vendredi 12 juillet 2019

Hérodion Bethléem

C'est une tâche un peu frustrante pour moi cet exercice du billet d'après coup, post-voyage, avec une exigence de résumé - quelques lignes et quelques photos - qui frise l'indigence. Pourtant c'est à cette occasion que je remarque, reprenant mes documentations pour ne pas écrire trop de sottises et rester le plus succinct possible, que, sur le dépliant palestinien que je possède concernant Sebastia, le roi Omri n'est pas cité. Ce n'est ici ni un oubli ni une erreur, mais la marque de ce que j'appelais précédemment, par euphémisme, la dimension politique du tourisme.
En réalité, il se livre entre Israël et la Cisjordanie une forme de guerre patrimoniale.

Un cafetier à Sebastia nous expliquait que les Israéliens lui avaient fait détruire son restaurant (qui, je l'imagine, devait dénaturer le site archéologique). Or si les Israéliens gardent un oeil sur cet endroit, c'est bien en ce qu'il est une des traces archéologiques de la maison Omri, première trace incontestable d'un état centralisé d'Israël. On comprend l'importance que cela peut revêtir aux yeux de certains, et le gommage clairement volontaire du roi d'Israël dans la description palestinienne du lieu.

Un autre visage de cette guerre patrimoniale, plus violent, devait nous être révélé plus tard quand, décidant d'aller à Bethléem, nous eûmes l'idée d'aller voir l'Hérodion à quelques kilomètres de la ville. C'est une sorte de tumulus, un volcan artificiel qui renferme un palais forteresse de Hérode le Grand et selon, certaines thèses, la tombe de ce roi. Le lieu a, d'autre part, été investi à différences époques par les Juifs en rébellion contre les Romains.
Aujourd'hui ces vestiges sont en zone C, c'est-à-dire une zone où les autorités israéliennes gèrent la sécurité et une partie des infrastructures.

On se demandait comment se rendre là-bas, l'option de prendre un taxi privé et de lui demander de nous attendre tout le temps de notre visite ne nous plaisait pas beaucoup. C'est l'ange C. qui, bien que très discrètement hostile à cette virée touristique, nous donna la solution : si nous prenions tel taxi collectif, son trajet passe à quelques centaines de mètres du lieu. Bingo!

Une fois sur place, et après avoir passé le camp militaire au pied de l'Hérodion, nous devions constater qu'il est difficile de faire la différence entre gestion du lieu historique et appropriation patrimoniale... Quelques détails ici...

L'Hérodion vu du taxi "service"....

....et vu depuis la route, et les quelques vestiges
qui font face au camp militaire.

Une maquette de la structure d'origine, derrière on reconnaît
la tour représentée.

Sur place, des vestiges de salles et de thermes.
Tout un réseau de tunnels à l'intérieur
du tumulus, où l'on trouve aussi des citernes
de réserve d'eau.

La vue est bien entendu magnifique
depuis le sommet de l'Hérodion.

Beethléem : la basilique de la nativité, construite
sur la grotte où Jésus serait né... On y entre par
la porte de l'humilité, volontairement très petite
pour obliger le visiteur à se courber.





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