales, évocateur d'image pornographique ou d'une variation charcutière, couleur foie gras, de l'"Origine du monde" de Courbet. On revient dans l'image sexuelle décalée.

L'analyse histologique est sans appel : tumeur carcinoïde. Plus sympa elle précise : absence de signe de malignité. Je traduis : en très gros, ça veut dire tumeur cancéreuse, pour l'instant localisée et solitaire, pas du genre à métastaser partout. 

"C'est de quelle taille cette tumeur ?" 
"Un ou deux centimètres", me répond le docteur T. Tout de même. Plutôt une cerise qu'un petit pois donc. Et qu'il faudra enlever. Découpage de poumon à prévoir, avec l'aide d'une équipe bien connue du docteur T. et apparemment sans séquelle sur mes capacités pulmonaires. On profite d'ailleurs de la consultation pour faire un bilan de mes capacités actuelles. 

C'est marrant, il y a un truc qui me fait du bien, c'est d'entendre que ce n'est pas une tumeur en lien avec le tabagisme. Je n'aurais pas aimé que mon plaisir de fumer, même ancien, même passé, soit ainsi pénalisé.

hier

C'est le Garde-robe le nom du bar à vins où je suis passé lundi, 41 rue de l'Arbre-Sec, 75001 Paris.
C'est ouvert le midi du lundi au vendredi (jusqu'à 15 heures seulement, cela veut dire qu'il ne faut pas arriver plus tard que 14h15) et le soir jusqu'au samedi je crois.

lundi 15 novembre 2010

c'est tout naturel

Dimanche soir en rentrant de la Sarthe en voiture, je suis surpris que la nuit tombe si vite. Il faut dire que depuis quelques semaines, à l'heure où le soleil se couche, absorbé que je suis par le boulot je ne suis pas attentif aux modifications du ciel.


Là en revanche, à l'arrière du véhicule, j'ai toute latitude de profiter du spectacle du soleil qui se couche. Anne, qui conduit en douceur, prend la mesure de la débauche de couleurs dans le rétroviseur, au moment où je tente une photo que je sais d'avance approximative.

Je ne peux m'empêcher de la trouver intéressante malgré tout cette image, ça doit être mon amour des paysages pixelisés dont j'ai déjà fait étalage ici, ou peut-être mon intérêt pour les photos ratées (oui, ça aussi j'aime bien)...
Voyez les teintes, le bleu ciel quasiment italien à droite en bas du ciel, regardez les petites loupiotes blanches au centre qui sont d'autres voitures qui nous suivent sous l'immensité (oui, encore) de la voûte céleste. Et puis le cadre, qui indique le point de vue, l'habitacle.

Je découvre aujourd'hui (dans un tout autre registre) la courge butternut, sous forme de soupe, dans un resto où je suis entré par hasard il y a plusieurs années, rue de l'Arbre-sec (75001), plutôt bar à vins version bio que resto d'ailleurs (tendance Amap et bouteilles naturelles). Un lieu que j'ai de suite aimé mais où mes pas ne m'ont pourtant pas reconduit.

La jeune femme derrière le comptoir a un petit accent, ce qui me trouble car la dernière fois il y avait une serveuse avec qui j'avais un peu discuté, qui venait de Nouvelle-Zélande et parlait donc avec un accent aussi : je me demande si ma mémoire est a ce point défaillante et si ces deux femmes que j'imagine distinctes sont une seule et même personne.
Finalement en amorçant la conversation j'ai la réponse, car je me souvenais que la précédente faisait une formation d'oenologie. C'était Robin son prénom, me rappelle l'actuelle tenancière qui a une mine un peu boudeuse qui la rend curieusement séduisante.
Du coup, j'apprends que Robin a terminé avec succès sa formation, et, c'est idiot, mais ça me rend heureux.

jeudi 11 novembre 2010

entracte

Mercredi, 20 heures 25. Encore au journal. Ces dernières journées ont été presque exclusivement occupées par le boulot, voilà pourquoi j'ai si peu publié sur le blog. Et demain matin, je file pour quatre jours de formation dans la Sarthe. J'imagine quatre jours de pluie et de boue, mais il y aura peut-être de joyeuses éclaircies, qui sait ? En tout cas, quatre jours sans "post" vraisemblablement.

Un peu plus tard. Rentré finalement à la maison vers 21 heures 20. Pas tellement l'énergie d'avoir de l'énergie.

