Coucher de soleil sur Figueretas
Je me souviens des séjours en septembre ou en début d’octobre pour lesquels il était inconcevable de ne pas glisser dans sa valise un pull, voire une veste ou un blouson, car dîner le soir en terrasse pouvait exposer au froid. C’est loin.
Quand l’avion atterrit en fin d’après-midi, la température annoncée est de 29 degrés. Dans la nuit, on est toujours à 24 ou 25. Évidemment me diront les esprits critiques, si tout le monde comme toi continue à prendre l’avion. Certes. D’autant que je ne suis effectivement pas le seul, je ne sais s’il s’agit d’un effet post-Covid ou non, mais l’arrière saison ici semble battre son plein. Même la plage d’Es Cavallet, d’ordinaire assez vide à cette époque, est tout à fait comble. Il y a bien quelques signes qui montrent que la nature a profité de la pandémie sans touristes (de petits chemins maintenant envahis de végétation, par exemple), mais je doute que ces maigres bénéfices soient durables.
J’imagine que pour chacun la pandémie du Covid est liée à des images ou des moments particuliers : pour moi il y a des scènes de rues désertes lors du premier confinement, la première fois que l’on m’a demandé mon pass sanitaire pour aller au cinéma, et j’y ajoute le bus qui mène jusqu’à la plage des Salines, ligne onze, avec ses vacanciers masqués…
Je crois que cette dernière vision a eu un effet assez bénéfique sur moi : celui d’inscrire dans mon cerveau de façon irrémédiable que, oui, le temps a passé, et que par suite cette île sur laquelle je me promène est vraiment autre, ce n’est même plus celle que j’ai connue, diversement saccagée, tristement modifiée, autoroutée, bétonnée, normalisée…, c’est un autre endroit qui lui ressemble étrangement, bizarrement exactement superposé au même endroit géographique. Comme un antidote à ma propension à la nostalgie que j’évoquais précédemment.
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