dimanche 28 janvier 2018

vues sur Bangkok, suite

Pour le plaisir, les deux derniers paysages aperçus depuis les fenêtres lors de cette fin de séjour...


mercredi 24 janvier 2018

chapitres


"[...] Je n'enchaîne jamais un livre après un autre, j'attends quelques jours de me préparer au dépaysement, pour les mêmes raisons qu'on reste silencieux en sortant d'une séance de cinéma ; je passe une frontière qui m'impose une quarantaine." 
Au cours de ce voyage je n'ai bien sûr pas observé cet usage, décrit par Catherine Millet dans "Jour de souffrance " (éd. Flammarion) bien que je lui reconnaisse sa justesse. Je ne disposais pas de ce temps de latence interstitiel.

J'ai donc fait suivre les lectures les plus hétéroclites. "Sexotherapies", de la journaliste Elsa Fayner, dont le pluriel du titre ne laisse  pas présager que l'on va suivre la pratique d'une seule thérapeute, et qui, je l'avoue, ne m'a pas appris grand chose. "Jour de souffrance", déjà cité. "Sur la plage de Chesil", de l'anglais Ian McEwan, que j'avais acheté par curiosité, ne connaissant rien de cet auteur. Un livre que je ne ramènerais pas dans ma valise,  de même que celui de l'irakien Sinan Antoon,  "Seul le grenadier". "Les Rameaux noirs", de Simon Liberati (éd. Stock) , dont j'attendais beaucoup et qui, forcément, a déçu cette attente. J'imaginais une nouvelle family affair autour de son père,  dont j'avais lu expressément le livre "Vieux Capitaine" (Les éditeurs français réunis, 1958), mais ce n'est ni l'objet ni le ton de cet ouvrage. Enfin je commence un autre Millet, "Une enfance de rêve" (Flammarion également) ,  ce qui confirme mon goût du récit,  et plus particulièrement du roman familial... Une addiction ?

Mais la question qui s'est posée de façon aiguë était aussi celle du bon enchaînement des massages. Trouver le bon équilibre (tête, corps,  pieds...), la bonne fréquence. Citons-en les auteurs : Jeam, Maew,  Aui,  King... 

lundi 22 janvier 2018

Paris, Bangkok, Ko Samui, Bangkok

J'ai assez bien respecté mon programme de départ. Ne rien faire. Sinon lire, nager, dormir, manger, se faire masser, ces quasi non-activités combinées de multiples façons.

Écrire ne figure pas dans la liste, je contreviens donc à ce principe d'origine,  mais celui-ci devait par ailleurs s'assouplir puisque je m'etais engagé à rendre visite à une amie installée depuis quelques années à Ko Samui, et ce projet nécessitait du "faire" : prendre l'avion et paraître aimable,  par exemple.

Toute circonstance météorologique était la bienvenue pour cette sélection de non-activités qui se déroulent à loisir sous un soleil éclatant ou une averse d'Asie, étant entendu que la chaleur ici ne fait pas défaut.

De retour à Bangkok pour quelques jours, j'opère dans la ville,  comme la première semaine,  une forme de voyage intérieur : changer de quartier et d'habitat.
Voici une série des différentes vues qui se sont pour l'instant offertes aux fenêtres des chambres que j'ai occupées.






dimanche 7 janvier 2018

mère Noël

C'est l'épiphanie. Et la bonne nouvelle, pour certains, c'est donc que la période des fêtes est derrière nous...

J'ai, pour ma part, passé le soir de Noël avec ma mère, dînant avec elle dans sa maison de retraite, seul étranger ce soir-là dans ces lieux où je m'imaginais voir d'autres membres des familles des pensionnaires.

Nous dînons à 19h00. Ma mère, toujours joyeuse et souriante, ne note pas l'extraordinaire de ma présence à sa table. Son esprit la tient bien au-delà des étroites notions "habituel" ou "inhabituel", "ordinaire" ou "extraordinaire". Tout est toujours nouveau, puisque tout est oublié, et rien n'est surprenant, car rien n'est présupposé. Elle vit dans une bulle hors temps, comme dans une série télévisée quotidienne dont chaque épisode serait la rediffusion de l'épisode numéro un. Ou bien dont on ne possèderait qu'une cassette VHS de l'épisode un, que l'on repasserait sans cesse.

Il faut dire que dans cette quatrième dimension elle se porte plutôt bien. Installé à sa table, j'avais le loisir d'observer les autres pensionnaires de la maison. Certains, que j'ai vus arriver bien après ma mère, affichant les premiers mois une forme éclatante - discutant et se promenant allègrement ici et là, racontant des souvenirs de leur vie passée-, sont maintenant devenus prostrés, muets, grossis, voir même, pour l'un, immobilisé sur un fauteuil roulant.

Chez ma mère l'effondrement des capacités cérébrales et l'accentuation des fuites urinaires n'ont pas entamé une forme de bonne tenue générale. C'est juste l'usure du VHS, la brillance qui vient trouer l'image par endroit. On repasse l'épisode numéro un : elle me voit, elle est encore surprise, elle me re écoute dire que je viens tous les mercredis et tous les dimanches, elle redit qu'elle m'aime, que j'ai grandi etc. Elle sourit, elle chante. Et dans quelques jours, on recommence. Il y a quelque chose d'hypnotique dans cette combinaison du mode "Pause" et du mode "Rewind", cette forme d'activité immobile.

Ce soir-là je lui glisse sa serviette de table dans son chemisier, pour épargner ses habits qui sont souvent tachés, en même temps que j'explique :
- Je te mets ta serviette comme ça pour éviter que tu fasses des taches.
- Des taches?, reprend-elle, enjouée. Puis, partant d'un grand rire : je vais finir par croire que je vieillis!
On rit. Encore.


ma Love crèche




Ma fausse crèche, installée à l'année au pied de quelques vases. S'y croisent trois santons rescapés de galettes industrielles que A. s'obstine à acheter en supermarché, un agneau venu dans les valises de N., en direct de Naples, la Mecque des crèches (si l'expression m'est permise), et un Cupidon volant faisant face à une truie groin en l'air, tous deux cadeaux de M. de retour de Marseille.