vendredi 28 octobre 2016

Beyrouth

Premiers contacts avec la ville. Et première ligne écrite jeudi déjà, pour un post qui, manque de wifi performant, reste bloqué jusqu'aujourd'hui.


Ci-dessus, photos prises de l'hôtel Palm Beach.

La corniche, où les joggeurs sont nombreux.

Le restaurant Sea Salt Beirut possède de grandes tables,
bien espacées, sur un ponton qui avance sur l'eau.

dimanche 23 octobre 2016

les mères folles

Mercredi j'ai revu ma mère, après deux semaines d'absence. Et pendant ces quinze jours de vacances, parmi les livres que j'avais emportés, il y avait la Vie matérielle, de Duras, dont l'envie m'était venue à la suite du film dont j'ai parlé ici. 
On y lit (les italiques sont de l'auteur) :

"Je crois, la mère, dans tous les cas ou presque, dans le cas de toutes les enfances, dans le cas de toutes les existences qui ont suivi cette enfance, la mère représente la folie. Elle reste la personne la plus étrange, la plus folle qu'on ait jamais rencontrée, nous, leurs enfants. Beaucoup de gens disent en parlant de leur mère : " Ma mère était folle, je le dis, je le crois. Folle." Dans le souvenir on rit beaucoup des mères. Et c'est plaisant."

Marguerite Duras, la Vie matérielle, éditions POL.

mercredi 12 octobre 2016

d'île en île

C'est évidemment avec décalage, encore, que j'ai rédigé les derniers billets new-yorkais, alors que j'étais déjà sur une autre île que Manhattan, celle que les fidèles du blog connaissent bien, celle d'Ibiza. Arrivé juste avec les derniers clubbeurs de la saison, qui viennent pour la "closing" de l'Amnesia.
"Ils vont danser de 4 heures de l'après-midi jusqu'à demain midi, commente le patron du restaurant Can Costa en se tapant sur la tête en signe de désapprobation. Quand j'étais jeune, il n'y avait qu'une seule discothèque, c'était à San Antonio, il fallait prendre le bus..." 
À part son restaurant, témoin d'une autre époque - et peut être seul vestige de celle-ci -, tout change. La fameuse discothèque Space ferme, ou plutôt se fait acheter par son voisin Ushuaia. La fin de 27 ans de clubbing, nostalgie assurée pour les aficionados. La place Vara de Rey vient de commencer sa mue en voie de la piétonisation. J'essaye d'observer cela avec un autre regard que Brigitte Bardot regardant Saint-Tropez (c'est vrai que cette place était ingrate et pour les voitures et côté trottoirs) : accepter que le charmant village en semi ruine où se sont tenus des moments importants de ma jeunesse, et bien il n'existe plus du tout, et surtout accepter que personne n'en voudrait plus de ce charme-là. On veut du propre, de l'instagramable. Dans le quartier gitan, aux pieds des remparts de Dalt Vila, les investisseurs sans scrupule achètent à qui mieux mieux pour retaper ces maisons blanches, et en faire des images de magazines infectes. Comme cette "casa" qui exhibe du mobilier de terrasse lumineux (changement de couleurs au programme), comble du mauvais goût, tentant de faire croire au chic du lieu alors que la rue reste, heureusement et pour l'instant, le terrain de jeu des enfants hurlants.
Ce soir je passe sur le port. C'est ma dernière soirée ici et je n'y avais pas mis les pieds. À cette époque de l'année, les promeneurs sont peu nombreux. Ils marchent plutôt près de l'eau, pour regarder les bateaux, ou bien près des vitrines de magasins et des terrasses. Résultat : l'immense promenade est vide en son centre et semble, sinon une autoroute, au moins une démesure. Encore une nouveauté, le bâtiment de la gare maritime, en face de l'obélisque, est rasé. À sa place, les images d'un projet astucieux du cabinet Mixis Arquitectos, agence d'archi à qui l'on doit déjà l'aménagement du port d'après leur site.
Quoi d'autre? Encore quelques fâcheux aménagements sur le haut des remparts qui ont eu définitivement la peau d'un charmant petit jardin d'arbres.
Sinon, plus personnel, j'ai passé tout ce séjour avec une vilaine conjonctivite. Pas facile pour les bains de mer et les œillades, activités favorites ici. Mais avoir une tronche de Picasso en Espagne, ça le fait tout de même, non?

