Pour fêter les beaux jours revenus (qui, entendais-je hier dans les vestiaires de la salle de sport, vont repartir aussi vite) je suis bariolé de couleurs : pantalon vert, tee-shirt bleu, écharpe jaune, chaussures blanches, sac orange... Étonnant que le résultat ne soit pas plus déroutant. Bien que sur les boulevards, je capte quelques regards appuyés sur moi et je ne demande si je ne vais pas finir épinglé dans la rubrique "exercices de style" d'un autre blogueur.
Quittant le bureau au soir, je partage l'ascenseur avec l'exquise C. B., journaliste de mode invariablement vêtue de noir, ou de noir + blanc, ou de noir + argent. Une pie et un perroquet dans une boîte à chaussures. Elle apprécie mes audaces et me glisse gentiment "tu portes très bien la couleur", tout en soulignant qu'elles ne sont osées qu'en fonction du contexte parisien : "À Londres, personne ne le relèverait. Bonjour Paris!"
Peut-être arrivera-t-il un jour où, billet après billet j'aurais recopié tout le livre Exercices de style, de Raymond Queneau et où les éditions Gallimard m'attaqueront en justice.
Dans la situation initiale qui sert de prétexte à la déclinaison de textes, il y a d'abord une scène de bousculade dans le bus, puis on retrouve l'un des protagonistes devant une gare, avec un autre homme qui lui donne des conseils au sujet du bouton de son pardessus. Le premier homme porte un chapeau avec un galon atypique, et possède un drôle de long cou.
Ici, c'est le col de chemise qui m'a fait penser au long cou du bouquin. Le col s'échappe littéralement de la veste, il cherche à s'envoler, à s'émanciper et de la cravate et, qui sait, de la chemise elle-même. Dans quelques stations à coup sûr il va battre des ailes et passer au-dessus des oreilles de son propriétaire. D'ailleurs quand le jeune homme passe devant moi pour quitter la rame, sur la nuque le col de chemise est déjà très haut, découvrant toute la cravate, celui de la veste semblant comme un étage abandonné.
"Dans un autobus (qu'il ne faut pas prendre pour un autre obus), je vis (et pas avec une vis) un personnage (qui ne perd son âge) coiffé d'un chapeau (pas d'une peau de chat) cerné d'un fil tressé (et non de tril fessé); Il possédait (et non pot cédait) un long cou (et pas un loup con). [...]"
Extrait du chapitre Distinguo, Exercices de style, Raymond Queneau, Gallimard.
Quittant le bureau au soir, je partage l'ascenseur avec l'exquise C. B., journaliste de mode invariablement vêtue de noir, ou de noir + blanc, ou de noir + argent. Une pie et un perroquet dans une boîte à chaussures. Elle apprécie mes audaces et me glisse gentiment "tu portes très bien la couleur", tout en soulignant qu'elles ne sont osées qu'en fonction du contexte parisien : "À Londres, personne ne le relèverait. Bonjour Paris!"
Peut-être arrivera-t-il un jour où, billet après billet j'aurais recopié tout le livre Exercices de style, de Raymond Queneau et où les éditions Gallimard m'attaqueront en justice.
Dans la situation initiale qui sert de prétexte à la déclinaison de textes, il y a d'abord une scène de bousculade dans le bus, puis on retrouve l'un des protagonistes devant une gare, avec un autre homme qui lui donne des conseils au sujet du bouton de son pardessus. Le premier homme porte un chapeau avec un galon atypique, et possède un drôle de long cou.
Ici, c'est le col de chemise qui m'a fait penser au long cou du bouquin. Le col s'échappe littéralement de la veste, il cherche à s'envoler, à s'émanciper et de la cravate et, qui sait, de la chemise elle-même. Dans quelques stations à coup sûr il va battre des ailes et passer au-dessus des oreilles de son propriétaire. D'ailleurs quand le jeune homme passe devant moi pour quitter la rame, sur la nuque le col de chemise est déjà très haut, découvrant toute la cravate, celui de la veste semblant comme un étage abandonné.
"Dans un autobus (qu'il ne faut pas prendre pour un autre obus), je vis (et pas avec une vis) un personnage (qui ne perd son âge) coiffé d'un chapeau (pas d'une peau de chat) cerné d'un fil tressé (et non de tril fessé); Il possédait (et non pot cédait) un long cou (et pas un loup con). [...]"
Extrait du chapitre Distinguo, Exercices de style, Raymond Queneau, Gallimard.