"Rêves, rêves, rêves. Les uns grands, les autres chétifs. L'habitation du songe est une faculté de l'homme. L'empyrée, l'élysée, l'éden, le portique ouvert là-haut sur les profonds astres du rêve, les statues de lumière debout sur les entablements d'azur, le surnaturel, le surhumain, c'est là la contemplation préférée. L'homme est chez lui dans les nuées. Il trouve tout simple d'aller et venir dans le bleu et d'avoir des constellations sous ses pieds. Il décroche tranquillement et manie l'une après l'autre toutes les pourpres de l'idéal, et se choisit des habits dans ce vestiaire. Être bas situé n'ôte en rien à la hardiesse du songe. Peau d'âne veut une robe de soleil.
Du reste, les idéals sont divers. L'idéal peut être imbécile. Il y a des êtres pour rêves un paradis de soupe au lard. Votre idéal n'est autre chose que votre proportion.
Non, personne n'est hors du rêve. De là son immensité. Qui que nous soyons, nous avons ce plafond sur notre tête."
Extrait du Promontoire du songe, Victor Hugo, collection L'Imaginaire, éditions Gallimard.
Cette série « immensité » présente des extraits de livres lus récemment dans lesquels le mot immensité apparaît
ah ah ah!
RépondreSupprimerJe désire rêver ma vie.
Je me souviens de notre rencontre sous une voûte étoilée, cette ambiance d'enfants rêveurs au bord d'une piscine....