vendredi 8 mai 2020

tentation générale


C'est presque la fin du confinement, dans trois jours, et ça frétille de partout. Les voitures sont déjà en nombre, les passants plus décontractés, invincibles avec leurs masques.
En passant devant ce qu'on appelait avant une supérette, qui a pris la place de ce qu'on appelait avant une alimentation, je remarque l'enseigne récente endommagée qui découvre l'ancienne, et je ne peux m'empêcher de lire "Tentation générale". J'ai le sentiment que c'est le ton ambiant.


Autant le dire : le jour d'après, je n'y crois pas. Cette sorte de monde de demain qui par magie prendrait en compte les erreurs du passé pour faire du mieux. Mouaif. Disons que je suis sceptique, plutôt sur la ligne du Nicolas Mathieu du 31 mars.
Faut dire que j'ai remarqué la clameur au balcon, tous ces gens qui applaudissaient les soignants, faisaient du bruit. Eh bien j'ai aussi remarqué que les jours de pluie, plus rien. Même ceux dont la banderole criait à la face de l'univers : "On n'oubliera pas." Secs au soleil, sur le mode apéro, on est solidaires. Par temps gris, plutôt solitaires. Ce n'est pas une critique, je le conçois fort bien : c'est simplement que c'est tellement humain, comme sans doute de stocker des pâtes et du PQ. On y revient toujours.

Tout le monde veut bien faire, mais en s'économisant au maxi. Un peu comme les masques. Tout le monde veut bien en mettre, mais les mettre convenablement, c'est plus compliqué, pas sûr que ça plaise. Par exemple, si l'on voulait être efficace, les barbus devraient se raser pour porter un masque. (Aie ! crise identitaire en vue, même si on autorise toujours les Stan Smith et les claquettes Adidas). C'est dire.

Donc le signal, c'est cela. Je ne vois pas comment on pourrait faire un demain différent, alors qu'à l'avant-veille de la fin du confinement, tout le monde frémit de vouloir déjà tout refaire à l'identique.

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