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dimanche 19 juin 2016

fumeux ?

A quatre jours du référendum du Brexit, c'est l'indécision qui marque les sondages outre-Manche. L'Europe nous donne bien des frissons, non ? Ce soir on saura, si j'ai bien compris (ce qui n'est pas certain), si l'équipe de France sort ou non de l'Euro, et tout ça grâce à un match contre la Suisse. Evidemment ça se jouerait aux votes, ce serait plus facile.


Gare de l'Est, grâce à cette Ballot Bin, les fumeurs ne sont pas exclus des pronostics. J'ai pris la photo il y a quelques jours déjà, je ne sais pas si l'écart s'est creusé de beaucoup.
Il paraît que le tabac a été importé en France par Jean Nicot pour soulager les migraines du Roi. Quelques siècles d'addiction plus tard je me demande si le foot soigne les migraines du peuple. Pas sûr.

samedi 11 août 2012

firmament(s)


À quels cieux se vouer ? Les jours et les nuits s'emmêlent et avec le recul, petites anecdotes et grands événements se retrouvent, comme par l'illusion d'optique que la distance permet, rassemblés les uns avec les autres en toute négligence de leur échelle.

Je me demande ce qu'aurait pensé Ray Bradbury des images qui nous sont parvenues de Mars : photo en noir et blanc rétro dont émane le charme des clichés des découvreurs du Moyen ou de l'Extrême-Orient, photo couleur qui reproduit à l'identique l'image qui naissait dans mon esprit à la lecture des Chroniques martiennes.


Photos de mars : Nasa/JPL-Caltech

Deux jours avant, dans un ciel obscurci que les nuées d'oiseaux avait finalement délaissé, le clair de lune au-dessus de la Place des Vosges rendait hommage au festival de cinéma en plein air du même nom : j'étais avec N., sur l'herbe, à visionner les Diaboliques, de Clouzot, entouré du public le plus éclectique qui soit. Collusion d'écranc : il était si imposant ce disque lunaire, c'était presque Melancholia, de Lars von Trier, qui se profilait au-dessus des toits.

Finalement les étoiles des jo sont plus faciles à suivre pour moi quand les manifestations sont en décalage horaire, à regarder la nuit tombée. Je n'ai rien vu en direct sauf les demi-finales de la perche que j'avais affichées sur un écran alors que je bossais sur un autre : hypnotique ballet des corps s'élevant et chutant, chaque fois rediffusé au ralenti et accentuant cette sensation d'apesanteur et de fluidité comme si l'on assistait à des plongeons diffusés à rebours. Petites vidéos saisies ensuite ici et là, bourrées de tension, de réussite et d'échec. Mon dieu que ces athlètes sont jeunes!




lundi 6 août 2012

mes j.o.

Samedi, l'après-midi me trouve dans une salle de gym quasi déserte : c'est un week-end de transhumance estivale. Moi, je n'ai pas vu la matinée qui s'est perdue dans ma nuit de sommeil : grasse mat'.
Je m'active sur mon tapis de course alors que l'écran plat au-dessus de ma tête, au lieu de diffuser les habituels clips musicaux, affiche les demi-finales du 100 mètres hommes. Des millions de téléspectateurs pour des courses de plus ou moins dix secondes alors que personne ne m'observe, moi qui souffle depuis déjà dix minutes, n'est-ce pas injuste ? 
Les séries s'arrêtent bientôt, j'ai seulement le loisir de voir les 6 et 7, cette dernière avec Dwain Chambers, qui malheureusement est presque plus connu aujourd'hui pour ses déboires avec le dopage que pour ses résultats. 10,02 secondes sur 100 mètres, il passe les 35 km/h si j'ai bien fait le calcul, tandis que moi je fais du sur place à 10km/h. C'est une bien étrange sensation que de courir en même temps que ces athlètes.

Suit une interview de Teddy Riner, sur un plateau télé genre JT, mais nous sommes privés du son dans la salle de sport. 
J'ai fait par le passé l'expérience de mon imbécilité avec ce sportif : j'avais vu de lui une interview filmée il y a fort longtemps, sans doute lors de ses premiers résultats signifiants vers 2005 et son mutisme me l'avait fait ranger dans la catégorie "sportif écervelé". J'avais alors la subtilité d'un Franck Annesse (voir billet Eurologue) et la stature de Riner m'avait sans doute, de plus, trompé sur son âge. Puis les années passant j'ai découvert, comme chacun a pu le faire au travers de la presse et des interview, un personnage d'une toute autre nature. D'ailleurs, le citant l'autre jour, je fais le lapsus suivant : artiste au lieu d'athlète !
Donc je m'amuse, n'ayant que l'image, à décrypter l'expression de la joie tranquille du judoka à la coiffure spiralée, la très douce jubilation qui allume son regard et ses sourires, et le sentiment de plénitude qui semble couler comme une soie autour de ses muscles pleins.

