vendredi 18 novembre 2016

élections, primaires etc

"[...] La sphère de la représentation politique se clôt. De gauche à droite, c’est le même néant qui prend des poses de cador ou des airs de vierge, les mêmes têtes de gondole qui échangent leurs discours d’après les dernières trouvailles du service communication. Ceux qui votent encore donnent l’impression de n’avoir plus d’autre intention que de faire sauter les urnes à force de voter en pure protestation. On commence à deviner que c’est en fait contre le vote lui-même que l’on continue de voter. [...]"

L'insurrection qui vient, Comité invisible, La fabrique éditions. 

lundi 14 novembre 2016

ma mère, Trump et Melania

Pour la distraire, je saisis un Paris Match amené ici vraisemblablement par une de ses soeurs qui lui rend visite régulièrement.
- "Tu vois maman, c'est le nouveau président des Etats-Unis d'amérique, il vient juste d'être élu."
Elle regarde le gros monsieur à la coiffure étrange imprimé sur le papier.
- "Lui ? Quelle drôle d'idée ! Je ne le trouve pas... (elle hésite)... magnifique."

On regarde la couverture du magazine, où Donald pose avec sa femme Melania.
-"Trump", lit ma mère, prononçant comme d'habitude le u à la française.
-"Treumpe, maman, tu sais bien les mots anglais, ça se prononce différemment, on dit Treumpe."
-"Treumpe ?!" Elle éclate d'un rire qui dure longtemps.
-"Tu ris. Qu'est-ce qui t'amuse ?"
-"Oh, c'est quand je vois des choses comme ça (elle fait de curieux gestes avec ses poings fermés, comme s'il fallait les poser alternativement l'un sur l'autre en une grande colonne à la Brancusi, en continuant à rire), qui n'ont pas l'air d'aller bien ensemble."

Je suis déconcerté. Je regarde l'image. Parle-t-elle de Trump et de sa femme ?
-"Tu penses que sa femme et lui ils ne vont pas très bien ensemble ?
-"Ah non, pas du tout", réplique-t-elle soudain toute sérieuse.
Et elle insiste : "Je n'en sais rien."
Ce n'est pas parce qu'elle est dingue qu'on lui fera dire autre chose que ce à quoi elle pense.

mercredi 9 novembre 2016

lundi 7 novembre 2016

Beyrouth fin

Il nous reste quelques heures dans la ville avant le départ vers l'aéroport. Certains profitent de la piscine de l'hôtel, d'autres partent se balader en ville seuls, goûtant la joie ou le déplaisir de la solitude pour ces derniers moments beyrouthins. Je retourne vers la maison jaune, futur musée centré sur la guerre, entraperçue hier soir en nous rendant au Al Falamanki (lieu agréable pour une chicha, un apéro ou plus) qui jouxte le bâtiment. Puis je déambule sans but dans le quartier cossu proche du musée Sursock (qui n'ouvre que cet après-midi), et plus tard dans un quartier plus populaire. L'équivalence quartier cossu/chrétien quartier populaire/musulman est-elle systématique? À voir... Enfin, sur mes photos rien de cela n'est visible, puisque j'ai tendance à ne photographier que les ruines...

La maison jaune. Le bâtiment, à la limite 
des quartiers chrétien et musulman, 
abritait des snippers : il est doté d'une extension 
contemporaine et deviendra musée dédié à
la mémoire de la guerre.




mercredi 2 novembre 2016

Saïda, Tyr et... Hezbollah

Voyager en groupe est un art du compromis. Aujourd'hui il a fallu parlementer et jouer d'alliances et de concertation pour finalement nous décider au programme suivant : aller à Saïda, à Mlita puis à Tyr. À Mlita se trouve un étonnant musée du Hezbollah, sorte de Disney Land de propagande à la gloire de la résistance contre Israël.
Mais avant toute chose la journée commence par un petit déjeuner traditionnel. Ici on mange décidément trop, mais il est difficile de résister, tout est "trop" bon. C'est chez Al Baba que l'on trouve les meilleurs knéfés faits de fromage, semoule et sirop de sucre. Une version existe avec de la crème de lait à la place du fromage, ce qui rend la spécialité plus légère : c'est celle que je choisis.

Un knéfé à la crème de lait chez Al Baba

La citadelle des Croisés à Saïda. Rien à voir à part cette
petite carte postale.

A Saïda les touristes visitent le caravan sérail,
les souks et le musée du savon. ici c'est
devant la sortie du musée, où j'attends mes amis.

Toujours Saïda : voyez les dattes !

Photo floue, j'ai du la prendre de la voiture en allant à Mlita.
La région est magnifique, et le musée du Hezbollah, en haut
de la colline où les résistants combattaient l'armée
 israélienne, offre un panorama superbe.



Le musée est en réalité une mise en scène kitsch
des armes prises à l'ennemi, un parcours sur le
terrain de la résistance (le tunnel, les caches
dans les buissons etc) et un film de propagande
très guerrier...


La nécropole de Tyr. Un site enchanteur : en
réalité deux sites distincts qui seront bientôt reliés entre eux
grâce à l'achat des terrains les séparant.

Le second site, où l'on peut admirer une arène,
donne sur la mer.

mardi 1 novembre 2016

Beyrouth bis

Retour à Beyrouth, quelques jours après avoir pris les photos précédentes. Arrivés jeudi en petit groupe, nous sommes partis le lendemain à une quarantaine de kilomètres direction Rachana, pour découvrir la maison de R. Un petit havre de paix posé dans une nature de vergers en terrasse et de forêt, avec la mer non loin.
Ici au Liban les distances sont courtes mais longues : comprendre qu'aucun déplacement ne se décide sans prendre en compte les heures qui annoncent l'arrivée de ces monstres mous et bruyants, les embouteillages. Ce matin, pas moins d'une heure vingt pour parcourir la distance séparant notre petit paradis et notre nouvel hôtel dans la ville, The Smallville Hotel, situé juste à côté du musée national. 
Après avoir déjeuner chez Mum and I, tout proche et délicieux, on file au sus-dit musée, qui vient d'ouvrir au sous-sol un nouvel espace très réussi dédié aux rituels funéraires. Une balade sur la corniche vers la grotte aux pigeons (le bus 15 y va, depuis le musée) et pour finir, un excellent dîner chez Onno Bistro, rue Badaro, restaurant libanais arménien situé toujours dans ce petit périmètre qui s'enrichit ces dernières années de restos, cafés etc.

La vue depuis la maison de R., le jour du départ. 


La suite au Smallville Hotel. Ci-dessous, vue de ma chambre.


Au musée national, série de cinq statues d'enfants ex voto.
Sanctuaire du dieu Echmoun, dieu guérisseur. Sur celle-ci,
une inscription en écriture phénicienne (en haut du socle)
témoigne du don de la statue au dieu.


La grotte aux pigeons, visible depuis la corniche.