mardi 10 mai 2011

d'Angers

Le samedi le ciel avait souhaité rendre justice aux prévisions météo. Nous passons la journée à jouer avec les nuages.
C'est donc le jour que nous avions choisi pour aller voir cette tapisserie géante installée au Château de la ville. Elle est exposée dans un bâtiment construit à cet effet dans l'enceinte, qui ne nuit pas à l'ensemble car il suit le plan d'anciens éléments autrefois bâtis ici. 
À l'intérieur, pour préserver les œuvres, il fait nuit et froid. Les photos sont bien sûr interdites et bien sûr tout le monde en fait. Moi aussi, je fais un cliché merdique, de loin, pour que vous ayez une idée de l'ampleur du truc. La hauteur des tapisseries est telle que le mur qui leur fait face, d'où je prends la photo, est bordé d'une estrade de trois ou quatre marches qui permet au spectateur de s'élever un peu.


Tout le monde je crois est saisi devant ces images où, avec application, point après point, on décline toutes les destructions possibles révélées par Saint Jean, d'autant plus macabres qu'agrémentées d'un souci décoratif. L'alternance des fonds rouges et bleus, la force graphique des compositions, les interrogations (non, je ne connais pas mon Saint Jean par cœur...), le mélange de gravité et de naïveté, la puissance expressive de certaines scènes ou détails... tout participe, dans cette nuit artificielle, recueillie,  à un malaise émerveillé très étrange. La vie est-elle comme un jeu de tarots ?....
Le petit groupe de Japonais qui chuchotent devant chaque panneau a mille occasions de s'y retrouver, entre les villes brisées sens dessus dessous, l'eau contaminée, le feu qui tombe du ciel etc.

En sortant de ces salles obscures, la lumière et le soleil semblent des plaies supplémentaires avant que la rétine ne se réhabitue et qu'au contraire, on se félicite du beau temps relatif. On joue les touristes parfaits en visitant le Château dans tous ses recoins. Sur une terrasse, un petit jardin de fleurs jouxte une vigne en belle forme. Vin et pavots : la douceur angevine sans doute....


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