Quelques heures plus tard encore, je regarde sur Internet où se trouve le lieu de rendez-vous pour le départ en voiture demain matin. J'adore me balader avec Google maps et repérer les endroits où je dois me rendre, ça me fascine. Je comprends les artistes contemporains qui utilisent les vues de Google maps comme matière première (même si parfois cela semble un peu "facile").

Maintenant, c'est l'heure de faire son sac.

mercredi 10 novembre 2010

persan

"Ne te dépense pas en tristesse insensée,
mais sois en fête.
Donne, dans le chemin de l'injustice, 
l'exemple de la justice,
Puisque la fin de ce monde est le néant,
Suppose que tu n'existes pas, et sois libre."

Omar Khayyâm, Quatrains (CL), 
dans la traduction parue aux éditions Mille et une nuits.

mardi 9 novembre 2010

le cours de la vie

Ce midi j'ai déjeuné avec mon frère, au restaurant Le petit riche, rue Peletier.

L'autre jour je m'étais questionné à propos de mon cancer (j'en parle comme si c'était certain, c'est plus simple, mais je n'aurai les résultats de la biopsie que le 16 novembre)  : est-ce que le fait d'être touché à des organes jumeaux (les poumons) avait un sens ou non ?...

C'est un genre d'acacia dont j'ai déjà photographié et posté
les feuilles ici (billet "Fatigue du 09/09) : elles ont
la particularité de conserver sur elles les gouttelettes brillantes
comme des pierreries.  Ce week-end je note que sur les branches
aussi la pluie a tendance à perler comme s'il existait
une complicité particulière entre l'eau et cette plante.
J'ai immédiatement associé la paire avec les frères (hi, hi, hi!), signe que j'aime bien les histoires de famille. Et avec la paire de pères qu'a eu mon père (certains suivent ?), double filiation qui a permis deux identifications possibles.
Alors quoi, Rémus et Romulus, Abel et Caïn ? Faut-il que l'un succombe ?
Ou dois-je revenir à Janus et ses deux visages perdus dans la contemplation des contraires ?

En tout cas j'ai passé d'agréables moments en la compagnie de mon frère que je vois fort peu en tête à tête (Janus, encore ?). On échange au sujet de notre mère, je le questionne pas mal sur sa famille. Ses inquiétudes sur les choix de vie ou d'études de ses enfants me renvoient à des questions toujours vivantes pour moi et j'ai le sentiment pénible, que je dissimule, d'être un individu ballotté au gré des flots. Qui, en plus, risque de sombrer à pic sans même avoir navigué.

On parle aussi de "maître Eolas", avocat anonyme qui tient un blog passionnant. Mon frère (lui-même avocat) connaît son identité mais comme je sais son implacable sens de la confidentialité, je ne tente même pas de la lui faire divulguer : mon meilleur ami ferait-il appel à mon frère pour une affaire quelconque que je ne serais pas informé.

On se quitte sous une pluie insistante.

lundi 8 novembre 2010

consommation

Lorsqu'il est arrivé à la maison avec plein de petits cadeaux pour moi, Alain avait aussi dans ses valises des magazines gratuits distribués à l'aéroport et parmi eux, un exemplaire de "Bulletin", édité par la banque Crédit Suisse.
A priori, rien de sexy, si ce n'est que le graphisme, propre et choc, très helvète donc, incite à ouvrir le dit magazine et on ne le regrette pas.

Vus en passant : un article sur Colin Beavan qui a tenté pendant un an avec sa famille l'aventure du "zéro impact sur l'environnement" (il a un site mais le mieux et de lire l'article de "Bulletin"), ainsi que la chronique du livre de Sara Bongiorni, "Une année sans Made in China", dont le projet est facile à comprendre et qui serait édité en français par Les Éditeurs Réunis (LER). Ai lu ce matin sur le Net une interview d'elle où elle signale que le plus dur c'est de résister au rayon jouet. Et son fils de quatre ans de gémir : "it's too long without China!"

Une curiosité apprise là aussi : il y a un autre 11 septembre que le 11 septembre.  C'est en effet cette date, en 1932, qui marque la première exposition Picasso organisée par un musée. Et c'était à Zurich, au Kunsthaus qui réunit aujourd'hui 70 des 225 toiles de l'ensemble d'origine.

