Quand j'ai voulu acheter cette horloge à ma mère, c'était en fin d'année dernière, je l'avais commandée en espérant qu'elle serait livrée pour Noël. Malheureusement le site (spécialisé dans les articles pour "seniors") auprès duquel j'avais fait cet achat n'a pas été du plus performant. Je n'ai reçu l'objet que mi février.
Entre décembre et février, puisqu'il est question du temps qui passe, ma mère avait, je crois, déjà perdu la notion du jour et de l'heure. Elle a cependant accueilli l'objet avec plaisir car elle le trouvait décoratif (si, si!) et parce que, à la question "Mais ça a dû te coûter cher ?", j'avais eu la malice de répondre la vérité : "Oui!". L'horloge électronique s'était donc vu parée du prestige des produits de luxe. Après avoir imaginé l'accrocher en plein milieu du mur du salon, ma mère avait finalement opté pour une place moins voyante et l'a posée sur un meuble où elle trône toujours (l'objet fait environ 30 cm de côté, ce n'est donc pas très discret).
Quelle a donc été ma surprise d'apprendre que quelqu'un de ma famille venait juste de découvrir ces-jours-ci que ma mère ne savait plus lire l'heure... À croire que nous ne vivons pas dans le même espace-temps.
Le matin même ma mère m'avait dit qu'elle pensait à moi dès qu'elle regardait l'horloge électronique puis, interrogative, en montrant les chiffres lumineux, elle m'avait demandé :" C'est toi qui mets les trucs dedans?" Son imagination, sans borne, est parfois un enchantement.
Quelle a donc été ma surprise d'apprendre que quelqu'un de ma famille venait juste de découvrir ces-jours-ci que ma mère ne savait plus lire l'heure... À croire que nous ne vivons pas dans le même espace-temps.
Le matin même ma mère m'avait dit qu'elle pensait à moi dès qu'elle regardait l'horloge électronique puis, interrogative, en montrant les chiffres lumineux, elle m'avait demandé :" C'est toi qui mets les trucs dedans?" Son imagination, sans borne, est parfois un enchantement.
De retour de la campagne ses ongles étaient nus. Depuis, le plaisir du vernis est revenu. |
Hier midi elle réclame que je remette en fonction une autre horloge, classique celle-ci, simplement ronde et sans date, qui se trouve dans la cuisine et dont visiblement la pile a dû rendre l'âme. Je m'exécute, monte sur un escabeau, change la pile et remet la machine en route. Bien évidemment la notation de l'heure représente une difficulté supplémentaire, celle de l'horloge électronique est sur 24 heures, l'autre sur 12 heures.
Il est 15h12 quand je remets les aiguilles en place. Je lui explique, sans prétendre qu'elle pourra le comprendre, que 3 heures et 15 heures sont la même chose, je lui montre sur le cadran 12, 13, 14 et 15.
-" Ah, eh bien je suis éberluée", affirme ma mère d'un ton de réelle surprise, et je m'amuse intérieurement de ce mot à mes yeux un peu désuet.
Ensuite elle regarde le cadran, il est maintenant presque trois heures et quart et elle lit : "Quinze heures trois." Effectivement la grande aiguille est presque sur le 3.
Toujours question d'espace-temps : les jours passés je m'engueule avec ma famille parce que certains d'entre eux veulent en cinq jours imposer à ma mère infirmière le matin, aide-malade à midi et le soir, et aide ménagère l'après-midi, alors que pour l'instant elle n'a bénéficié que de l'aide familiale. Impossible pour eux d'entendre qu'on pourrait lui laisser le temps de s'acclimater aux choses petit à petit.
-"C'est pour l'apaiser et qu'elle ne s'inquiète pas", me rétorquent-ils, sans rire et sans comprendre qu'ils parlent d'eux-mêmes.
La folie est bien là.
Ensuite elle regarde le cadran, il est maintenant presque trois heures et quart et elle lit : "Quinze heures trois." Effectivement la grande aiguille est presque sur le 3.
Toujours question d'espace-temps : les jours passés je m'engueule avec ma famille parce que certains d'entre eux veulent en cinq jours imposer à ma mère infirmière le matin, aide-malade à midi et le soir, et aide ménagère l'après-midi, alors que pour l'instant elle n'a bénéficié que de l'aide familiale. Impossible pour eux d'entendre qu'on pourrait lui laisser le temps de s'acclimater aux choses petit à petit.
-"C'est pour l'apaiser et qu'elle ne s'inquiète pas", me rétorquent-ils, sans rire et sans comprendre qu'ils parlent d'eux-mêmes.
La folie est bien là.
le pire c'est quand elle contamine et que ne sont pas toujours les plus fous ceux que l'on désigne l'être!
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