mercredi 9 décembre 2020

dans la rue

C'était tout à fait sympathique cette manifestation du samedi 28 novembre.
En tout cas, arrivé place de la République, je me suis senti moins seul : je ne suis pas l'unique citoyen qui commence à en avoir marre et qui s'inquiète de la dérive du gouvernement.
Il semble qu'en plus de ma petite personne, 45 999 autres parisiens voulaient dirent non à ce projet de loi pénible et exprimer leur souhait d'une autre police.
Ca faisait longtemps que je n'avais pas manifesté, je crois que la dernière fois c'était contre la loi El Khomri (façon de me rappeler cruellement que, maintenant, le législateur se moque carrément de ce qui s'exprime, faute de mieux, dans la rue). 

Ce qui m'a séduit cette fois, c'est la multitude et la singularité des banderoles et des panneaux. Enormément de pancartes faites à la maison, plus ou moins bien fabriquées, politiques ou ironiques, qui témoignaient d'une volonté de prendre la parole, de s'exprimer dans l'espace public. Certaines ciblant plutôt l'article 24, d'autres le projet de loi en entier, d'autres encore pointant la violence de la police, et son racisme.

"Eduquez vos flics", "Floutage de gueule", "Moins de drones, plus de neurones", "Darmanin est un crétin", "Souriez vous êtes filmés", "Darmacron, démission !", "ACABlées"...
L'une de ces pancartes m'a particulièrement touché : double-face, elle indiquait sur le recto "1985, la haine" et sur le verso "2020, la honte". On avance (tristement) peu.

Bien sûr, depuis, la cacophonie du gouvernement, des parlementaires et de certains syndicats policiers n'aide pas à être optimiste. Le "en même temps" montre ses limites à ceux qui n'avaient pas voulu les voir : on ne peut pas être à la fois pour la démocratie et contre la démocratie, en tout cas pas "en même temps".

Enfin, je me demande si l'indigence gouvernementale a toujours été du même acabit
Quand j'étais jeune, nous étions moins informés, il n'y avait pas Internet et les réseaux sociaux, et les membres des gouvernements étant alors plus âgés que moi, j'imagine que j'étais moins sensible à cet amateurisme, sans doute plus confiant. Depuis que j'ai dépassé la quarantaine, c'est-à-dire que j'ai maintenant l'âge et donc autant d'expérience (voir plus) et d'expertise dans certains domaines que les membres de ces ministères, maintenant que l'on suit en temps réel les bourdes, les reculades, les approximations de ceux qui nous gouvernent, je trouve ce spectacle désolant. Car on ne peut pas non plus être "en même temps" efficace et inefficace, donner confiance et ne pas donner confiance.
Question vocabulaire, dans l'expression la "formation des élites", il y a au moins visiblement deux mots mal employés : "formation" et "élites".



3 commentaires:

  1. Malika, votre phrase résume en peu de mots l'équation impossible en politique: ceux qui pourraient être les meilleurs au poste où on les attend sont justement ceux qui ne veulent surtout pas y aller. La politique aurait-elle -et elle seule- ce triste privilège de ne tenter et de n'adouber que ceux qui ne devraient surtout pas être là où ils sont ou veulent être?

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  2. "Frédéric, président !", faut tout de même pas exagérer mais ministre de l'intériorité (qui rime si bien avec immensité), oui ! SdA

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