Plus que blagueur ce Blogger, le voici qui déblog.., non, débloque. Et intervertit les deux derniers billets postés ("are you stone?" et " bloqué") par je ne sais quel mystère. Et comme j'ai la flemme de tout agencer (copier, coller, recréer, supprimer etc), cela restera en état.
Cet après-midi je passe voir ma mère qui se fera opérer d'un œil pendant mon absence, ce qui ne me convient pas très bien. Qu'est-ce que c'est attendrissant et énervant, une mère ! On croirait que cela a été inventé pour illustrer le jeu des contraires.
Tous les deux on se promène dans son quartier dont certains coins ressemblent au film Caché, de Michael Haneke. Moi j'ai derrière la tête l'idée de revoir le plancher de Jean qu'il me souvient avoir vu exposé vers Saint-Anne. En effet après quelques bifurcations nous voilà devant cet objet unique. Ça s'appelle en réalité le plancher de Jeannot. C'est un vrai plancher, gravé de phrases délirantes au début des années 70 par un homme malade ayant finalement totalement sombré dans la démence. On trouve plein de sites avec l'histoire détaillée de cet homme et des photos du parquet quand il n'était pas encore dans les vilains caissons vitrés qui captent tous les reflets de la rue : là, rue Cabanis, il est présenté en trois morceaux, avec un panneau qui retranscrit le texte complet gravé (prose dingue et grave dont le titre de ce billet est tiré).
La présentation en est si moche que cela ressemble à un panneau de signalisation urbaine. Mais à peine je commence à en faire des photos, plein de passants s'arrêtent pour lire et me demander des explications.
Je fais une image où on voit l'un deux et, derrière, un drôle de lieu, le fiap.
Ma mère est très curieuse, c'est d'elle dont j'ai dû hériter ce précieux vilain défaut. Comme ni l'un ni l'autre ne savons quel est ce bâtiment, le fiap, assez grand, qui ressemble à une auberge de jeunesse ou à un hôpital, on entre se renseigner. C'est un centre international de séjour, voilà pourquoi ça a cette allure de truc pour jeunes. Si ça vous intéresse d'en savoir plus,
c'est là le lien pour le site.
On continue à marcher lentement maman et moi : finalement elle m'avoue qu'elle est furieuse de n'avoir pas été prévenue de mon opération en décembre. Du coup on reparle encore de ce foutu machin, le vrai-faux cancer, les poumons, la convalescence, le froid, la fatigue... Tout cela me parait très très loin et quand je lui retrace le déroulé des événements auxquels elle a échappé (la pneumo, la fibro, les scanners...), il me semble que c'est beaucoup d'événements déplaisants sur une durée relativement courte.
Je crois que je vais bien aimer les vacances qui arrivent (Alain, lui, vient d'atterrir à Barcelone et m'envoie plein de sms tendres).