Jour de pluie sur Figueretas


Le chemin vers la plage d'es Cavallet

Les salines

Sundays at Space, c'est fini. Plus jamais.


Les travaux sur la place Vara de Rey



Image de la future station maritime.

dimanche 9 octobre 2016

The end

Contrairement à ce que semble proclamer ce tee-shirt que l'on m'a offert juste avant mon départ, je ne suis pas allé dans le quartier du Bronx. J'avais imaginé y aller le dernier jour, mercredi, mais la longue distance pour s'y rendre rendait la visite peu crédible. Finalement on refait un chemin que nous avions fait sous la pluie au début du séjour, goûtant cette fois un soleil magnifique, en passant plus de temps dans le quartier de DUMBO. Puis, passant à nouveau le Brooklyn Bridge, se baladant dans SoHo et East Village.












The Cloisters, Harlem, Guggenheim Museum

Tout en haut de Manhattan, au dessus de Washington Heights, se trouve une bizarrerie : les Cloisters (cloîtres). Un ensemble de cloîtres et fragment d'une chapelle apportés pierre par pierre d'Europe jusqu'ici, et réunis pour abriter une collection d'art médiéval, aujourd'hui département du MET. Comme je voulais voir Harlem, lui aussi dans la partie Nord de Manhattan, je me décide pour cette balade. On se perd un peu. C'est ma faute, je me suis repéré sur un plan approximatif d'après le Washington Bridge, or celui-ci traverse à l'est la Harlem River et à l'ouest la Hudson River. C'est côté ouest qu'il fallait se diriger, ce que j'ignorais. Du coup on erre un petit moment dans ce bout du monde plutôt populaire où je vois pour la première fois trace des élections à venir (mis à part deux tee-shirts affichant Vote! apercus l'un chez Aeropostale, l'autre chez Abercrombie et Fitch). Je m'attendais à des affiches, des tracts... Mais rien n'indique dans les rues qu'un(e) président(e) est bientôt à élire. Ce matin-là c'est une femme, sur le trottoir, qui incite les passants à s'inscrire sur les listes électorales.
Question président, je m'attendais aussi à trouver un peu d'Obamania dans le quartier de Harlem. Raté. En tout cas dans les coins où j'ai circulé, pas de gadgets commémorant le premier président noir des États-Unis (Malcom, oui, Barack, non). Le quartier s'est embourgeoisé, conservant une population majoritairement noire : dans le resto où l'on se pose pour déjeuner, la clientèle est mélangée, black and white, et la salade de kale aux cranberries, so healthy, est à 12 euros. Ajouter 15% de taxes, plus 20% de service, on approche des 17 euros... Du green couleur dollars.
Le quartier d'Harlem, au sud, laisse place à Central Park. Quelques stations de métro plus bas, se trouve l'iconique musée Guggenheim, c'est l'occasion d'aller y jeter un coup d'œil. 

Hudson R


The Cloisters









Mondrian, Dune in Zeeland, 1910

samedi 8 octobre 2016

de la High Line à Staten Island

À se promener dans New York, on se demande comment il est possible que Paris soit si petit, si bas de plafond. Ce matin c'est une balade sur la High Line, balade assez touristique mais dans ces cas-là le temps maussade joue plutôt en notre faveur en dissuadant les visiteurs. On la prend du plus haut, pour redescendre vers le sud du quartier Meatpacking, quartier qui comme son nom l'indique abritait il y a peu des abattoirs et de sombres recoins, et certains ont des souvenirs vivaces de rencontres sexuelles torrides au milieu des carcasses. Évidemment aujourd'hui tout cela est lifté au goût du jour, tendance arty.