"Tu n'es pas très généreux avec ton blog en ce moment..." me balance une amie. Oui, c'est le moins que l'on puisse dire : 9 avril la date du précédent billet, je rentre sous terre.
La dernière image que j'ai voulu publier ici (juste avant de partir en province un de ces week-ends sans train, qui précédait un autre départ en vacances pour une semaine cette fois) est une image voyageuse.
Elle m'a été envoyée il y a peu par une amie, N., qui l'a retrouvée dans ses souvenirs d'enfance à la faveur d'un séjour dans sa famille. C'est la carte d'une de ses camarades de l'époque. Au dos est inscrit, d'une jeune écriture : Abidjan, le 21/2/73.
Connaissant mon goût pour l'image, N. a gentiment voulu partager celle-ci avec moi. Je vous en fait profiter aussi : son voyage continue.
La légende de la photo, imprimée au verso par l'éditeur de la carte postale, indique : AFRIQUE EN COULEURS Bébés dans le coton.
Mon esprit a réalisé un trajet que j'imagine être celui du spectateur lambda : la première seconde comme conquis d'avance par une "mignonnerie" imparable (jolis bébés noirs sur douceur blanche), puis très vite une forme de malaise à considérer l'inconfort des bambins qui pleurent et cette matière cotonneuse qui, loin d'être duveteuse, semble au contraire bien rêche et suscite l'imagerie des esclaves dans les plantations de coton. Bref, travail d'enfants africains non payés au profit d'une entreprise de cartes postales parisienne aux temps de la Françafrique. La "mignonnerie" s'éloigne...
Mon esprit a réalisé un trajet que j'imagine être celui du spectateur lambda : la première seconde comme conquis d'avance par une "mignonnerie" imparable (jolis bébés noirs sur douceur blanche), puis très vite une forme de malaise à considérer l'inconfort des bambins qui pleurent et cette matière cotonneuse qui, loin d'être duveteuse, semble au contraire bien rêche et suscite l'imagerie des esclaves dans les plantations de coton. Bref, travail d'enfants africains non payés au profit d'une entreprise de cartes postales parisienne aux temps de la Françafrique. La "mignonnerie" s'éloigne...
Ce qui m'incite à prendre le temps de publier l'image, outre son intérêt intrinsèque, c'est un rêve très étrange que j'ai fait à Ibiza où j'étais la semaine passée. A la fin de ce songe dont les péripéties m'échappent, j'avais donné naissance à quantité de bébés égyptiens. Je ne sais pas de quelle manière je les avais accouchés, mais il était certain qu'ils venaient de moi. Ils étaient tous fort noir de peau, et assis par terre autour de moi, en cercle, comme des poupées, un peu comme le bébé de droite sur la carte postale. Je pense à posteriori que c'est cette image qui a nourri le rêve.
En fait de poupées, c'était des poupons : entre leurs jambes potelées ils arboraient tous sans exception un sexe de taille respectable, lourdement posé sur le sol.
2 clins d'oeil à l'occasion de cette photo et de cette publication. Immédiatement en la voyant j'ai pensé à un blog dans lequel cette photo eût pu figurer...et je vois que la détentrice de la phot est N. Ah, ah,ah! Puis rien ne peut plus arrêter mon imagination à ton sujet quand tu sais ce que je sais à propos de Perls et des rêves...Re-ah ah ah
RépondreSupprimerQu'une carte postale reçue quand j'avais 12 ans ait les honneurs d'Immensité me ravit.
RépondreSupprimerC'est le coté pub Benetton (je crois que j'ai "vu" un des deux bébés blancs) qui m'avait happée avant le malaise que tu analyses si bien.
Quant aux prolongements oniriques, l'idèe que tu engendres par parthénogénèse de petits Egyptiens bien membrés m'a fait éclater de rire.
Salam, ya habibi !