En face de mon balcon, de l'autre côté de la rue, dans l'immeuble qui fait face au mien (mais assez proche puisque la rue est petite), il y a un appartement qui possède lui aussi un balcon.
Récemment les locataires ont changé. J'ai constaté, sans les observer vraiment, les allées-et-venues des déménageurs, puis celles des nouveaux habitants, un couple (hétérosexuel) de quadragénaires, pour autant que je puisse en juger.
Un jour, cet été, l'homme du couple est sur son balcon en même temps que je suis sur le mien, et il me lance : "Il est joli votre jardin." Je ne sais pas trop quoi répondre, sinon un "Merci " sonore, car l'organisation de mes plantes me paraît plutôt anarchique, et mon côté de la rue étant plongé dans l'ombre (alors que ce voisin bénéficie d'un plein sud ensoleillé que je jalouse) j'ai plutôt l'impression que la végétation languie chez moi alors qu'elle sera bientôt luxuriante chez lui.
Il est, au moment où il me parle, en train de manipuler quelques maigres tiges censées bientôt grimper sur un fil de fer tiré devant ses fenêtres. "Je commence juste", commente-t-il.
Les semaines passent. Il y a quinze jours je prends conscience que jamais mon balcon n'a été aussi fleuri. L'althéa a déjà perdu fleurs et feuilles, mais le jasmin est encore en forme, ainsi que le sont les géraniums. Poussent ça et là quelques cosmos, des marguerites de toutes sortes, un fuchsia, deux anisodontéas (plante que j'avais découverte grâce à d'autres voisins, dans un autre immeuble)... Les roses des neiges ont déjà éclos et nombre de chrysanthèmes, laissés à l'état sauvage et jamais taillés, ont lancé de longues tiges ployantes à peine capables de supporter le poids de leurs fleurs. Si la liste peut faire impression, l'allure générale est plutôt désolante, à mon sens.
Dans la rue, une fin d'après midi alors que je gare mon vélo, j'entends un petit garçon qui annonce d'un ton sérieux à un adulte à ses côtés : "Je me demande quel cadeau je vais ouvrir en premier..." Amusé, je me tourne vers lui, quand l'homme passant devant moi dit au gamin : "Dis bonjour, c'est le monsieur des fleurs." Je me fige bouche bée.
"Vous avez un joli balcon", ajoute-t-il. Un court instant je l'associe au voisin d'en face, avant de me rendre compte que ce n'est pas lui, mais un locataire d'un étage inférieur. "Il est très beau parce qu'il n'est pas frimeur, il est naturel, explique-t-il encore. Il y en a d'autres qui sont jolis, mais (et il les pointe du doigt et fait une mine de désapprobation en secouant la tête), ils sont frimeurs. Vous comprenez ?" Je rigole et je confirme : "Oui oui, je comprends. Le mien, pour être naturel, il est vraiment naturel !"
Quel plaisir d'être ainsi associé à des fleurs !
Un jour, cet été, l'homme du couple est sur son balcon en même temps que je suis sur le mien, et il me lance : "Il est joli votre jardin." Je ne sais pas trop quoi répondre, sinon un "Merci " sonore, car l'organisation de mes plantes me paraît plutôt anarchique, et mon côté de la rue étant plongé dans l'ombre (alors que ce voisin bénéficie d'un plein sud ensoleillé que je jalouse) j'ai plutôt l'impression que la végétation languie chez moi alors qu'elle sera bientôt luxuriante chez lui.
Il est, au moment où il me parle, en train de manipuler quelques maigres tiges censées bientôt grimper sur un fil de fer tiré devant ses fenêtres. "Je commence juste", commente-t-il.
Les semaines passent. Il y a quinze jours je prends conscience que jamais mon balcon n'a été aussi fleuri. L'althéa a déjà perdu fleurs et feuilles, mais le jasmin est encore en forme, ainsi que le sont les géraniums. Poussent ça et là quelques cosmos, des marguerites de toutes sortes, un fuchsia, deux anisodontéas (plante que j'avais découverte grâce à d'autres voisins, dans un autre immeuble)... Les roses des neiges ont déjà éclos et nombre de chrysanthèmes, laissés à l'état sauvage et jamais taillés, ont lancé de longues tiges ployantes à peine capables de supporter le poids de leurs fleurs. Si la liste peut faire impression, l'allure générale est plutôt désolante, à mon sens.
Dans la rue, une fin d'après midi alors que je gare mon vélo, j'entends un petit garçon qui annonce d'un ton sérieux à un adulte à ses côtés : "Je me demande quel cadeau je vais ouvrir en premier..." Amusé, je me tourne vers lui, quand l'homme passant devant moi dit au gamin : "Dis bonjour, c'est le monsieur des fleurs." Je me fige bouche bée.
"Vous avez un joli balcon", ajoute-t-il. Un court instant je l'associe au voisin d'en face, avant de me rendre compte que ce n'est pas lui, mais un locataire d'un étage inférieur. "Il est très beau parce qu'il n'est pas frimeur, il est naturel, explique-t-il encore. Il y en a d'autres qui sont jolis, mais (et il les pointe du doigt et fait une mine de désapprobation en secouant la tête), ils sont frimeurs. Vous comprenez ?" Je rigole et je confirme : "Oui oui, je comprends. Le mien, pour être naturel, il est vraiment naturel !"
Quel plaisir d'être ainsi associé à des fleurs !