Puisque j'ai avoué dans le billet précédent les rapports secrets qui lient parfois tels ou tels textes publiés ici (Victor et Isabelle autour d'un poulpe...), j'en révèle cette fois un autre : devant le cinéma, le soir où je suis allé voir Noor, j'ai photographié la façade avec les affiches de films diffusés. Le cadrage absurde, au mépris du sujet censé m'intéresser ce soir-là (Noor et la co-réalisatrice présente sur place), était conditionné par le désir d'englober l'affiche du film La Ligne de partage des eaux, uniquement parce que c'est le titre qu'avait imaginé Lou Goaco, il y a fort longtemps, pour un spectacle qu'il souhaitait créer : une sorte de Bal des actrices en version théâtre.
Philippe Mezescaze dans son livre De l'eau glacée contre les miroirs, que j'ai cité à plusieurs reprises sur ce blog, mentionne un de ses amis mort du sida dans les années 80 : Georges qui, avec son amie Geneviève, quitta Nice, le rejoint à Paris, puis fut engagé chez Ecart International, la boîte d'Andrée Putman. "Dominique Issermann avait réalisé, à la demande de Georges, une série de portraits sur son lit d'agonie [...] qu'il souhaitait qu'on fasse figurer, après sa mort, dans un livre, ou qu'on les utilise pour une campagne d'information," écrit-il. Lisant cela j'avais cherché si ces photos étaient quelque part en ligne : rien trouvé. Et je m'étais félicité, à cette occasion, d'avoir laissé traces de Lou Goaco par le truchement de ce blog.
Plusieurs fois le billet Visages, daté du 2 janvier 2011, où Frédéric Goacolou apparaît, a été l'objet de commentaires émus. Pour ma part, n'ayant ni le désir ni la légitimité d'être le garant d'une quelconque mémoire (ayant par ailleurs trop souffert de la violence de ceux ou celles qui momentanément s'en voulaient les veuves officielles), je me suis abstenu de répondre à ces messages, sauf à l'un d'eux, car il m'était parvenu amputé de ses premiers mots. J'y citais, dans ces quelques lignes, une photo de Fréd où il me faisait penser à Hervé Guibert jeune.
Et voilà ma machine à associations repartie de plus belle : dans le livre de Mezescaze, illustré des images de Denis Dailleux, il y a un cliché à part, en noir et blanc, qui représente justement Hervé Guibert jeune. À la fin des années 80, un ami de l'époque (nous nous sommes éloignés depuis), le farfelu Yves-Noël Genot (acteur, metteur en scène et blogueur über nombriliste !!..) m'avait offert une photo de Guibert, de même style, noir et blanc. Sur un fond sombre, le jeune homme couronné de cheveux raphaéliens affectait un air angélique et juvénile.
Yves-No me l'avait donnée comme on confie une relique. Je l'avais plus tard cédée à un ami, Pierre Kneip, qui avait eu l'occasion d'être impressionné, de très près, par le charisme du jeune auteur.
The Dream of Flowers, par Duane Michals, 1990. |
Plusieurs fois le billet Visages, daté du 2 janvier 2011, où Frédéric Goacolou apparaît, a été l'objet de commentaires émus. Pour ma part, n'ayant ni le désir ni la légitimité d'être le garant d'une quelconque mémoire (ayant par ailleurs trop souffert de la violence de ceux ou celles qui momentanément s'en voulaient les veuves officielles), je me suis abstenu de répondre à ces messages, sauf à l'un d'eux, car il m'était parvenu amputé de ses premiers mots. J'y citais, dans ces quelques lignes, une photo de Fréd où il me faisait penser à Hervé Guibert jeune.
Et voilà ma machine à associations repartie de plus belle : dans le livre de Mezescaze, illustré des images de Denis Dailleux, il y a un cliché à part, en noir et blanc, qui représente justement Hervé Guibert jeune. À la fin des années 80, un ami de l'époque (nous nous sommes éloignés depuis), le farfelu Yves-Noël Genot (acteur, metteur en scène et blogueur über nombriliste !!..) m'avait offert une photo de Guibert, de même style, noir et blanc. Sur un fond sombre, le jeune homme couronné de cheveux raphaéliens affectait un air angélique et juvénile.
Yves-No me l'avait donnée comme on confie une relique. Je l'avais plus tard cédée à un ami, Pierre Kneip, qui avait eu l'occasion d'être impressionné, de très près, par le charisme du jeune auteur.
Quel tissage !
RépondreSupprimerla mémoire dans tous ses états....
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