J'ai rêvé, longtemps, plusieurs fois.
Dans la nuit il y eut une séquence, en noir et blanc. J'étais dans l'appartement de C., dont j'avais les clés quand nous étions jeunes, car j'allais y arroser les plantes lors de ses absences.
Le lieu du rêve ne ressemblait pourtant pas à cet appartement. Ce n'est que plus tard, me demandant pourquoi je l'avais fait revivre en noir et blanc, que m'est apparu que j'avais réalisé une synthèse entre cet endroit et l'atelier que j'avais occupé un temps, au bord du bassin de la Villette, espace que les matériaux et les finitions, notamment le revêtement du sol gris, apparentaient à une photo argentique.
C'est dans un autre rêve de la même nuit, plus tard, que je rencontre C. à nouveau. Le cadre est celui d'un dîner entre amis, ou plutôt entre gens de bon esprit qui se cooptent et se retrouvent sans jamais savoir à l'avance qui sera là ou non autour de la table.
L'ambiance est chaleureuse, les images apparaissent d'une tonalité d'or, d'ambre et de doux clair obscur.
Je retrouve donc C. dans ce petit groupe, il annonce qu'il cède à qui la voudra une statue qu'il possède. Dans la réalité une grande statue d'église en plâtre ornait son appartement, mais dans le rêve cela devient, sans que rien ne soit dit, un personnage de papier mâché blanc. C. précise qu'il s'en sépare car il est tombé amoureux d'un ensemble du XVIe siècle qu'il va acquérir, trois bois sculptés, issus eux aussi d'une église, et qui représentent trois clowns : un clown blanc, un Auguste et un Zavatta.
Je visualise le premier comme un Gilles, les bras légèrement ouverts, paumes tournées vers le spectateur en signe d'accueil. Je l'associe à Marie l'Égyptienne, qui porte ses miches de pain en Saint-Germain L'Auxerrois.
Les récits de rêves, quand ils sont bien faits, sont un enchantement. Merci pour celui-ci. Je vois très bien comment une figure sortie de nos rêves peut accompagner notre journée. Je me réjouis de l'association avec la statue de Marie d'Egypte portant ses miches (dans mes souvenirs, elle en tenait cinq).. ici, une église de Forcella est dédiée à la sainte : elle fut édifiée pour que les filles de joie aient leur lieu de culte. L’Égyptienne, courtisane devenue anachorète faisait l'affaire.
RépondreSupprimerBesos.
Du Gille à Marie comment fais-tu? Voudras-tu y répondre ou laisser le mystère planer encore, questions valant mieux que réponses?
RépondreSupprimerRaphaëlle, va ! Tes nuits sont plus belles que leurs jours.
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