dimanche 10 juillet 2011

corps, sexe, image

Je sors d'une projection de Tomboy (de Céline Sciamma), au cinéma Le Brady, à deux pas de chez moi. 

Vendredi soir, Michel, avec qui j'ai dîné, m'a assuré, comme tous les amis qui m'en ont parlé depuis sa sortie que, si si c'était bien, ça allait me plaire. Je n'ai jamais douté de la première proposition, mais de la seconde, sérieusement. Moi, l'ambiguïté sexuelle me laisse assez indifférent.

Mais étant pour quelques tâches d'écriture dans de poussives réflexions autour de l'identité, pourquoi pas me suis-je dit. Résultat, ça ne m'a pas intéressé du tout (je ne me connais pas si mal que cela).

Évidemment le film a toutes ces qualités formidables que l'on a écrites et lues partout : mise en scène, direction d'acteur, blablabla. Pour moi ce qui l'a rendu difficile, ce sont les deux trois énormités dans cet océan de subtilités : la différence si marquée entre les deux sœurs (l'androgyne/la petite fée), l'épisode du maillot de bain découpé, tellement invraisemblable, et l'identification proposée entre la fille et le père, dans la scène de voiture qui ouvre le film (même si ces plans m'ont rappelé des souvenirs d'enfance assez précieux), plutôt maladroite et pas suivie il me semble.
Je ressors avec le programme de la semaine au Brady : je vois que deux films de Kelly Reichardt sont à l'affiche (dont Old Joy), et cela m'apprend par ailleurs qu'un troisième est sorti le mois dernier, ce que j'ignorais, la Dernière piste. 

Dans la rue je croise un groupe d'ados, plus âgés que les enfants de Tomboy : une des filles de la bande exhibe aux autres la cambrure de ses reins, qu'elle contemple aussi dans le reflet d'une voiture. Ce n'est pas la Vénus hottentote, mais presque. L'un d'eux clame, mimant s'y installer :
- Eh dis donc mon frère, tu peux t'y asseoir et regarder la télé!


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