Je suis finalement allé voir une exposition que je pensais zapper, la rétrospective Jeff Koons. Il faut dire que je n'apprécie pas beaucoup cet art contemporain de divertissement, dont Koons est le symbole, quand bien même je connais son travail depuis la série des aspirateurs (The New), moins tape à l'oeil que ses productions récentes.
Elle m'a plutôt réjoui cette présentation, tant il me semble que l'imposture y paraît éclatante.
Elle m'a plutôt réjoui cette présentation, tant il me semble que l'imposture y paraît éclatante.
Malgré les cartels explicatifs tentant de justifier telles ou telles créations - les horribles grands formats multicolores censés renouer avec la tradition des ateliers (on se pince !) ou la dernière série de peintures, navrants collages -, toutes les oeuvres rivalisent de..., de rien.
Bon test : celles que je ne connaissais qu'en photo ne m'apportent rien de plus dans le face-à-face réel. A, avec lequel je visite l'expo, fait le même constat : cette sculpture qu'il croyait de taille modeste, il la découvre imposante..., mais rien ne se produit. Le kitsch ne suffit pas à faire sens même s'il fait facilement vendre.
On passe d'une pièce à l'autre traînant un ennui profond. Parfois on s'émerveille de la beauté de Paris au travers des vitres, vision dérangée par une vilaine sculpture, chaton émergeant d'une chaussette sur un fil à linge ou cœur clinquant digne d'une boîte de chocolats de supermarché.
Bon test : celles que je ne connaissais qu'en photo ne m'apportent rien de plus dans le face-à-face réel. A, avec lequel je visite l'expo, fait le même constat : cette sculpture qu'il croyait de taille modeste, il la découvre imposante..., mais rien ne se produit. Le kitsch ne suffit pas à faire sens même s'il fait facilement vendre.
On passe d'une pièce à l'autre traînant un ennui profond. Parfois on s'émerveille de la beauté de Paris au travers des vitres, vision dérangée par une vilaine sculpture, chaton émergeant d'une chaussette sur un fil à linge ou cœur clinquant digne d'une boîte de chocolats de supermarché.
Oui, il est clair que Koons n'est ni un peintre, ni un sculpteur, ni un photographe..., mais ça ne fait pas de lui un artiste contemporain qui transcenderait toutes ces disciplines, comme le fit Duchamp avec esprit, exposé quelques mètres plus loin.
Dans l'espace muséal, la juxtaposition de ces kooneries fait penser à des rebuts de parc d'attraction relégués dans un entrepôt, une vilaine brocante triste et morne de choses qu'on n'ose pas jeter car on les a achetées trop cher et qui bientôt seront mises à la benne par nos héritiers.
Dans l'espace muséal, la juxtaposition de ces kooneries fait penser à des rebuts de parc d'attraction relégués dans un entrepôt, une vilaine brocante triste et morne de choses qu'on n'ose pas jeter car on les a achetées trop cher et qui bientôt seront mises à la benne par nos héritiers.
Au même étage heureusement se trouve l'exposition "Marcel Duchamp, la peinture, même," qui, si elle doit nous emmener dans le sillage de Duchamp peintre, débute de façon significative par une photo. Car dans les premières décennies du siècle dernier, l'artiste Marcel est en mouvement(s), jamais exactement là où il pourrait être. Toujours cherchant, parfois trouvant, joueur de mots et d'échecs, marieur ésotérique, vitrier chirurgien..., la liste serait longue des signifiants pour essayer de le cerner. Lui pourrait nous faire descendre tous les escaliers du monde, à poil, on serait partant.
Centre Pompidou : Duchamp, jusqu'au 5 janvier. Koons, jusqu'au 27 avril.
Centre Pompidou : Duchamp, jusqu'au 5 janvier. Koons, jusqu'au 27 avril.
Aucun commentaire:
Enregistrer un commentaire