samedi 28 mai 2016

Hanoi, Bangkok

Aujourd'hui, avant un nouveau départ (direction Bangkok cette fois), nous sommes allés dans un drôle de restaurant en deux parties, dont l'une est dévolue au bœuf (bò), et dont nous avons cru l'autre dévolue au poulet (gà). En réalité, ce deuxième bâtiment est moins spécialisé, et la soupe au poulet du coup nous a parue décevante, car moins singulière.
Est-ce la concentration, ou du moins la posture pliée vers soi qu'oblige ces soupes aux nouilles, ou encore la fin du voyage qui s'annonce ? Je me demande si les réflexions que je faisais hier sur le souci de soi et la prise en compte (ou non) de l'autre, ne sont pas plutôt des considérations qui m'interrogent personnellement, plutôt que des constatations concernant la sécurité routière au Vietnam...
Le voyage n'est-il pas une affaire si personnelle que tout compromis avec l'autre (aller voir ceci plutôt que cela, rester ici un jour plutôt que deux etc) le transformerait inévitablement en bête promenade touristique, le paysage cessant de se dévider à l'intérieur de soi et d'y marquer son chemin, nous laissant au contraire, extérieur, déambulant comme devant une toile peinte?
Avec qui d'ailleurs partager cette interrogation entre deux déplacements?
Je déplore de passer encore en coup de vent à Bangkok, sans avoir même le temps de m'y faire masser.

La carte du Dai Hai côté Pho Bo.
Tout voyage doit provoquer une mue, souvent symbolisée
pour moi par des vêtements anciens abandonnés :
cette fois, les chaussures.









(Le restaurant double Dai Hai se trouve près de l'opéra, au 2 rue Tràng Tièn.
Pour aller à Noi Bai, l'aéroport d'Hanoi, on peut prendre un mini bus en face de Vietnam Airlines, rue Quang Trung. Il part toutes les heures à l'heure pile, prétend rejoindre l'aéroport en quarante minutes et coûte 40 000 dongs)

vendredi 27 mai 2016

Hanoi

À Hanoi, je retrouve cette curieuse rudesse ressentie à mon précédent passage au Vietnam : entre les personnes qui sont aux petits soins pour vous, et ceux qui font comme si vous n'existiez pas du tout du tout, il semble qu'il n'y ait pas d'attitude médiane.
De nos balades des jours précédents, j'avais imaginé que la rudesse était plutôt urbaine, et cantonnée aux grandes villes. Jusqu'à ce que je vois, à Hué, un jeune homme chuter de son scooter en plein carrefour. Apparemment rien de grave, mais personne ne s'arrête pour l'aider, vérifier s'il n'a pas besoin d'aide. Le fossé entre prendre conscience de l'autre et l'ignorer complètement est sensible aussi quand on circule en deux roues : déboucher d'une rue ou déboîter de droite ou de gauche sans regarder est systématique. Il faut à la fois agir comme si l'on était seul, et vraisemblablement compter, de façon paradoxale donc, sur la vigilance de l'autre.

Ici nous avons opté pour un hôtel avec piscine, ce qui n'est pas si courant dans la ville. Celui-ci en tout cas est un assez mauvais choix, même si le bonheur de nager plusieurs fois par jour compense pour moi largement la vétusté du lieu et le manque de service. Je flâne dans Hanoi sans trop de curiosité, retrouvant les lieux entrevus lors d'un séjour en 2013, un peu flemmard aussi après les multiples déplacements des jours passés.
Hier, enfin, nous sommes pris par une vraie pluie, de celle qui oblige à s'arrêter pour s'abriter et à se résoudre à acheter une cape de protection locale : un vrai baptême hanoien.
Aujourd'hui c'est sous un soleil de plomb que l'on se dirige vers le Temple de la littérature, justement envahi par des classes qui fêtent peut-être leur fin d'année scolaire. Ici tout se célèbre, même les élections, objets de larges panneaux de fleurs, de banderoles ou d'enseignes lumineuses : le 22 mai, 98,77% des électeurs se sont rendus aux urnes relate fièrement la presse. Certaines régions affichent un taux de 99,99% pour ce qui est présenté comme "la grande fête du pays"...





Le Pho au boeuf de Dai Hai.


Au Temple de la littérature.

Excellent déjeuner au Chi Xi Gon, en sortant du Temple de
la littérature, prenez à gauche, remontez la rue, c'est à droite.

Le patron du Chi Xi Gon achète des ananas pour le resto.



