lundi 28 mars 2016

butinez, bouquinez...

Postée sur FaceBook il y a quelques jours, ma quête n'a pas encore trouvé ses 6 participants, alors j'élargis mon audience en passant sur ce blog :

"Je recherche 6 volontaires amoureux de lecture pour participer à un inter-échange de livres.
La seule chose que vous aurez à faire est d'acheter un livre ou d'en léguer un de votre bibliothèque, et l'envoyer à une personne désignée, par voie postale (ou autre). 
A la fin vous recevrez 36 livres contre 1 envoyé. Dites-moi si vous êtes intéressés, afin que je vous envoie les instructions par message privé ! "


Voilà une bonne façon de partager ses coups de coeur ou de faire circuler ses livres empoussiérés, et de s'ouvrir à la surprise des ouvrages reçus.

Pour ma part, j'ai envoyé L'Apiculteur de Bonaparte, de José Luis de Juan, après avoir hésité avec les poèmes de Murray dont j'ai déjà parlé ici. 

l'école des fanes

Si comme moi vous êtes fan de radis (promis, c'est la dernière...), vous avez sans doute aimé aussi le goût subtil de leur feuillage.
Voici une recette facile pour faire de ce fourrage un délicieux velouté.



Pour les fanes d'une botte de radis, il faut un oignon et deux pommes de terre.

On fait revenir les oignons, on ajoute les pommes de terre détaillées en petits cubes, on sale et on poivre et on laisse cuire 10 mn.
Puis on ajoute les fanes, qui fondent vite. Ensuite on couvre d'eau et on laisse encore 20 mn.

Ne reste plus qu'à mixer, ajouter un peu de crème et ajuster l'assaisonnement.
On obtient un velouté pour deux personnes.

vendredi 25 mars 2016

Merci Ruffin!

Applaudissements spontanés dans la salle ce samedi soir au Louxor où s'achève la projection de Merci patron!, de François Ruffin.
Contrairement à Frédéric Lordon dans le Monde diplomatique ("comme on ne risque pas d’avoir les studios Universal sur le dos et qu’en réalité il ne s’agit pas tout à fait d’un film à suspense, on peut révéler l’intrigue de Merci patron !"), je préconise de ne pas dévoiler le scénario du film. Car du suspense, il y en a. 

Ce n'est effectivement pas un doc classique dénonciateur des pratiques du grand capital. Héritier de Michael Moore, François Ruffin réussit le croisement improbable d'un film d'arnaque, d'une comédie sociale et d'un documentaire politique.
La scène inaugurale donne le ton. Le réalisateur nous accueille en se lavant les dents dans une salle de bains encore en travaux, et commente avec sérieux son dernier achat : un séchoir à linge acquis avec les plus values de son action LVMH.
Second degré, cinema du réel et work in progress participent de cette facture singulière qui donne au film son énergie et sa saveur.

Le long métrage aurait déjà comptabilisé à ce jour 120000 entrées. Souhaitons que le maximum de spectateurs puissent bénéficier de l'effet vitaminé de cette joyeuse militance, plus efficace que les ronrons des professionnels de la politique.

A l'heure où, après les sornettes de la déchéance de nationalité, l'espace médiatique s'est empli des conneries de la loi El Khomri (quelques généraux repus dans des bunkers sécurisés, chauffés et moquettés, expliquent aux fantassins dans les tranchées qu'ils ralentissent la guerre car ils ne meurent pas assez vite, ce qui est incompatible avec la modernité croissante des armes de destruction, faudrait voir à s'adapter aux mutations de la société), on écoutera aussi avec intérêt les reportages de l'émission Les pieds sur terre, France Culture. Celui intitulé la caisse, ou bien celui sur le travail low cost, ou encore sur le travail précaire.

Et pour continuer dans le spectacle du réel, on relira les déclarations de Manuel Valls devant les ouvriers Safran sur son statut précaire : " je suis en cdd" (pour un salaire de 14910 euros bruts par mois selon Le Point). Humour ! Encore des points gagnés pour les prochaines élections, Manu!
Et pour vérifier que l'humour est diversement partagé, on retourne au "groupe Fakir" : conseiller Merci patron! peut mener au licenciement.

jeudi 17 mars 2016

l'assurance de mes sentiments les meilleurs

J'apprends tout récemment la publication du livre de Hervé Le Tellier, Moi et Mitterrand, aux éditions JC Lattès.
Personne mieux que l'auteur ne peut présenter cet ouvrage hilarant, échange de courriers entre lui et François Mitterrand, qui s'est poursuivi par une correspondance avec Jacques C. et François H.
Ici donc un lien qui donne la mesure de l'entreprise. Drôlerie, poésie, absurde... 



Hervé Le Tellier mériterait d'être ministre des communications.

jeudi 10 mars 2016

la honte, l'audace

Ils sont plusieurs ; l'un d'eux assis sur un strapontin, un debout, à coté de lui, s'appuyant aux parois du wagon, les autres en demi cercle serré en face : un petit groupe de potes. 
Celui qui s'appuie est plutôt Pantone 1Y01, les autres entre le Pantone 2Y13 et le Pantone 4R15. 

(Au début, cette référence aux Pantone était une blague, ça m'est venu en pensant à Nadine Morano. Et puis je me suis rendu compte que ce que je croyais une plaisanterie existait bel et bien : un nuancier Skin Tone Pantone des couleurs de peau... Bref.)

Ils parlent de "meuf(s)", je peine à distinguer vraiment ce qu'ils disent car, excitation aidant, ça rigole, ça surenchère. Il est question d'une fille affublée du surnom Mariah Carey, son nom circule entre tous, chaque fois qu'il est prononcé c'est un rire étouffé ou en cascade, j'imagine que ce sont les formes de la chanteuse, plus que son sourire, qui ont crée la métonymie. 
Puis, soudain, cette phrase :
- Oui mais toi tu as trop honte de ta meuf.
Réponse inaudible. Pourtant, tout à coup ça ne ricane plus.
- Tu fais trop attention aux regards du quartier.
J'entends à peine les marmonements de la réponse, mais je distingue le ton de la justification.
- C'est comme quand j'ai commencé à mettre des jeans, reprend l'autre. Whoula, qu'est-ce que j'ai pas entendu dans la cité. 
Je comprends par la suite que c'est mettre des jeans plutôt qu'un survêtement dont il est question. Celui qui parle, que j'entends bien car je suis assis en face de lui (sa parole se glisse jusqu'à moi en passant entre ses potes debout) il porte des chaussures et un blouson rouges, un jean noir. Il poursuit :
- Qu'est-ce que j'ai pas entendu. C'était trop fashion etc. Mais j'ai tenu, et maintenant je fais ce que je veux, je mets du rouge (il montre ses chaussures et, du ton de celui qui s'apprête à faire la révolution, il lance :) même un chapeau si je veux.