J'arrive devant le tout petit cinéma (le Brady), il pleuviote et pour la première fois il y a devant quelques uns de ces piquets amovibles reliés d'une grosse corde qui sont censés canaliser les files d'attente. Le matériel a l'air flambant neuf, la corde rouge cérémonie et je me demande quel film mérite de tels égards. Levant la tête je découvre son nom : Lal Tip. Il n'y a pourtant aucune file de spectateurs devant, mais je remarque des groupes d'ados, majoritairement indiens plus loin sur le trottoir.
Le guichetier qui me vend le billet pour le film que je vais voir m'annonce : "c'est dans 20 minutes, vous avez le temps, vous pouvez traîner."
"Oui, c'est ça, je vais traîner", dis-je avec un sourire. Mais j'ai à peine le temps de chausser mes lunettes pour consulter les propectus dans le hall d'entrée qu'il m'a rejoint et me glisse.
"En fait je préfère que vous sortiez car j'ai trop de monde, là."
Relevant la tête je constate qu'une petite foule s'est avancée et a rempli le micro hall en général désert. En effet, affluence au cinéma le Brady, ce n'est pas si souvent. Une foule homogène, semblable aux ados entr'aperçus juste avant.
"Pour Lal Tip, crie le guichetier vers la rue. Pour le film indien c'est maintenant!"
Il n'entend pas une jeune fille estomaquée lui répondre : "Ce n'est pas indien, c'est Bangladesh."
Je ne traîne pas longtemps dans le quartier mais le temps de constater qu'un nouveau commerce de bouche, encore, a ouvert ses portes rue du Faubourg-Saint-Denis : ça ne cesse pas, les restaurants succèdent aux cafés qui succèdent aux snacks... Ici c'est hot-dogs et cafés frappés. Mais on ne fait donc que manger dans ce dixième arrondissement ?
Retourné dans le cinéma je m'attendais à être le seul à regarder los Viejos Gatos. Nous étions une poignée d'heureux. Mise en scène impeccable, scenario bien écrit, acteurs au cordeau. L'atmosphère confiné d'un appartement de vieux, croulant sous les livres, les tableaux et les habitudes, avec des ouvertures savamment orchestrées sur la ville (Santiago, Chili) et l'espace angoissant de l'escalier de l'immeuble. Un couple qui s'enlise dans la vieillesse, une fille (accompagnée de son amie) qui vient chercher de l'amour/argent/attention avec brutalité. Et les absences de la mère, proposées comme des possibilités d'ouvertures s'inversant en capacité de présence.
On retrouve des actrices vues dans le précédent film de Sebastian Silva et Pedro Peirano, La Nana, qui déroulait déjà, avec beaucoup de talent, une histoire d'amour et de haine en milieu familial.
Merci aux amies C, puis ML, d'avoir attiré mon attention sur ce film.
Le guichetier qui me vend le billet pour le film que je vais voir m'annonce : "c'est dans 20 minutes, vous avez le temps, vous pouvez traîner."
"Oui, c'est ça, je vais traîner", dis-je avec un sourire. Mais j'ai à peine le temps de chausser mes lunettes pour consulter les propectus dans le hall d'entrée qu'il m'a rejoint et me glisse.
"En fait je préfère que vous sortiez car j'ai trop de monde, là."
Relevant la tête je constate qu'une petite foule s'est avancée et a rempli le micro hall en général désert. En effet, affluence au cinéma le Brady, ce n'est pas si souvent. Une foule homogène, semblable aux ados entr'aperçus juste avant.
"Pour Lal Tip, crie le guichetier vers la rue. Pour le film indien c'est maintenant!"
Il n'entend pas une jeune fille estomaquée lui répondre : "Ce n'est pas indien, c'est Bangladesh."
Je ne traîne pas longtemps dans le quartier mais le temps de constater qu'un nouveau commerce de bouche, encore, a ouvert ses portes rue du Faubourg-Saint-Denis : ça ne cesse pas, les restaurants succèdent aux cafés qui succèdent aux snacks... Ici c'est hot-dogs et cafés frappés. Mais on ne fait donc que manger dans ce dixième arrondissement ?
Sebastian Silva et Pedro Peirano. Ils ont l'air sympa, non ? Photo Larry Busacca/Getty Images North America |
Retourné dans le cinéma je m'attendais à être le seul à regarder los Viejos Gatos. Nous étions une poignée d'heureux. Mise en scène impeccable, scenario bien écrit, acteurs au cordeau. L'atmosphère confiné d'un appartement de vieux, croulant sous les livres, les tableaux et les habitudes, avec des ouvertures savamment orchestrées sur la ville (Santiago, Chili) et l'espace angoissant de l'escalier de l'immeuble. Un couple qui s'enlise dans la vieillesse, une fille (accompagnée de son amie) qui vient chercher de l'amour/argent/attention avec brutalité. Et les absences de la mère, proposées comme des possibilités d'ouvertures s'inversant en capacité de présence.
On retrouve des actrices vues dans le précédent film de Sebastian Silva et Pedro Peirano, La Nana, qui déroulait déjà, avec beaucoup de talent, une histoire d'amour et de haine en milieu familial.
Merci aux amies C, puis ML, d'avoir attiré mon attention sur ce film.
De nada
RépondreSupprimer