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vendredi 8 janvier 2016

la paix !

Aie ! Que c'est pénible de supporter toutes ces sornettes autour de la déchéance de nationalité! Stop! Que de bavardages stériles! Tous ces mots et si peu de pensée, pitié!

Que quelqu'un les fasse taire!
Dieu, si tu existes et si tu m'écoutes, que ta main surgisse des cieux et que ton poing ratatine, pile et écrabouille cette classe politique idiote et indécente.
(Et si tu ne le fais pas c'est que tu n'existes pas, ou bien que tu es bien ce barbu-là qui a fait la une de Charlie).

J'étais usé. Déjà tous les bla-bla-bla autour du front républicain pour les élections régionales avaient affaibli ma patience, mais là, ce climat de violence et d'irresponsabilité au plus haut de l'État, cela m'achève.
Vu dans le métro. S'agit-il d'un acte pieu ou d'une façon de dire :
 je m'assoie dessus ?

J'avais pourtant eu un petit espoir en fin d'année quand monsieur On (le prof de philo qui veut se faire aussi gros qu'un philosophe) s'est auto détruit tel le kamikaze belge du Stade de France. Sa ceinture d'égotisme a eu raison de lui.
"Diète médiatique" a-t-il été annoncé, je ne sais si ce sont les propres mots de monsieur On, mais en tout cas cela montre bien que pour tous, l'exposition aux medias lui tenait lieu d'aliment.

Mais le doux silence produit par sa disparition a été troublé par la parution d'articles "posthumes" et par les hollanderies dénationalisantes.
Gauche : qui est malhabile, emprunté, maladroit. Synonymes : balourd, empêtré, empoté, gêné, godiche, gourde, manchot, pataud... Après la droite la plus bête du monde, la gauche la plus conne de l'Histoire.

Rien trouvé de mieux que le bannissement pour guérir de la folie ? ça sent bon le Moyen-Âge...

Qu'ils fassent la guerre au bon sens, mais en silence. Qu'ils me foutent la paix !

vendredi 27 novembre 2015

vendredi 13, 14 jours plus tard

Dans le quartier, je ne pourrais pas dire que ça "pavoise", mais tout de même : il y a ça et là quelques drapeaux bleu blanc rouge, et ces touches de couleur me font penser aux toiles de Dufy sur le 14 juillet. 


Ce sont plutôt les commerces qui affichent des fanions, les cafés beaucoup mieux pourvus que les autres, grâce à leur culture de supporters sportifs. Certains inventent des astuces tricolores, comme ici avec ballons ou écran plat. Et comme dans le quartier les boutiques sont plutôt tenues par des français issus de l'immigration, Nadine Morano a de quoi enrichir sa palette chromatique française...

Merguez bleu blanc rouge, alimentation exotique bleu blanc rouge,
Bombay Palace bleu blanc rouge : cours d'instruction civique à l'intention de certains...

mardi 17 novembre 2015

vendredi 13

Ce midi je vais déjeuner d'un bobun dans un petit restau asiatique que j'aime bien. Je me surprends à me réjouir quand je vois le patron, m'émerveillant sur le mode "ah, il n'est pas mort". Je l'embrasserais presque, alors que je ne sais rien de lui.

La salle est minuscule : quatre ou cinq tables seulement. A l'une d'elles, forcément proche de moi, des jeunes filles parlent des événements de vendredi soir. "Quand je pense que lorsque j'ai acheté mon appartement à Boulogne, certains me disaient de m'installer vers République..." Le quartier vivant est devenu le quartier de la mort.
Devant moi un homme à la stature de GI, dos gigantesque s'évasant vers des épaules de géant, cou de taureau et, comme tous les hipsters et les jihadistes, une barbe. Avec ses deux amies, il échange, en costume bleu foncé et chemise blanche, des avis définitifs sur la guerre et le terrorisme. Tout le monde, soudain, semble avoir un avis d'expert sur le renseignement, la géopolitique etc.


C'est que soudain, tout le monde se trouve concerné. Le 7 janvier 2015, pour beaucoup, les victimes sont suspectes : des dessinateurs qui l'auraient "bien cherché", des juifs qui sont de toute façon responsables de la politique d'Israel (et puis, enfin, le juif n'est-il pas forcément toujours un peu coupable de quelque chose, comme la femme de ce cafetier qui affiche au-dessus du comptoir un faux parchemin en résine qui proclame : "Frappe ta femme, si tu ne sais pas pourquoi, elle, elle le sait" ?).

Ceux qui moquaient les panneaux "je suis Charlie", qui voulaient s'en distinguer, font l'expérience que tuer la liberté d'expression, c'est la première étape avant de tuer tout le monde, sans distinction : ils refusaient l'étiquette "je suis Charlie", ils s'aperçoivent après coup que Charlie, c'est eux, qu'ils le veuillent ou non.


Jusqu'ici les avis étaient partagés sur le vendredi 13 : porte-malheur ou porte-bonheur ?
Massacre à Crystal Lake ou corne d'abondance ? La Française des Jeux a trusté la seconde proposition. De son point de vue, c'est jour faste. C'est jour d'Euromillions. 
Croiser les doigts, conseille-t-elle. La chance sera-t-elle avec vous ? Et si votre vie devenait infiniment plus riche ?, questionne-t-elle.
Le slogan fait grincer des dents ce vendredi 13 novembre 2015. Le samedi matin pourtant, en me réveillant, je me dis que j'ai de la chance, je suis heureux d'être en vie, comme je le serai plus tard pour mon vendeur de bobun. Comme une des boules de Loto numérotées brassées avec d'autres, je n'ai pas été choisi, je n'ai pas été tiré. Je suis heureux que mes amis soient sains et saufs, touché des messages des uns et des autres, notamment des non-parisiens qui m'ont cru en proximité des explosions et des tirs. Ce sont les numéros des arrondissements annoncés, X et XI, qui les ont inquiétés.

C'est bien malgré moi que je m'accroche aussi à la question des chiffres. 7, 11, et 13 ne sont-ils pas des nombres premiers ? C'est sans doute la lecture de Daniel Tammet qui m'influence* ! Je me souviens du plaisir amusé et éberlué que j'avais eu en découvrant les théories du "miracle mathématique du Coran", qui s'organisent autour du nombre 19 si je me souviens bien. Mais il y a aussi d'autres suggestions mathématiques sur les rapports entre les nombres premiers et le nom d'Allah, toutes "démonstrations" farfelues qui laissent sans voix ou font ricaner.

Pourtant que l'on puisse trouver, sans en rire, une vérité dans une suite de chiffres ou dans une série de textes tombés du ciel, et que l'on veuille imposer cette vérité-là au monde entier, c'est une réalité bien étrange avec laquelle nous vivons. Cela s'appelle du fanatisme et il faut maintenant s'en défendre, sur cette planète ronde et petite comme une bille de Loto.

*L'éternité dans une heure, Daniel Tammet, édition Les Arènes.