mardi 16 juillet 2013

en vers

Récemment je regarde sur le Net un film de Samuel Fuller, Shock corridor, sorti en 1963. C'est un peu le Vol au-dessus d'un nid de coucou des années soixante, c'est dire en noir et blanc (photo de Stanley Cortez tout de même – La Splendeur des Amberson, La Nuit du chasseur...).
Héros peu sympa, plutôt dérangeant, affublé d'une girl friend assez improbable, strip teaseuse au look de secrétaire de direction, scénario qui dénonce l'asile psychiatrique autant que la société américaine.

Le film est en VO et rapidement je sens que mes compétences linguistiques vont limiter ma compréhension des dialogues, j'active la fonction sous-titres en anglais... le temps de me rendre compte que les dits sous-titres sont confectionnés par un transcripteur automatique sur une base vaguement phonétique.
Quelques phrases sont en petit nègre ( Ce mot composé ne semble pas politiquement correct du fait de sa  connotation coloniale voire esclavagiste, m'indique Internet de nouveau), la plupart sont en fait des mots posés bout à bout sans aucune logique. Je pouffe quand la girl friend inquiète lâche : "Abdullah peanuts". Du coup je ne résiste pas à la tentation d'activer les sous-titres français. Ceux-ci sont une digne adaptation des phrases sources américaines. "Abdullah arachides" marmonne cette fois la strip-teaseuse dans la langue de Molière. 
Je cherche aussi la version française d'un passage dont la conclusion "inch communist", m'avait assez troublé. On dirait un poème surréaliste.

"à persécuteur ils ont mis en
connaissance de MS
homme fissure
il suffit de choisir Yuma haine
ida représenté dans l'ennemi
gracie
c'était de l'argent facile
plage vibrateurs canon
ils m'ont tout appris de choux pointe drageons com
peut vous donner une
inch communiste."

Dans un genre différent, mais tout à fait aussi poétique pour moi, je communique avec A. qui, en Espagne, inaugure un nouveau téléphone où la frappe des sms semble hasardeuse.

"Ton message o émotions" me répond-il.

Plus tard encore c'est N. qui m'informe : "La patronne de la supérette du coin a nommé son caniche Éros".
Oui, mais là ce n'est plus un jeu verbal, c'est de l'amour, toutou simplement.

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