lundi 20 mai 2013

mektoub

En parcourant le livre de Garouste cité précédemment, je tombe sur cette phrase : "En la rejoignant, j'ai traversé un quartier qui m'évoquait mes parents, la rue Raffaelli où nous avions habité jusqu'à mes cinq ans, je dormais dans le couloir, faute de place." Surprise de trouver ici, nommé et imprimé, le nom de la rue, minuscule, où moi-même j'ai passé mon enfance...

Plus loin encore, un hasard d'un autre ordre : " Moi qui en Bourgogne était un fils de riche comparé aux autres, je ne l'étais subitement plus. Ils étaient habillés à la mode, ils portaient des blue-jeans dont je ne connaissais pas le nom, Levi's. Ils venaient de partout y compris de l'étranger, ils étaient fils de Chagall ou d'industriel, des gosses encombrants pour leur familles aisées.
Mais je les regardais comme des gagnants, je ne devinais rien de leurs airs émouvants et largués. Je ne voyais pas ce que mon ami Patrick Modiano, deux classes au-dessus de moi, décrit dans ses livres : "Des enfants mal-aimés, des bâtards, des enfants perdus. Je me souviens, raconte-t-il, d'un Brésilien qui fut longtemps mon voisin de dortoir, sans nouvelles de ses parents depuis deux ans, comme s'ils l'avaient mis à la consigne d'une gare oubliée...""
Cette citation de Modiano, concernant les élèves de l'école du Montcel, est tirée de Un pédigrée, que j'ai justement acheté il y a quelques jours. Modiano ajoute : "D'autres faisaient des trafics de blue-jeans et forçaient déjà des barrages de police. Deux frères, parmi les élèves, ont même comparu, une vingtaine d'années plus tard, en cour d'assise. Jeunesse souvent dorée, mais d'un or suspect, de mauvais alliage. La plupart de ces braves garçons n'auraient pas d'avenir."
Quand Garouste, se souvient que ses " amis d'alors sont toujours là. Après le Montcel, ils ont tous réussi leurs études. Ils sont devenus Jean-Michel Ribes, dramaturge et metteur en scène, Patrick Modiano, écrivain, Olivier Coutard, avocat, Francis Charhon, fondateur avec d'autres de Médecins sans frontières, François Rachline, économiste et écrivain."

Extraits de L'Intranquille, de Gérard Garouste, éd. le livre de poche, et Un pedigree, de Patrick Modiano, éd. Gallimard.

2 commentaires:

  1. tu as décidé de ne plus mettre de libellés?
    Retour à la forêt vierge ou alors tu nous prépare une super course au trésor?

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    1. Non, rien décidé du tout...
      C'est juste que j'ai navigué entre les versions de Blogger pour iPhone et iPad, toutes déficientes mais pas pour les mêmes fonctions, et qu'au bout du compte j'ai la plupart du temps finalisé les envois par iPad où la fonction "libellés" était inaccessible. Mais je compte remédier à tout cela prochainement.

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