Et aussi, tout droit sorti de la bouche d'un éminent professeur de marketing : "90% des nouveaux biens de consommation proposés font un bide. Les entreprises le savent mais n'en parlent pas volontiers." Ce qui signifie que le consommateur, entre vigilance active et conservatisme passif, ne se fait pas refiler n'importe quoi .
We got the power !

Dans un genre moins powerful : cet instantané de très mauvaise qualité pris dans le métro ce soir, en rentrant de mon cours de yoga.
Sur le quai d'en face, une femme SDF, plutôt bien mise, organise sa couche pour la nuit sous une affiche débordante de coussins qui vente le sur mesure du linge de maison.
C'est vrai, pourquoi s'en priver ?

man dies

Alain est venu ce week-end à Paris, de Zürich.
Occasion de m'apercevoir que j'avais besoin de tendresse.

Nous sommes allés à l'exposition Jean-Michel Basquiat et à celle de Larry Clark. Ça fait beaucoup d'héroine, les deux expositions côté à côte.

Encore une sacrée boucle dans le temps. Ces derniers jours je repensais aux années quatre-vingt pendant lesquelles je continuais à peindre. À la fois en me disant que je pourrais mettre quelques reproductions de ces peintures sur le blog, à la fois en me remémorant la sottise de ces gens des galeries que j'ai rencontré quelquefois.  
Je me souviens de peintures que j'avais faites et que j'aimais bien (ce qui n'était pas toujours le cas et me les rendait chères) sur lesquelles on voyait un crâne. Il faut dire qu'à l'époque la représentation de crâne n'était pas la tarte à la crème qu'elle est aujourd'hui et que la plupart des interlocuteurs de ces galeries ignorait jusqu'au terme de "vanité". Mais peut-on imaginer que l'un d'entre eux m'a tout de même dit que ce n'était pas possible de vendre une peinture avec un crâne parce que ce n'était pas gai !!!?...

J'ai piqué cette image sur un écran mais je n'ai pas
encore identifié de quel documentaire elle est issue :
donc crédit à venir....
Donc en 1988 j'ai vu l'exposition Basquiat chez le séduisant Yvon Lambert, le peintre était encore en vie et ses toiles n'avaient pas encore subi l'outrage de finir en foulards, porte-clefs et tee-shirts à la librairie du musée d'Art moderne. Voilà pourquoi après toutes ces années de relatif silence autour de Basquiat c'est étrange de constater cette stèle érigée  au génie incontournable et à l'artiste-peu-collectionné-en-France-à-découvrir-d'urgence-pour-le-grand-public-qui-ne-sait-pas-quoi-faire-de-ses-week-ends. Moi je me rends compte que j'avais fantasmé sa mort : je pensais qu'il était décédé du sida alors qu'il a succombé à une overdose. L'ai-je assimilé à Keith Haring? Avais-je encore en tête les rumeurs de séropositivité qui couraient autour de lui?  Je ne sais.

En tout cas le temps passe et Basquiat demeure. Les œuvres montrées à l'expo exhibent leur force, leur sincérité. Leur émouvant mélange de puissance picturale et de notations intimes à la limite du journal d'adolescent (je remarque que la sexualité est peu montrée, peu dite). Le désir de devenir célèbre n'y est jamais cynique, il pulse, il traverse, il donne l'énergie. On retrouve la fougue des années quatre-vingt justement, avec cet attrait pour la réussite qui portait tant de choses.
Seule consolation : mourir jeune aura sans doute évité à Jean-Michel Basquiat de customiser un sac Vuitton ou un jogging Chanel.

Je repense aussi à cet ami photographe qui, dans les mêmes années quatre-vingt, signait du pseudonyme Roméo et avait tant de points communs avec Basquiat... Qu'est-il devenu?

vendredi 5 novembre 2010

rectif (2)

Il faudrait qu'en quelques lignes j'adoucisse ce qui s'est dit sur ce blog concernant le docteur Té et même l'insupportable docteur du centre d'imagerie Beaurepaire (voir billet "si t'es sage t'auras une image", du 25/10) . Dimanche dernier au téléphone déjà, avec une amie, je me faisais l'avocat de ces diablotins : je pense sincèrement que ces deux maladroits ont voulu bien faire et j'avais l'intention de relativiser l'impression que mes billets ont pu donner d'eux.

