Ce n'est pas ma tasse de thé, mais j'ai acheté un Modiano. Un pédigrée. Il me semble qu'une amie m'en avait parlé il y a quelques mois, parmi ses relectures de vacances. À voir. De toutes façons il n'y avait pas tant de choses qui m'attiraient, malheureusement, dans cette librairie de rue où j'avais décidé par avance de faire des achats, et le volume Nrf est minuscule. 121 pages, ça engage à peu.
Le kiosque librairie d'occasion, place Franz Liszt. |
Je ne lui ai pas demandé son nom à ce lettré d'occasion. Certains enfants l'apostrophent comme le Père Noël. Il rouspète. Il faut dire qu'il a plutôt la tête à avoir passé sa vie sur un cargo que sur un traîneau. Des yeux bleu des mers du Sud.
Je ne sais s'il se raconte facilement mais il est très bavard sur sa copine pigeon, "une bagarreuse", qu'il prénomme Coco-bolo ou quelque chose d'approchant.
"- Ah Modiano c'est bien. Moi je lis plusieurs livres à la fois, un là, un sur Néron, un autre là, j'en lis quelques pages et puis je change, je tourne, c'est une sorte de tournante littéraire quoi."
Le lendemain quand je suis repassé, il a de suite sorti une canette pour boire à ma santé. Il était cette fois dans un ouvrage sur la magie noire.
C'est là qu'il m'a détaillé les différentes stratégies de séduction de la pigeonne. Quand elle est ici le matin lorsqu'il arrive pour ouvrir, quand il lit et qu'elle arrive en vol plané à la hauteur de ses yeux "comme pour me dire coucou, je suis là", quand elle est sur la grille là-bas à le regarder. "Une bagarreuse" répète-t-il encore, admiratif.
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