Ivan Tourguéniev voit le jour le 28 octobre 1818, à Orel, en Russie, dans une famille aisée, aristocratique. Études secondaires puis études de lettres à Moscou. À la mort de son père, en 34 – il a donc 16 ans –, il est inscrit à l'université de Saint-Pétersbourg. Le jeune homme voyage – il maîtrise plusieurs langues grâce à l'enseignement des précepteurs de son enfance – mais c'est à Saint-Pétersbourg encore qu'il va rencontrer la cantatrice Pauline Viardot. Il s'en éprend, il a 25 ans, elle en a 22, connaît déjà la célébrité. C'est la sœur de la Malibran ; la musique est une affaire de famille et les enfants que Pauline aura avec son mari, Louis, directeur du théâtre des Italiens, suivront aussi cette voie.
Deux ans plus tard, nous sommes en 1845, Ivan rejoint Pauline à Paris. Puis encore deux ans plus tard (1847-49) puis encore (1856). C'est l'amour d'une vie dirait-on, situation d'autant plus complexe qu'Ivan est un sincère ami de Louis, le mari de Pauline, lui aussi cultivé, lettré et polyglotte. Jules et Jim ? La situation est encore plus atypique : Pélagie, une enfant que Tourguéniev a eue avec une domestique en Russie, sera en partie élevée par le couple Viardot, et renommée Paulinette...
Pauline avoue à Ivan une autre liaison. Il s'enferme dans la tristesse, détruit ses manuscrits.
C'est aussi un homme de conviction. Tôt, il s'est ému de l'inégalité sociale et du sort des serfs. Il lui est arrivé de racheter une servante pour la libérer. En 59 il met en place unfond fonds littéraire pour aider les écrivains démunis, en 60, il partage ses terres avec les paysans. On le voit encore en France, en Russie, en Italie, à Londres. Puis il s'installe rue de Rivoli, à Paris.
Finalement il va rejoindre le couple Viardot à Baden-Baden.
C'est en 1864 qu'Ivan Tourgueniev publie Apparitions dans la revue l'Époque. C'est son premier texte fantastique. Il a déjà écrit quantité d'ouvrages, les Mémoires d'un chasseur, traduit en français en 1858, Le journal d'un homme de trop, Nid de gentilhomme, Premier Amour, Pères et Fils...
Apparitions est le récit d'escapades nocturnes que le héros fait avec une "blanche figure de femme", "transparente comme un brouillard" qui surgit une nuit à son chevet. Elle l'attire, il frissonne, une attraction-répulsion forte s'installe de suite entre l'homme et celle qu'il qualifie de fantôme.
"Donne-toi à moi" exige-t-elle. "Je ne te ferai pas de mal. Dis seulement ces deux mots : Prends-moi."
Voilà comment le désir de cette muse "sans corps" s'exprime. Le narrateur accepte et à peine elle l'enserre, le couple s'élève dans les airs. L'apparition, qui répond au nom d'Ellis, va emporter le narrateur où il le souhaite, à sa guise.
C'est au cours d'un de ces extravagants voyages qu'ils survolent Paris, occasion de la description dont j'ai publié un extrait précédemment, le 29 juillet.
En 1872, Ivan Tourguéniev s'installe à Paris rue de Douai, avec les Viardot. C'est aussi à leurs côtés, dans leur propriété commune de Bougival, qu'il meurt en 1883.
Deux ans plus tard, nous sommes en 1845, Ivan rejoint Pauline à Paris. Puis encore deux ans plus tard (1847-49) puis encore (1856). C'est l'amour d'une vie dirait-on, situation d'autant plus complexe qu'Ivan est un sincère ami de Louis, le mari de Pauline, lui aussi cultivé, lettré et polyglotte. Jules et Jim ? La situation est encore plus atypique : Pélagie, une enfant que Tourguéniev a eue avec une domestique en Russie, sera en partie élevée par le couple Viardot, et renommée Paulinette...
Pauline avoue à Ivan une autre liaison. Il s'enferme dans la tristesse, détruit ses manuscrits.
C'est aussi un homme de conviction. Tôt, il s'est ému de l'inégalité sociale et du sort des serfs. Il lui est arrivé de racheter une servante pour la libérer. En 59 il met en place un
Finalement il va rejoindre le couple Viardot à Baden-Baden.
C'est en 1864 qu'Ivan Tourgueniev publie Apparitions dans la revue l'Époque. C'est son premier texte fantastique. Il a déjà écrit quantité d'ouvrages, les Mémoires d'un chasseur, traduit en français en 1858, Le journal d'un homme de trop, Nid de gentilhomme, Premier Amour, Pères et Fils...
Apparitions est le récit d'escapades nocturnes que le héros fait avec une "blanche figure de femme", "transparente comme un brouillard" qui surgit une nuit à son chevet. Elle l'attire, il frissonne, une attraction-répulsion forte s'installe de suite entre l'homme et celle qu'il qualifie de fantôme.
"Donne-toi à moi" exige-t-elle. "Je ne te ferai pas de mal. Dis seulement ces deux mots : Prends-moi."
Voilà comment le désir de cette muse "sans corps" s'exprime. Le narrateur accepte et à peine elle l'enserre, le couple s'élève dans les airs. L'apparition, qui répond au nom d'Ellis, va emporter le narrateur où il le souhaite, à sa guise.
C'est au cours d'un de ces extravagants voyages qu'ils survolent Paris, occasion de la description dont j'ai publié un extrait précédemment, le 29 juillet.
En 1872, Ivan Tourguéniev s'installe à Paris rue de Douai, avec les Viardot. C'est aussi à leurs côtés, dans leur propriété commune de Bougival, qu'il meurt en 1883.
encore!!
RépondreSupprimerw
Chers ami(e)s lecteurs de ce blog,
RépondreSupprimerUne très insidieuse coquille s'est glissée dans ce "post" très intéressant.
Saurez-vous la trouver ?
Une devinette en chasse une autre...
Anonyme
J'ai trouvé la coquille, et l'ai corrigée... Merci!
RépondreSupprimerC'est bien ! Il reste cependant une faute d'orthographe. Sauras-tu la trouver ?
RépondreSupprimerTourguéniev a aussi écrit en français!
RépondreSupprimeret cela d'autant plus qu'il "appartenait" à un courant littéraire russe qui voulait se laisser influencer par l'occident et non rester campé sur un esprit russe nationaliste.
Le plus français des écrivains russes; c'était dur cette devinette...et quelle joie de découvrir un écrit aussi original.Merci
Yolande
"un fonds littéraire" avec un s comme singularité...
RépondreSupprimerBonjour Anonyme qui repère les fôtes d'ortografe!
RépondreSupprimerJe n'ose plus signaler à l'auteur ce qui parsème ces jolis textes depuis que j'ai constaté, rétrospectivement et avec horreur, mes propres fautes! C'est horrible de se prendre en flagrand délit comme cela et ne pouvoir rien corriger à posteriori.
En fait écrire au clavier m'enlève tout automatisme d'écriture et donc d'orthographe. Il me reste à relire plus attentivement....ou tenter d'apprivoiser ma "honte" avec plus de légèreté!
Yolande