vendredi 23 mars 2012

scénario

"Digne d'une production cinématographique" écrivais-je hier pour qualifier l'assaut de la rue du Sergent Vigné que j'avais imaginé ainsi. Pour apprendre plus tard qu'il n'en était rien, ou alors d'une production à petit budget et nombreux figurants.


Quel film avais-je visionné il y a peu qui documentait une action de la police américaine ? Je ne m'en souviens plus mais ce qui m'est resté en mémoire, ce sont les policiers avec leur caméra à infra rouge capable de détecter les corps grâce à leur chaleur. J'avais été marqué car, pour connaître l'existence de ce type de matériel, j'ignorais qu'il puisse avoir une telle puissance : là, dans ce film, c'était depuis un hélicoptère que l'on suivait la cavale d'un piéton à travers différents bâtiments.

Alors forcément, le bilan en forme de verre à moitié plein de l'action du Raid paraît bien vide. 
Je me laisse aller au calcul mental. Le jeune M. tire 30 coups, l'action dure 5 minutes, cela fait 1 coup toutes les 10 secondes en moyenne. C'est long 10 secondes. 
Cependant on indique 300 cartouches au total, soit au moins 270 pour les forces de l'ordre, dont une seule fait mouche, tirée de l'extérieur. Où sont passées les autres ?
Le tout se passe dans 38 mètres carrés. Je regarde le plan de l'appartement sur un site, plein d'autres photos aussi des hommes cagoulés, vêtus de noir des pieds à la tête. Sur une des images, j'en dénombre 35. Presque un homme au mètre carré. Pourtant M. traverse entièrement l'appartement sans être touché pour aller de la salle de bains aux fenêtres du balcon.
Dans tous les articles on retrouve le chiffre de 300 – qui résonne comme le titre du film de Jack Snyder – pour signifier le nombre d'hommes mobilisés dans le quartier, pompiers compris.



Il y a une gêne palpable dans les commentaires de l'affaire aujourd'hui. Certains demandent à comprendre se qui se passait dans la tête du jeune homme, comment il a pu en arriver là. Pour moi ce n'est pas le plus incroyable, le plus inaccessible, le plus incompréhensible. En revanche je me demande ce qui s'est passé dans l'appartement de la rue du Sergent Vigné.
Quel dommage que le Raid n'ait pas, comme M. M., filmé ses actions.


Ci-dessus la bande-annonce du film de Philippe Faucon, "la Désintégration", sorti mi-février. Encore en salle actuellement.

2 commentaires:

  1. Pas sûre que le budget ait été si petit que ça... Quant au stock de munition utilisé, impressionnant, en effet. Le petit deux pièces a du être pulvérisé en loft.Triste et mystérieuse affaire.
    Goût amer
    Claude

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  2. Budget, oui, tu as raison, c'était une façon de faire allusion au manque de high tech du matériel utilisé. Et finalement les versions officielles se contredisent après l'autopsie : 20 balles dans le corps de M., dont deux coups mortels.
    Même si cela ne se dit qu'à voix basse, façon de respecter l'engagement et l'exposition des hommes du raid, cette opération a donné une image de relatif amateurisme.
    Goût amer, tu l'as dit.

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