Quelle mouche m'a piqué ? J'ai subitement eu le désir de me plonger dans Lacan.
Pas le Lacan théoricien des Séminaires et des Écrits, non, le Lacan praticien, analyste, le Lacan du 5, rue de Lille, à Paris. L'envie a dû naître de la lecture, au mois d'août, d'un ouvrage assez intéressant sur Freud et de quelques livres en revanche très médiocres écrits par des psys médiatiques ou cherchant à l'être : donc du désir par cousinage de sympathie et par réaction agacée.
J'ai délaissé momentanément un autre bouquin satisfaisant, Ibiza mon amour, de Yves Michaud, sous-titré "enquête sur l'industrialisation du plaisir", que je lisais avec gourmandise pour anticiper mes prochaines vacances sur l'île.
Dans cet ordre-là, j'ai lu :
- Jacques Lacan, 5, rue de Lille, de Jean-Guy Godin (1990)
- Une saison chez Lacan, de Pierre Rey (1989)
- Le Jour où Lacan m'a adopté, de Gérard Haddad (2002).
Le premier m'a un peu intéressé, le deuxième m'a tiré des baillements et j'ai dévoré le troisième comme on avale un roman policier, pressé de dégager des plages de temps rien que pour moi afin de retrouver le tête à tête avec le livre. Happé par un suspense qui n'existe pas : alors quoi, que va-t-il se passer ? Haddad arrivera-t-il a mener à bien sa passe ? Alors, Haddad va-t-il divorcer ou ré épouser sa femme ? Alors quoi, Lacan va-t-il mourir ou bien est-il éternel ? À cette dernière question les deux réponses sont sans doute possibles.
Le livre de Godin m'a donné quelques indications sur la manière de Lacan, certaines que j'avais perçues, d'autres que j'ignorais, positives et négatives. Celui de Rey m'a plutôt indisposé : outre le portrait de Lacan, Rey y dresse le sien avec une complaisance absolument insupportable et par-dessus tout, parsème son propos de quelques réflexions psychanalytiques lacaniennes qui hésitent entre tentatives de vulgarisation et ânnonements de premier de la classe récitant son Lacan. Nauséeux.
Celui de Haddad a plein de qualités. D'abord c'est avant tout la narration d'une analyse, ce qui est une rareté : ça veut dire histoires des protagonistes, de la relation de transfert, des rebondissements liés à la cure (déménagements, changements d'orientation professionnelle, nouveaux engouements... ) Gérard Haddad bouge beaucoup et entraîne sa famille dans son sillage. Il se montre sans fard, très loin d'être toujours à son avantage (aïe, j'ai plaint sa femme, Antonietta, mille fois !!). La fin est très intéressante, avec la dissolution de l'Efp et Lacan en colosse vieillissant tandis qu'autour s'affairent les vautours de la jeune garde guettant la mort du maître.
Pas le Lacan théoricien des Séminaires et des Écrits, non, le Lacan praticien, analyste, le Lacan du 5, rue de Lille, à Paris. L'envie a dû naître de la lecture, au mois d'août, d'un ouvrage assez intéressant sur Freud et de quelques livres en revanche très médiocres écrits par des psys médiatiques ou cherchant à l'être : donc du désir par cousinage de sympathie et par réaction agacée.
J'ai délaissé momentanément un autre bouquin satisfaisant, Ibiza mon amour, de Yves Michaud, sous-titré "enquête sur l'industrialisation du plaisir", que je lisais avec gourmandise pour anticiper mes prochaines vacances sur l'île.
Dans cet ordre-là, j'ai lu :
- Jacques Lacan, 5, rue de Lille, de Jean-Guy Godin (1990)
- Une saison chez Lacan, de Pierre Rey (1989)
- Le Jour où Lacan m'a adopté, de Gérard Haddad (2002).
Le premier m'a un peu intéressé, le deuxième m'a tiré des baillements et j'ai dévoré le troisième comme on avale un roman policier, pressé de dégager des plages de temps rien que pour moi afin de retrouver le tête à tête avec le livre. Happé par un suspense qui n'existe pas : alors quoi, que va-t-il se passer ? Haddad arrivera-t-il a mener à bien sa passe ? Alors, Haddad va-t-il divorcer ou ré épouser sa femme ? Alors quoi, Lacan va-t-il mourir ou bien est-il éternel ? À cette dernière question les deux réponses sont sans doute possibles.
Le livre de Godin m'a donné quelques indications sur la manière de Lacan, certaines que j'avais perçues, d'autres que j'ignorais, positives et négatives. Celui de Rey m'a plutôt indisposé : outre le portrait de Lacan, Rey y dresse le sien avec une complaisance absolument insupportable et par-dessus tout, parsème son propos de quelques réflexions psychanalytiques lacaniennes qui hésitent entre tentatives de vulgarisation et ânnonements de premier de la classe récitant son Lacan. Nauséeux.
Celui de Haddad a plein de qualités. D'abord c'est avant tout la narration d'une analyse, ce qui est une rareté : ça veut dire histoires des protagonistes, de la relation de transfert, des rebondissements liés à la cure (déménagements, changements d'orientation professionnelle, nouveaux engouements... ) Gérard Haddad bouge beaucoup et entraîne sa famille dans son sillage. Il se montre sans fard, très loin d'être toujours à son avantage (aïe, j'ai plaint sa femme, Antonietta, mille fois !!). La fin est très intéressante, avec la dissolution de l'Efp et Lacan en colosse vieillissant tandis qu'autour s'affairent les vautours de la jeune garde guettant la mort du maître.
Trop drôle!!
RépondreSupprimerSuite à notre discussion d'hier ou d'avant hier j'ai décidé de commander le livre(depuis trop longtemps sur ma liste!) de Haddad en poche! En effet je suis assez partagée sur le regard que je peux porter sur ce personnage haut en couleurs: entre les interviews d'Elisabeth Roudinesco, les téloignages sur You tube d'anciens patients et les vidéos de ses séminaires ou d'entretiens avec quelques journalistes curieux sans oublier ce qu'en dit Marie Balmary dans l'introduction de son livre "le moine et la psychanalyse" c'est difficile d'avoir une opinion "tranchée". Or curieusement à son époque il était adoré ou détesté!