jeudi 19 mars 2020

confinement et conneries fines


Voilà, on y est, depuis hier midi. Pour l'instant, à dire vrai, l'effet confinement ne se fait pas sentir de mon côté : je n'ai tout simplement pas arrêté de m'activer. Le plus bizarre pour moi c'est de ne plus avoir mes rendez-vous hebdomadaires avec ma gentille folle dans sa maison de retraite. L'interdiction des visites a été mise en place depuis un moment déjà. C'est vraiment ça qui me donne l'impression d'avoir soudain beaucoup beaucoup de temps de libre. Et j'avoue que c'est plutôt agréable.

Les autres faits marquants, pour moi, ça a commencé par la lecture d'un tweet au sujet du gel hydroalcoolique. Je ne sais plus par quel mystère il m'est passé sous le nez, il disait en substance, avec humour : "Comment, comment, le marché ne se régule pas tout seul ? l'Etat intervient pour le prix du gel hydroalcoolique... Mais c'est du communisme !" Cette petite blague m'a parue très signifiante. Elle m'a mise en alerte et m'a semblé de suite prémonitoire.
Depuis, on a vu le sieur Macron faire avec emphase l'éloge du service public devant la nation ébahie, puis valoriser tous ces salariés qui allaient se mettre en télétravail. Des sala quoi ? Des salariés ? Ces gens de l'ancien monde d'avant les start-up, qui voudraient un droit du travail, des prudhommes et des droits au chômage ? Finalement quand quelqu'un tousse dans la cordée, tout le monde se sent subitement concerné : ça tempère ou diffère les réformes imbéciles et injustes et on a même entendu Bruno Le Maire parler de nationalisation. 

J'aimerais en déduire que, vrai !, le "chacun pour sa gueule", on voit bien que ça ne marche pas. Mais mes quelques passages dans des épiceries aux rayons vides ont fait vaciller cette bisounoursienne hypothèse. Il va encore falloir accepter cette perpétuelle ambivalence de l'être humain, et savourer les surprises que nous réserve cette crise sanitaire. 

Et à propos du mot crise, il faut que je publie ici dans la foulée une intervention de Delphine Horvilleur qui évoque la racine de ce mot et son rapport avec la salle d'accouchement : bref, ça fait mal mais ça fait du nouveau...



Aucun commentaire:

Enregistrer un commentaire