J'imagine que je n'avais pas très envie d'aller passer ce scanner thoracique.
Déjà, précédemment, lors de ma dernière radio pulmonaire et du dernier rendez-vous avec le pneumologue, j'avais réussi à oublier les clichés antérieurs qui permettent de comparer le passé et le présent. Cette fois j'ai fait mieux.
La veille pourtant c'était bien parti. Le plancher du salon a disparu sous l'amoncellement d'enveloppes estampillées "image numérique" (j'en ai un tel stock!), et j'ai vraiment tenté de constituer un mini dossier cohérent : un ancien scanner, des radios de différentes années. Je me suis endormi l'âme en paix de celui qui a accompli son devoir.
Ce n'est pas pour autant que j'avais réglé mon réveil à une heure compatible avec mon rendez-vous matinal. Bref, un non petit-déjeuner et une douche mega express plus tard j'étais sur mon vélo, proche du labo de radiologie, me rendant juste compte que je n'avais pas emporté l'ordonnance.
Anyway, je passe les détails qui me hérissent (le local scanner a déménagé, il est plus loin dans la rue, on est censé le trouver facilement mais il est identifié avec une enseigne jaune et ronde alors que le logo de la maison mère est bleu et carré) (à l'accueil il faut remplir en une seconde une décharge pour autoriser le labo à vous injecter de l'iode mais la jeune femme ne vous précise pas qu'il s'agit de cela), je me soumets au scanner grâce à une opératrice qui possède un physique à présenter des émissions de téléachat puis je retourne attendre dans la salle ad hoc.
Ensuite il faut que j'aille à la pharmacie avec ma carte vitale pour acheter un kit d'injection qui doit remplacer celui que l'on a utilisé pour moi. Le pharmacien porte un drôle de collier très serré, une chaîne noire qui fait le tour du cou façon collier de chien et se ferme sur le devant avec un cadenas, noir lui aussi. J'hésite un moment à lui demander s'il est amateur de soumission mais je crains que ma curiosité soit déplacée. Il me répète la même chose que l'opératrice radio : boire au moins deux litres d'eau aujourd'hui et demain pour évacuer l'iode injectée. Beurk.
La jeune femme de l'accueil m'avait déjà signalé qu'il manquait des compte-rendus de radio dans le mini dossier d'images que j'avais concocté avec application (elle le signale avec politesse mais malgré tout l'expression de son visage articule clairement "mais c'est pas possible d'être aussi con", ou bien "t'es une fille et t'as pas de cheveux ?"). Je m'aperçois avec gêne que je ne me suis effectivement pas intéressé au compte-rendu, comme si l'image seule était toute puissance, lisible évidemment à la manière d'un pictogramme, sans ambiguité, sans nécessité d'un contexte. Il faut clairement être assez irréfléchi pour s'être laissé submergé par ces représentations inconscientes de l'image. Oui, j'ai le sentiment d'être con comme une pioche.
Impression confirmée plus tard quand le médecin me fait signe d'approcher et commente le scanner du jour en précisant que, malheureusement, il n'a pas trouvé le compte-rendu du scanner précédent que j'ai pourtant apporté...
C'est un jeune homme plutôt bogosse qui s'exprime bien, et je note que leurs conditions de travail (à lui et ses collègues) ont l'air assez médiocres. Nous sommes dans un boyau exigu qui sert de bureau et de couloir. Je me dis que cela doit être un boulot de début de carrière, à quitter dès que possible (mais c'est peut-être inexact).
Le scanner est rassurant en ce qui concerne les poumons, mais sa foutue précision permet de se poser des questions sur d'autres choses si on le souhaite. L'impression qu'on a ouvert une fenêtre sur mon corps, les volets clos depuis longtemps qui s'écartent et laissent passer toute la lumière. Alors que l'ombre est si fraîche.
Déjà, précédemment, lors de ma dernière radio pulmonaire et du dernier rendez-vous avec le pneumologue, j'avais réussi à oublier les clichés antérieurs qui permettent de comparer le passé et le présent. Cette fois j'ai fait mieux.
La veille pourtant c'était bien parti. Le plancher du salon a disparu sous l'amoncellement d'enveloppes estampillées "image numérique" (j'en ai un tel stock!), et j'ai vraiment tenté de constituer un mini dossier cohérent : un ancien scanner, des radios de différentes années. Je me suis endormi l'âme en paix de celui qui a accompli son devoir.
Ce n'est pas pour autant que j'avais réglé mon réveil à une heure compatible avec mon rendez-vous matinal. Bref, un non petit-déjeuner et une douche mega express plus tard j'étais sur mon vélo, proche du labo de radiologie, me rendant juste compte que je n'avais pas emporté l'ordonnance.
Anyway, je passe les détails qui me hérissent (le local scanner a déménagé, il est plus loin dans la rue, on est censé le trouver facilement mais il est identifié avec une enseigne jaune et ronde alors que le logo de la maison mère est bleu et carré) (à l'accueil il faut remplir en une seconde une décharge pour autoriser le labo à vous injecter de l'iode mais la jeune femme ne vous précise pas qu'il s'agit de cela), je me soumets au scanner grâce à une opératrice qui possède un physique à présenter des émissions de téléachat puis je retourne attendre dans la salle ad hoc.
Ensuite il faut que j'aille à la pharmacie avec ma carte vitale pour acheter un kit d'injection qui doit remplacer celui que l'on a utilisé pour moi. Le pharmacien porte un drôle de collier très serré, une chaîne noire qui fait le tour du cou façon collier de chien et se ferme sur le devant avec un cadenas, noir lui aussi. J'hésite un moment à lui demander s'il est amateur de soumission mais je crains que ma curiosité soit déplacée. Il me répète la même chose que l'opératrice radio : boire au moins deux litres d'eau aujourd'hui et demain pour évacuer l'iode injectée. Beurk.
La jeune femme de l'accueil m'avait déjà signalé qu'il manquait des compte-rendus de radio dans le mini dossier d'images que j'avais concocté avec application (elle le signale avec politesse mais malgré tout l'expression de son visage articule clairement "mais c'est pas possible d'être aussi con", ou bien "t'es une fille et t'as pas de cheveux ?"). Je m'aperçois avec gêne que je ne me suis effectivement pas intéressé au compte-rendu, comme si l'image seule était toute puissance, lisible évidemment à la manière d'un pictogramme, sans ambiguité, sans nécessité d'un contexte. Il faut clairement être assez irréfléchi pour s'être laissé submergé par ces représentations inconscientes de l'image. Oui, j'ai le sentiment d'être con comme une pioche.
Impression confirmée plus tard quand le médecin me fait signe d'approcher et commente le scanner du jour en précisant que, malheureusement, il n'a pas trouvé le compte-rendu du scanner précédent que j'ai pourtant apporté...
C'est un jeune homme plutôt bogosse qui s'exprime bien, et je note que leurs conditions de travail (à lui et ses collègues) ont l'air assez médiocres. Nous sommes dans un boyau exigu qui sert de bureau et de couloir. Je me dis que cela doit être un boulot de début de carrière, à quitter dès que possible (mais c'est peut-être inexact).
Le scanner est rassurant en ce qui concerne les poumons, mais sa foutue précision permet de se poser des questions sur d'autres choses si on le souhaite. L'impression qu'on a ouvert une fenêtre sur mon corps, les volets clos depuis longtemps qui s'écartent et laissent passer toute la lumière. Alors que l'ombre est si fraîche.
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