« Dans le même temps le nombre de touristes venant à Ibiza augmente considérablement – 350 000 en 1970, huit fois plus qu'en 1961 – et la "fièvre de l'or" immobilière s'est emparée de l'île. On y construit à tout-va, y compris n'importe quoi n'importe où et n'importe comment.
Le régime franquiste est à bout de souffle et prend fin en 1975 avec la mort du dictateur [...].
C'est précisément au milieu des années 1970 que s'ouvrent les temps d'Ibiza la fête : au croisement de la culture hippie, de l'invasion touristique et de l'explosion de la "transition" (la Movida).
Le Pacha ouvre à Ibiza en 1973. C'est au départ une simple succursale du Pacha de Sitges ouvert en 1967 sur la Costa Brava par le chef de famille qui en est encore propriétaire, Ricardo Urgell. Le club ouvre dans un no man's land au nord de la ville, de l'autre côté du port, passé la zone de cultures maraîchères de Ses Feixes et au milieu des marécages pleins de moustiques, alors que le port n'a pas encore été agrandi. L'investissement ne coûte pas cher. Sur le moment personne ne pense que l'endroit a le moindre avenir tant il est excentré et dans une zone inhospitalière quasi vide de constructions. Excellent pari de son fondateur, le Pacha se retrouve aujourd'hui en plein milieu du quartier luxueux de la marine de Botafoch, le port de plaisance privé créé pour agrandir le port, dans une zone pour résidents riches et maintenant pour les people un peu âgés comme le père du président Sarkozy.»
Extrait de Ibiza mon amour, enquête sur l'industrialisation du plaisir, de Yves Michaud, éditions Nil.
Heureuse d'avoir entendu le son de ta voix hier soir, j'avais l'impression que tu étais parti depuis des lustres et je me disais "mais il va y rester à Ibiza?"
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