jeudi 25 décembre 2014

s'accrocher

Elle est contente de cet assemblage-là
aussi. "C'est très joli, cette couleur",
commente-t-elle.
J'ai plein de livres sur les mères en ce moment à la maison.
L'un, que je viens de terminer, est un roman graphique de Alison Bechdel, c'est la suite de Fun Home, grand succès international du genre autobiographie, il s'intitule : C'est toi ma maman ? Il est dense, un peu confus car subtil, entremêlant les époques, tout à fait intéressant pour qui s'interesse à la psy puisque l'auteur y relate ses séances, ses rêves, ses lectures de Winnicott, d'Alice Miller etc.


Le deuxième, que j'ai "sous le coude" depuis quelques mois et que j'arrive tout juste à feuilleter ces derniers jours, est le livre d'un infirmier, William Réjault, sur les maisons de retraite. Le titre est sinistre, comme son contenu : Maman, est-ce que ta chambre te plaît ? suivi du sous-titre Survivre en maison de retraite.
J'en lis quelques pages, j'ai la nausée, je regarde ailleurs, j'ai envie de pleurer mais je me retiens.

Le troisième enfin, que l'on m'a prêté cette semaine, c'est Une femme, signé d'Annie Ernaux. Vie, vieillesse et mort de la mère de l'auteur. Je ne l'ai pas encore ouvert, je le réserve pour un jour de tranquillité, un jour de grasse matinée.

Ma mère, avec sa maladie, a pour l'instant opéré un chemin inverse de celui que j'avais imaginé. J'ai déjà été en contact avec des proches de malades d'Alzheimer, et je me souviens de leurs difficultés devant l'oubli ("Quand elle ne va plus me reconnaître..."), l'impossibilité de communiquer.

Maman propose tout autre chose pour l'instant. Elle découvre qu'elle a besoin de l'autre avec une forme de brutalité : c'est dérangeant pour elle, elle est maladroite avec ça. 
Elle réclame de la présence, de l'échange, de la compréhension. 

Elle dit, expliquant pourquoi elle n'aime pas les réunions avec trop de monde :
-"J'aime bien être le centre de toutes les attentions."
Puis :
-"Je ne m'intéresse pas beaucoup aux autres." Sublimement ingrate.


J'ai l'impression d'avoir parlé plus avec elle depuis qu'elle est malade que pendant toute mon enfance.

2 commentaires:

  1. Joyeux Noël à tous les deux ;-)
    Dans ses difficultés que je n'ignore pas, je ne peux pas m'empêcher de penser qu'elle a de la chance cette maman là.
    Affectueusement
    Elisabeth

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  2. et c'est pour cela que, tout à coup, ce "maman" surgit?
    Cette vignette me fait penser que, parfois, la maladie guérit... Ne serait-ce qu'une projection?

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