S'il y a donc des divergences entre les narrations d'Eva Ionesco et de sa mère, Irina, le plus troublant est cependant la reproduction de certaines figures à l'identique, et notamment, la plus centrale, la plus marquante : le recherche du père.
Eva est en effet logé avec son arrière-grand-mère, Mamie, tandis qu'Irène habite un immeuble à côté. Eva-Mamie reproduit donc le couple Isa-Manie. Enfin, tout au long du bouquin, on voit Irène tenir le père d'Eva à distance et empêchant au maximum les contacts, tout comme Manie l'avait fait pour Adolfo et Isa.
Dans le livre d'Irina, je le rappelle, la grand-mère de la photographe est nommée Manie, la mère de la photographe est nommée Margot, et Irina elle-même est surnommée Isa. Adolfo, le second mari de Manie, est aussi le père de Isa, conçue avec sa fille adoptive, Margot.
Le récit, au fil des pages, n'est que l'errance hallucinatoire ou réelle de Isa, ignorante du secret de sa naissance, élevée seule avec sa grand-mère : en effet, Margot quitte la France pour s'installer à Shanghai avec un riche chinois, quand Adolfo lui, est tenu à l'écart des différentes demeures où elles vivront.
Les années passent en laissant Isa dans le non-dit de son origine, celle-ci ne comprenant donc pas les raisons de sa solitude. Le récit est entièrement centré sur le manque affectif et la recherche du père qui s'effectue parfois en déambulations quasi somnambuliques dans Paris, dans le quartier de Clichy où celui-ci, devenu diamantaire, a ses bureaux. Cette souffrance est présenté comme structurelle, paraît parfois justifier des somatisations importantes.
Les années passent en laissant Isa dans le non-dit de son origine, celle-ci ne comprenant donc pas les raisons de sa solitude. Le récit est entièrement centré sur le manque affectif et la recherche du père qui s'effectue parfois en déambulations quasi somnambuliques dans Paris, dans le quartier de Clichy où celui-ci, devenu diamantaire, a ses bureaux. Cette souffrance est présenté comme structurelle, paraît parfois justifier des somatisations importantes.
C'est ce même thème qui parcourt Innocence, de Eva Ionesco.
La grand-mère s'y nomme cette fois Mamie, la mère Margareth, et la photographe Irène.
Alors même que dans son livre Irina Ionesco s'épanche longuement sur sa solitude affective et l'absence paternelle, on découvre avec stupeur qu'elle fait revivre tous ces cauchemars à sa fille, Eva, avec un acharnement qui frise le sadisme par moment.
Eva est en effet logé avec son arrière-grand-mère, Mamie, tandis qu'Irène habite un immeuble à côté. Eva-Mamie reproduit donc le couple Isa-Manie. Enfin, tout au long du bouquin, on voit Irène tenir le père d'Eva à distance et empêchant au maximum les contacts, tout comme Manie l'avait fait pour Adolfo et Isa.
Ce qui l'a fait le plus souffrir au monde, Irène/Isa le reproduit donc pour sa fille, Eva.
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