jeudi 26 mai 2016

Minh Binh, Hang Mua


Le lendemain matin, nous reprenons nos vélos à la recherche de Hang Mua, un site qui promet une belle vue sur la région. J'ai des indications sur la route à prendre pour y accéder depuis Tam Coc, mais grâce à l'application Google Map nous trouvons les petits chemins qui nous y mèneront depuis la ville. Gloire à la modernité!
Belle balade par des sentiers entre les rizières et au travers de petits villages pour arriver en bas de la colline à gravir et profiter du panorama promis. 01 et 02 : la préposée au parking note les numéros à la craie sur la selle de nos vélos comme c'est l'usage ici, nous sommes les deux premiers visiteurs du lieu. C'est vrai que le coup d'œil se mérite : les marches sont hautes et je n'ai pas la légèreté des chèvres que nous effrayons en arrivant et dont les crottes rondes marquent le territoire. 
En haut, vue sur le paysage que nous avons traversé la veille en barque. Bien évidemment, c'est beaucoup plus joli depuis cette hauteur, alors que depuis les bateaux, l'étendue des rizières n'est pas perceptible. Une fois redescendus, on peut aussi suivre un chemin plus ou moins inondé entre rizière et falaise rocheuse, dans un environnement de végétation qui évoque la jungle. Oui c'est chaud, mais c'est beau.
Plus tard enfin, on file vers Bich Dong, suite de pagodes qui se succèdent sur trois niveaux à flanc de colline. Décrit comme cela, ça fait envie. En réalité cela n'a aucun intérêt, sinon le prétexte d'une nouvelle balade. De Hang Mua vers Bich Dong il faut repasser par Tam Coc, et, un peu après le village, nous découvrons un autre endroit, sur la droite de la route, où des balades en barques sont proposées. Le site a l'air tout aussi charmant, sinon plus spectaculaire que celui de Tam Coc, car plus vaste, plus large.
Avant de quitter l'hôtel on repasse chez Trung Tuyét. Ils sont tellement gentils qu'ils nous proposent de nous conduire à la gare en voiture, ce que nous refusons. À l'hôtel aussi, ils nous disent au revoir comme si on avait passé quinze jours avec eux.
Retour en train, et retrouvailles avec la chanson de Hanoi (lien ici).





Hang Mua : un mini lac bordé d'arbres, une colline à gravir,
une vue superbe et un chemin au coeur de Tam Coc.




Un "fast" food à Tam Coc, plutôt pas fast (rien n'est préparé
à l'avance) et plutôt bon.

Bich Dong.



A Minh Binh se trouve une activité de scierie :
de nombreux entrepôts/ateliers accueillent des troncs énormes
qui seront débités.


















(A cette date, 2016, la balade officielle de Tam Coc coûte 120 000 dongs pour le site par personne, et 150 000 dongs pour deux personnes pour le bateau. Il est d'usage de donner un "tip" au rameur. Tam Coc est parfois indiqué à huit ou neuf kilomètres de la ville, en réalité c'est plus proche. On peut louer des vélos sur place. C'est vraiment agréable de rester une nuit sur place, afin de prendre le temps de se balader. )

mercredi 25 mai 2016

Ninh Binh

Une connexion wifi capricieuse m'a empêché de livrer ici en temps réel les images de mes promenades vietnamiennes. A Hanoi, l'hôtel affiche un esprit japonisant : jacuzzi traditionnel sur le toit, et soupe miso au petit déjeuner. Plaisirs que nous quittons rapidement pour ceux du voyage en train, direction Minh Binh. Presque deux heures et demi pour faire 90 km. La clim est forte mais supportable, la sonorisation d'ambiance nécessiterait des boules Quiès. Nous quittons Hanoi au son d'une chanson aux accents mélo qui m'évoque Almodovar : Hà Nội Mùa Vắng Những Cơn Mưà, par Câm Vân. Il y est question du vent froid de l'hiver, pas tout à fait d'à propos.
La pluie, qui avait déjà sévi la nuit sur la ville, s'abat sur le train peu avant l'arrivée, mais nous épargne au sortir de la gare.
Au pied de notre hôtel, par chance se trouve un charmant mini resto familial, chez Trung Tuyét où nous allons déjeuner, puis dîner, puis prendre un verre le lendemain. "Pfft, weather hot! Wet..." nous dit d'un air consterné une des filles de la famille, dont la photo de mariage d'un mètre de haut décore la petite salle. J'aperçois Obama à la télévision au fond de la pièce. C'est plus tard que j'apprends sa visite à Hanoi.
 L'après midi, nous allons en vélo sur le site de Tam Coc, à sept km de là. Minh Binh est la grosse ville de cette région surnommée la baie d'Along terrestre, de par son paysage marqué de montagnes en pain de sucre. Une des attractions touristiques locales consiste en une balade en barque au milieu des rizières et de ces pitons rocheux, à Tam Coc. Alors que l'on s'attend à trouver une usine à touriste sur place, nous sommes quasiment seuls sur le site. Notre rameur (la spécialité du coin est la rame avec les pieds) affiche une bonne humeur plus liée à la bière qu'au plaisir du labeur, qu'il effectue sans peine, parfois une cigarette au bec. 

Le jacuzzi sur le toit du 123 Hotel, à Hanoi, proche de la gare.



A Ninh Binh.

Obama à la télévision, vu chez Trung Tuyét.


Tam Coc.




La photo de Barack Obama et Anthony Bourdain
qui a fait le tour du monde est signé Pete Souza.

lundi 23 mai 2016

Hué bis

Il fait lourd, le ciel est souvent blanc avec des plages de beau temps ensoleillé magnifique. "Very hot, very hot today", nous répètent les vietnamiens comme pour s'excuser. Les journées commencent tôt, coupées par la nuit lumineuse des heures les plus brûlantes où l'ombre et la sieste sont de rigueur. Hier, après la visite des tombeaux impériaux, comme aujourd'hui, après une balade en vélo jusqu'à Thien Mu (la pagode de la Dame celeste ) et au Temple de la littérature, il a fallu se résoudre à ne rien faire. Quelle torture!
Aussi, dans l'avion qui ce soir nous achemine à Hanoi, quand on entend : "Température extérieure, 27°", le chiffre nous paraît presque polaire.