Oui, il est toujours temps de visionner en ligne Black Panthers, le documentaire d'Agnès Varda daté de 1968. Sur un site (ici le lien) où d'autres films de la réalisatrice sont disponibles gratuitement jusqu'au 17 février (dépêchez-vous !).
Images saisies du documentaire d'Agnès Varda. |
Si tout le monde n'est pas sensible aux pochades cinématographiques d'Agnès vaguement autocentrées, il faut reconnaître au petit doc (30 minutes) sur le BPP sa qualité première : c'est un vrai document d'archives. Il est filmé lors de la première grande mobilisation des Black panthères, à Oakland, pour la libération de Huey Newton, blessé et arrêté par la police deux ans après la création du parti des BPP. C'est de cette campagne que date la fameuse image que l'on connaît tous, visible ci-dessus sur le local des Panthères : Huey Newton assis sur une forme de trône de rotin, un fusil dans une main et une lance africaine dans l'autre.
"Je me souviens qu'un jour, pendant le procès de Huey P. Newton, un avocat m'aborda dans le hall du tribunal du comté d'Alameda. Il était très nerveux et il me dit :
- Ils sont en train de crucifier Huey, là-dedans ; ils en font un autre Jésus.
Et je me rappelle lui avoir répondu presque instinctivement :
- Oui, Huey est notre Jésus, mais nous ne le voulons pas en croix.
Cette tendance à considérer Huey comme étant au-dessus et au delà des autres, à le voir différent de tous, voilà qu'elle est en train de se généraliser, me semble-t-il."
(Eldridge Cleaver, Panthère noire, éd. Seuil, 1970)
Bobby Seale : "Huey m'avait dit plusieurs fois qu'il voulait éviter d'être inculpé pour un meurtre qui risque de le faire condamner à mort. Il décrivait l'attente de l'exécution comme une véritable torture. On attend comme ça trois, quatre ou cinq ans, sans savoir si on va mourir.
(A l'affût, Gallimard, coll. Témoins, 1972)
Accusé de meurtre, Huey Newton sera condamné à quinze ans de prison mais bénéficiera d'une remise de peine au bout de trois ans. Il est libéré en 1970.
"La mobilisation massive pour la libération de l'un des fondateurs du parti a élevé Newton au rang d'icône à part entière, engendrant un culte de la personnalité qui, paradoxalement, contribuera à la désintégration du Black Panther Party", analyse Charles E. Jones (Black panthers, éditions de la Martinière, 2006) éditeur par ailleurs d'une anthologie du Parti.
"Je me souviens qu'un jour, pendant le procès de Huey P. Newton, un avocat m'aborda dans le hall du tribunal du comté d'Alameda. Il était très nerveux et il me dit :
- Ils sont en train de crucifier Huey, là-dedans ; ils en font un autre Jésus.
Et je me rappelle lui avoir répondu presque instinctivement :
- Oui, Huey est notre Jésus, mais nous ne le voulons pas en croix.
Cette tendance à considérer Huey comme étant au-dessus et au delà des autres, à le voir différent de tous, voilà qu'elle est en train de se généraliser, me semble-t-il."
(Eldridge Cleaver, Panthère noire, éd. Seuil, 1970)
Bobby Seale : "Huey m'avait dit plusieurs fois qu'il voulait éviter d'être inculpé pour un meurtre qui risque de le faire condamner à mort. Il décrivait l'attente de l'exécution comme une véritable torture. On attend comme ça trois, quatre ou cinq ans, sans savoir si on va mourir.
(A l'affût, Gallimard, coll. Témoins, 1972)
Accusé de meurtre, Huey Newton sera condamné à quinze ans de prison mais bénéficiera d'une remise de peine au bout de trois ans. Il est libéré en 1970.
"La mobilisation massive pour la libération de l'un des fondateurs du parti a élevé Newton au rang d'icône à part entière, engendrant un culte de la personnalité qui, paradoxalement, contribuera à la désintégration du Black Panther Party", analyse Charles E. Jones (Black panthers, éditions de la Martinière, 2006) éditeur par ailleurs d'une anthologie du Parti.
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