Un ami cher, M. (qui m'a offert dans le passé un exemplaire du "Boring Postcards" que je citais le 03/11), médecin de son état, m'écrit : 
Ton pneumo me rappelle pas mal de médecins rencontrés dans mes études et qui n’avaient pas l’air d’avoir compris qu’ils avaient quelqu’un en face d’eux et pas seulement un organe ou une maladie…

Cela me gène un peu car je pense que c'est en partie inexact. Ils ont voulu être efficace et dans le désir de bien faire et de faire rapidement, ils n'ont pas pris soin de moi, ce qui est paradoxal certes, mais ne démontre pas pour autant un oubli total de la dimension humaine. En tout cas pour le docteur Té, j'en suis sûr, en ce qui concerne l'autre doc, je mesure mal la pression commerciale qui pouvait s'exercer sur elle (vendre un scanner de plus) et s'additionner au stress (laisser un patient partir sans lui conseiller le bon examen à faire). 
Reste que ce n'est pas au patient de gérer l'inconfort du médecin, ses énervements ou ses déceptions. Les partager, oui, les supporter, non.

jeudi 4 novembre 2010

ciel !

Parfois cela me plairait d'aimer la même chose que tout le monde, me dis-je en refermant "Extension du domaine de la lutte", de Michel Houellebecq (gros soupir). 
Là, on sent le premier roman (?), le collage assez maladroit de chapitres disparates, les tentatives (appuyées donc ratées) de faire rire, de choquer, d'être philosophico-quelque-chose, de dérouter. Le tout sans profondeur. C'est proprement ennuyeux, pas tout à fait prétentieux mais vaniteux. Même pas déprimant, juste rien. Je passe sur l'épisode "dépressif" de la fin, il fallait bien le terminer ce bouquin. Le plus énervant je crois, c'est la posture : un bon écrivain serait un écrivain désespéré. Mais ce n'est pas parce qu'on cherche à être désespérant que l'on devient un bon écrivain, si ?

J'ai reçu aujourd'hui par mail une photo sans prétention (en revanche) que je trouve très poétique. 
Le message de l'expéditeur indique : "voici une vue de Montréal la nuit et notre première neige". De fait, elle évoque pour moi des images de conte de Noël et les petites boules à secouer pour faire virevolter une neige en polystyrène.
Une photo réalisée par Jean-François Laforte.

mercredi 3 novembre 2010

american pixel

J'ai déjà évoqué la représentation visuelle des différents pays d'où l'on lit ce blog (voir billet "drôle de planète" du 22/10) : une petite carte dont les pays se teintent en vert, de plus en plus foncé au fil des lectures. La voici.
J'ai un peu forcé les couleurs, plus pâles à l'affichage sur mon mac.

Mais qui consulte mon blog depuis l'Alaska ???!!! 

Seule hypothèse possible : on s'emmerde tellement en Alaska que tous les blogs possibles inimaginables sont friandises quotidiennes. 
Pour me faire une idée de cette terre d'ennui, je clique sur Google Maps et décide de me balader dans les rues d'Anchorage. L'hypothèse se confirme. Toute les rues se ressemblent, à la réserve que certaines sont bordées par de sombres forêts de résineux.












On se croirait dans le livre "Boring Postcards", de Martin Parr (éditions Phaidon ), ouvrage dont je suis très jaloux car j'ai moi-même une petite collection de cartes postales ennuyeuses mais une notoriété moindre que celle de ce photographe.

En me baladant dans ces rues virtuelles (mais bien réelles pour leurs habitants), je découvre des paysages numériques intéressants nés de l'étirement des images, avant qu'elles se stabilisent pour l'affichage. J'en capture quelques uns, conscient, en utilisant le mot capture, de rendre justice à la tradition de chasse du pays.















romances

"Le libraire au lecteur

Le respect que l'on doit à l'illustre nom qui est à la tête de ce livre et la considération que l'on doit avoir pour les éminentes personnes qui sont descendues de ceux qui l'ont porté m'oblige de dire, pour ne pas manquer envers les uns et les autres en donnant cette histoire au public, qu'elle n'a été tirée d'aucun manuscrit qui nous soit demeuré du temps des personnes dont elle parle. L'auteur ayant voulu, pour son divertissement, écrire des aventures inventées à plaisir a jugé plus à propos de prendre des noms connus dans nos histoires que de se servir de ceux que l'on trouve dans les romans, croyant bien que la réputation de Madame de Montpensier ne serait pas blessée par un récit effectivement fabuleux. S'il n'est pas de ce sentiment, j'y supplée par cet avertissement qui sera aussi avantageux à l'auteur que respectueusement pour moi envers les morts qui y sont intéressés et envers les vivants qui pourraient y prendre part."