dimanche 1 juillet 2012

c'est dimanche

... et le premier dimanche de juillet, c'est Ratha Yatra. Le chariot de Jagannâtha, autre appellation pour Krishna, descend de la place du colonel Fabien jusqu'à la fontaine des Innocents, en passant par le quartier tamoul, ici même.
Le char de Krishna, vu de mon balcon.
Les festivités, qui ont débuté dans le monde entier depuis le 21 juin, continuent aux Halles ce soir à l'heure où, à Kiev, l'Espagne et l'Italie joueront la finale de l'Euro 2012. Adoration et nationalisme. On peut aussi rester chez soi en réécoutant en boucle My Sweet Lord, de feu George Harrison.

mardi 26 juin 2012

eurologue

Pris de la curiosité hier de réentendre cet échange entre commentateurs sportifs que je n'avais écouté que d'une oreille – mais oreille qui s'était dressée devant la violence des propos tenus à l'encontre de sportifs de haut niveau –, je me connecte sur le site de France Inter et recherche le 7/9 du vendredi 22 juin (le lien est là).
J'avais envie de savoir qui étaient ces interlocuteurs, et de vérifier les termes exacts de ce qui s'était dit. La discussion est encore en ligne, en vidéo, animée par Patrick Cohen. D'un côté Jérôme Jessel, journaliste et auteur d'au moins deux bouquins sur le foot, de l'autre Franck Annese, directeur de la rédaction du magazine So Foot. 
J'avais crains d'avoir exagéré en retranscrivant : "Ribéry, il est pas fini" (billet face à face). En fait j'étais en deça de la réalité.
Franck Annese,
chouette papa et psychologue sportif.
Là où la vidéo est intéressante par rapport à une simple écoute en podcast, c'est qu'on voit l'esprit de sérieux s'incarner comme une caricature de lui-même, postures, mimiques, coiffure et habits étant censé conférer bien-fondé et crédibilité (la loi) à des bavardages de café du commerce. Il est d'ailleurs question plusieurs fois de légitimité ("moi j'ai mon diplôme d'entraîneur") et de rôle du père. Inouï.

Les propos péjoratifs ou injurieux sont tenus par Franck Annese, sur le ton le plus naturel du monde. Ça commence en mode mineur : les footballeurs de l'équipe de France seraient "des sales gosses".  
- "Ils ont des réactions de sales gosses pré-pubères [...], c'est ni plus ni moins que des mecs qui ont 22 ou 23 ans mais en fait, 15 ans, quoi. " 
Apparemment dans le monde d'Annese, la puberté arrive après quinze ans.
- "C'est comme si on avait à éduquer des mecs de 15 ans." "Je sais pas si vous êtes parents, moi je suis parent. [... ] Ma fille a pas 15 ans mais je vois très bien ce que peut être le rôle d'un père avec des gosses de 15 ans."
Après le manque de maturité pris en charge par monsieur Papa, consultation du docteur Bon-point-mauvais-point :
-"On a des mecs qui effectivement sont un peu comme des gamins, dont deux ou trois sont un peu détestables. [...] En gros, Nasri, Ribéry et, bon, peut-être un troisième qui traîne." Joli diagnostic.
"Benzema, il est nettement plus intelligent, enfin, nettement plus éduqué, euh, sociable." Expert en QI maintenant. Viens ensuite l'insulte sur le mode C'est-pas-moi-qui-le-dit-c'est-l'autre.
- "Va au Milan AC, demande ce qu'ils pensent de Gourcuff, ils vont te dire : Gourcuff, c'est un cancer, c'est un mec qui pense qu'à sa gueule." Joli aussi. Et c'est le genre d'information qu'il est urgent de partager. On note aussi l'absence répétée des négations, faute de français chère à Nicolas Sarkozy.
Enfin l'apothéose :  
-"On a deux joueurs de classe internationale dont un qui est un peu débile... Ribéry, qu'est pas vraiment tout a fait fini."


C'était Franck Annese sur le service public, avant le quart de finale de l'Euro 2012. Stimulant, motivant pour une équipe, non ? (On en regrette Thierry Roland, tiens!).