mercredi 29 avril 2020

au bal masqué...

Le masque est en train de devenir le nouveau préservatif.

Je m'amuse beaucoup en ce moment à comparer la situation actuelle à celle que "nous" avons vécu avec l'épidémie du sida, ce "nous" englobant les personnes qui, à cette époque, fin 1980 début 1990, ont travaillé dans le milieu de l'information, de la prévention et du soutien aux personnes exposées de près ou de plus loin au VIH.
Malheureusement aujourd'hui – est-ce l'âge de nos gouvernants, est-ce le fantasme que la Covid 19 se transmet par télépathie ou par un regard appuyé ?... – les questions éthiques ont l'air de passer au second plan, le premier plan étant occupé par cette fameuse "guerre contre un ennemi invisible".

Il faut dire qu'entre la banalisation des risques pour que les affaires reprennent, et au contraire les propos alarmistes pour que chacun reste chez soi, les grands écarts de communication n'ont pas favorisé la compréhension des problématiques.
Toujours est-il qu'aujourd'hui je n'ai entendu personne rappeler qu'un test de dépistage devrait être une démarche volontaire et consentie opérée par une personne bien informée. Et personne s'étonner non plus que les personnes séropositives au corona virus puissent être discriminées. Chacun a l'air au contraire tout à fait près à ce que les malades soient identifiés et enfermés, et tiens, pourquoi pas tatoués ?... Vous reprendrez bien un paquet de pâtes et un rouleau de PQ ?

Il a bien fallu quarante jours de confinement avant que des personnalités prennent la parole pour demander que l'on puisse se promener tranquillement dans la nature, alors le temps que les sujets éthiques montent au cerveau du gouvernement, on a de la marge.
De la même façon, je crois que j'ai vu passer sous mes yeux des milliers d'articles concernant les risques et les séquelles du confinement, mais quasiment rien sur ce que vivent les personnes atteintes de cette maladie potentiellement mortelle, dont les symptômes d'insuffisance respiratoire assez flippants, et vivant parfois cela en famille.

Il me semble que le point aveugle en ce moment, ce sont les malades. Cela sont socialement rassurants, déjà étiquetés : inutile d'en parler. Invisibles. Ce qui est intéressant, c'est le nombre de morts et les applaudissements pour les soignants, qui reprennent le double blind : ça fait peur restez chez vous, et la valeur travail héroïque, y'a pas mieux.

Donc nous voilà avec ces masques, passés d'inutiles à indispensables, qui devraient donc être utilisés, comme les préservatifs, lorsque nous sommes en relation avec une personne sérodiscordante ou supposée telle, ou en promiscuité dans une partouze sociale. Inutile de dire que les usages saugrenus du masque sont déjà légion, entre ceux qui les utilisent lorsqu'ils sont seuls dehors à téléphoner sur un banc, ou ceux qui le tripotent, se mouchent, le repositionnent etc.
Rappelons déjà le minimum : comme le préso, il ne doit pas être troué, et ne doit pas avoir servi la veille...


Comme celle en haut du billet, ces photos ont été faites
dans mon quartier.



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