Certaines personnes m'ont demandé pourquoi, dans le billet "Chambre noire" daté du 30 septembre, j'avais précisé que je n'avais pas vu l'exposition de Denis Dailleux. C'est une petite coquetterie pour me démarquer des pratiques pénibles que l'on voit aujourd'hui ici et là, c'est-à-dire un peu partout.
Il est sans doute difficile de croire, à ceux qui sont extérieurs à la presse, que bon nombre de journalistes écrivent des articles sur des expositions qu'ils n'ont pas vues.
(( Certains écrivent aussi sur des livres qu'ils n'ont pas lus ; certains, comme l'a montré récemment la fameuse affaire Macé-Scaron, n'écrivent même pas les articles qu'ils écrivent sur les livres qu'ils n'ont pas lus (et ne prennent pas non plus la peine d'écrire leurs propres livres, ce qui, avouons-le, est plutôt un signe de clairvoyance puisqu'ils reconnaissent ainsi que d'autres le font mieux qu'eux, ou aussi mal). Fermons cette satanée parenthèse. ))
Il y a une "bonne" raison à cette bizarrerie, ce sont les délais de fabrication. S'il s'agit de commenter une exposition dans un hebdomadaire ou un mensuel, on ne peut quasiment jamais avoir vu l'exposition au moment où il faut livrer l'article, ou même l'avant-première généralement réservée à la presse quelques jours avant. Avec le temps nécessaire à fabriquer un magazine, si on attend l'ouverture de l'exposition pour écrire son article, il paraîtra au mieux une semaine après le vernissage : pas terrible.
Dieu merci il est des journalistes consciencieux qui s'appuient sur leur connaissance antérieure de l'artiste pour décrypter, avec des informations complémentaires, la nouvelle exposition proposée. Certains prendront l'option d'une interview ou d'un portrait, façon de donner de la matière sans pour autant commenter une expo non vue. Bref, il y a mille façons de faire son travail de façon honnête même dans ces circonstances.
Cependant nombre de journalistes recopient bêtement le dossier de presse, sans se poser de questions.
La presse journalière échappe un peu, ou devrait échapper, à ce genre de pratique. En effet avec des délais de fabrication réduits à une journée, le journaliste peut être réactif et rendre compte de l'actualité culturelle presque instantanément (atout précieux notamment pour le théâtre et le spectacle vivant en général). Que dire des blogs alors ! Encore plus véloces !
Et pourtant. L'habitude est prise de commenter tout et rien depuis son siège, recopiant une ligne ici piochant une expression là. Combien de fois ai-je lu des compte-rendus d'expos signés de journalistes que je savais n'avoir rien vu, puis découvert que leur article paraphrasait naisement (et sans complexe !) le dossier de presse...
Enfin, rien qui ne ressemble ni à du journalisme, ni à de l'intelligence.
Bientôt je l'espère, ici, des nouvelles de l'expo Georg Baselitz sculpteur au musée d'Art Moderne de Paris...
Il est sans doute difficile de croire, à ceux qui sont extérieurs à la presse, que bon nombre de journalistes écrivent des articles sur des expositions qu'ils n'ont pas vues.
(( Certains écrivent aussi sur des livres qu'ils n'ont pas lus ; certains, comme l'a montré récemment la fameuse affaire Macé-Scaron, n'écrivent même pas les articles qu'ils écrivent sur les livres qu'ils n'ont pas lus (et ne prennent pas non plus la peine d'écrire leurs propres livres, ce qui, avouons-le, est plutôt un signe de clairvoyance puisqu'ils reconnaissent ainsi que d'autres le font mieux qu'eux, ou aussi mal). Fermons cette satanée parenthèse. ))
Il y a une "bonne" raison à cette bizarrerie, ce sont les délais de fabrication. S'il s'agit de commenter une exposition dans un hebdomadaire ou un mensuel, on ne peut quasiment jamais avoir vu l'exposition au moment où il faut livrer l'article, ou même l'avant-première généralement réservée à la presse quelques jours avant. Avec le temps nécessaire à fabriquer un magazine, si on attend l'ouverture de l'exposition pour écrire son article, il paraîtra au mieux une semaine après le vernissage : pas terrible.
Dieu merci il est des journalistes consciencieux qui s'appuient sur leur connaissance antérieure de l'artiste pour décrypter, avec des informations complémentaires, la nouvelle exposition proposée. Certains prendront l'option d'une interview ou d'un portrait, façon de donner de la matière sans pour autant commenter une expo non vue. Bref, il y a mille façons de faire son travail de façon honnête même dans ces circonstances.
Cependant nombre de journalistes recopient bêtement le dossier de presse, sans se poser de questions.
Photo de Paul Strand (Aveugle,1916, Metropolitain Museum of Art, New York) saisie sur le blog blindflaneur.com |
La presse journalière échappe un peu, ou devrait échapper, à ce genre de pratique. En effet avec des délais de fabrication réduits à une journée, le journaliste peut être réactif et rendre compte de l'actualité culturelle presque instantanément (atout précieux notamment pour le théâtre et le spectacle vivant en général). Que dire des blogs alors ! Encore plus véloces !
Et pourtant. L'habitude est prise de commenter tout et rien depuis son siège, recopiant une ligne ici piochant une expression là. Combien de fois ai-je lu des compte-rendus d'expos signés de journalistes que je savais n'avoir rien vu, puis découvert que leur article paraphrasait naisement (et sans complexe !) le dossier de presse...
Enfin, rien qui ne ressemble ni à du journalisme, ni à de l'intelligence.
Bientôt je l'espère, ici, des nouvelles de l'expo Georg Baselitz sculpteur au musée d'Art Moderne de Paris...
Pour écrire son article avant l'ouverture d'une expo, il y a quand même moyen de s'arranger... si on y tient ! Spécialistes, conservateurs et commissaires d'expositions ne se font pas priés et comprennent le problème des délais.
RépondreSupprimerVivement Baselitz et sa hache !