Il pleut sur Lausanne où je me suis rendu pour visiter la fameuse collection d'Art brut (le site est là).
Bel ensemble d'exposition permanente ; pas sûr que le show de Daniel Johnston corresponde exactement à la définition de cet art décrit par Dubuffet de telle "sorte que leurs auteurs y tirent tout (sujets, choix des matériaux mis en œuvre, moyens de transposition, rythmes, façons d’écritures, etc.) de leur propre fond et non pas des poncifs de l’art classique ou de l’art à la mode." dixit le sus-cité site (cette dernière expression étant, bien sûr, un exercice de diction à répéter 20 vingt rapidement pour parfaire sa prononciation). C'est aujourd'hui la journée de l'autisme : il y a là-bas quelques exemples de travaux d'artistes autistes, joliment précis, divinement obsessionnels.
Le lac, au loin, ne se montre a aucun moment de la journée, masqué d'un brouillard persistant. La nuit, près du casino, les fleurs printanières ont l'air de figurantes dans un film d'épouvante.
Le lendemain je fais quelques pas à Genève. Cahuzac n'a pas encore annoncé qu'il était "dévasté par le remords" à hauteur de 600.000 euros. C'est surtout la connerie qui fait des ravages dans la classe politique française.
Je profite du temps d'hiver aux bains des Pâquis, haut lieu de bronzette de la ville de Genève, encore en période glaciaire à cette date (le site est là).
Hautement chaleureuse : la buvette du lieu et son plat du jour exquis et bon marché. Le célèbre jet d'eau du lac (hauteur jusqu'à 140 mètres tout de même) se perd avec merveille dans le ciel, nuage bandé fort sur cumulus pâmés, éjaculation sans fin sur mousseline chantilly, jaillissement laiteux qui Turner-ise le paysage en rejoignant la surface verdâtre. Parfait.
Encore un jour plus tard, après une escapade en bateau jusqu'à Evian, c'est une autre nuit et je découvre le nouveau quartier autour du Mad, à Lausanne. Mais impossible de faire des images, je suis sorti sans téléphone ni appareil photo. Sans téléphone ? Allô, quoi, vous me recevez ?
C'est donc la soirée Jungle dans cette boîte, rien de tropical ici, le médecin des Koh lantistes ne s'est pas encore suicidé – en tout cas on ne le sait pas encore –, ce drôle d'écosystème est peuplé de lapins de Pâques en tutu, de tatoués encuirés, de sportifs en micro shorts et maxi socks et de Bambi aux longs cils. Le DJ, lui, sauve des vies.
Ça aurait pu faire envie mais le printemps arrive à Paris, alors...
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