Avertissement qui figure sur les versions imprimées de La Princesse de Montpensier (1662). 

En 1999, dans "L'inceste", de Christine Angot, on peut lire à propos des personnes (et personnalités du cinéma) citées dans l'ouvrage :

"Je n'ai pas le droit de mettre les vrais noms, l'avocate me l'a interdit, ni les vraies initiales. (...) D'autres personnes voient également l'intimité de leur vie privée étalée au grand jour, avec force détails, notamment Marie-Christine Adrey, l'amante de l'auteur et "personnage" principal de l'ouvrage, la comédienne Nadine Casta, etc. "
Et presque cent pages plus loin : 
"(Ça m'ennuie d'avoir changé les noms. Ça rend le livre moins bon. Mais je préfère, plutôt que de payer des dommages.)"

mardi 2 novembre 2010

flammes


Hier soir, dîner avec H. R. chez Jeannette (je ne donne que ses initiales pour faire croire que j'ai des entrées chez Helena Rubinstein). Concentré de vivacité, de drôlerie, d'intelligence, de sincérité. Touché du cadeau qu'elle me fait et agréable soirée malgré le bruit infernal dans ce café resto. Encore un meurtre à faire (celui de sa mère) et elle sera parfaite cette jeune H. (oui, je sais, c'est tranchant).








En rentrant, après avoir discuté au téléphone avec Alain qui est rentré d'Espagne, je suis tenté de réaliser un petit résumé, avec extraits, de la princesse de Montpensier, pour le "poster" ici. Mais c'est une tâche insensée : la langue est si belle que j'ai envie de tout recopier.
Peut-être me laisserais-je aller à recopier le passage où le duc d'Anjou et le duc de Guise, perdus dans les bois, rencontrent fortuitement la princesse de Montpensier au bord d'une rivière. Une scène de rougissement, entre autre.
Enfin, tout cela pour dire : relisez cette nouvelle!


lundi 1 novembre 2010

des fins

Lundi. C'est complexe pour moi cette période et je relis le billet "contrastes" daté du 28/10 où j'exprimais ma difficulté à écrire sur le blog pour des raisons assez semblables à aujourd'hui (bien que les causes en soient bien différentes maintenant). En le parcourant des yeux, évidemment au lieu de lire "j'ai même troussé mon petit billet" j'ai lu : "j'ai même toussé"... 

Donc je suis là avec tellement de choses en tête que je ne sais pas où commencer. Je suis là, par ailleurs au bureau, et une amie malicieuse qui connaît bien le journal me "textote" qu'y travailler le jour de la fête des morts c'est de circonstance. Ce qui me fait ricaner bien que en réalité, la fête des invisibles ce soit demain seulement.

Ce blog m'aura vraiment fait faire une immense boucle dans le temps. Avec le souvenir vivant de Fréd, les confirmations recherchées autour de son décès. Maintenant, c'est l'attente des résultats de la biopie opérée l'autre jour par le docteur Té (qui seront vraisemblablement : "tiens, vous avez un cancer du poumon") qui m'oblige à me demander "ça fait combien d'années que je n'ai pas eu peur de mourir" et aussi "est-ce que cela fait date avec des événements semblables" ? Je pense, entre autres réjouissances, au cancer de mon père, père auquel j'ai pensé en débutant ce blog pour des questions de dates justement.

Excellente transition pour livrer ce que j'ai pensé de "Aïe! mes aieux" (de Ann Ancelin Schützenberger) : pas aimé du tout. Je n'avais aucune attente particulière de ce livre, juste la curiosité de lire ce qui fait plus ou moins figure de "bible" pour le transgénérationnel. Si on est novice en la matière, c'est sûrement formidable : plein de références, des exemples, les symboles utilisés pour construire un génogramme etc. Pour moi en revanche ce fut assez pénible : brouillon, répétitif, pas très bien écrit, parfois peu convaincant.

Donc pour chasser loin toutes les déconvenues, j'ai remis le bout du nez dans "Histoire de la princesse de Montpensier", de Madame de Lafayette (dont une adaptation ciné vient de sortir) : plaisir garanti, renouvelé. Cruauté, passion, amour-propre, jalousie... Il y a tellement à en dire...
Voilà au moins qui est éternel.