Hier midi je téléphone à M., dont la mère est morte un jour avant. Une journée, voilà le petit délai que je m'accorde pour lui témoigner mon amitié sans faire effraction dans sa première douleur.
De suite, j'entends dans sa voix un grain que l'absence irréversible de sa mère a fait naître. J'entends aussi que m'ayant identifié il autorise un peu d'abandon à cette voix devenue légèrement étrangère à lui, retenant malgré tout son émotion : il a encore une pleine après-midi de travail à assurer avant l'épreuve du lendemain, celle de l'enterrement.
J'aime ce qu'il me dit de sa détresse – le mot me semble ici adéquat –, qu'il aimerait partager avec celle-là même qui vient de partir, sa mère. Il est forcément et intensément enfantin comme, je crois, nous le sommes tous quand nous perdons un parent, il redoute les heures à venir mais, le connaissant, je sais qu'il mènera à bien toutes les tâches qu'il s'est donné de faire.
Ensuite, de mon côté, je passe une très mauvaise fin de journée, sans que je sache si les choses sont liées, je ne les mets en rapport que maintenant, dans ce temps de l'écriture.
Le soir j'ose une escapade cinématographique qui me semble de circonstance, un film léger (mais pas que) où il est question de l'absence de la mère (je simplifie), Parlez-moi de vous. Il tient très largement ses promesses, tentant ouvertement d'avancer un pas dans la comédie, un pas dans le "drame psychologique", cette claudication casse-gueule assurée avec brio et sensibilité par Karin Viard. Tout ce qu'on peut reprocher à ce film (la caricature autant sociologique que psychologique) est déjà tellement donné avant d'arriver en salle que cela est plus à prendre comme faisant partie du cahier des charges que comme un défaut réel : c'est le handicap du genre, rien de plus. En revanche la fin, insistant de façon inattendue et émouvante sur le rapport entre la voix et le maternel, clôt le film de très très belle façon.
Le personnage de la mère est joué magistralement par Nadia Barentin à qui le film est dédié car elle est morte depuis la fin du tournage. Je l'avais appris sans l'avoir mémorisé par l'émission Comme on nous parle (France Inter) et l'information me revient lorsque je surfe après coup pour en savoir plus sur cette actrice. Décidément, côté mère morte (je me retiens de faire des jeux de mots aquatiques), je suis dans le thème.
De suite, j'entends dans sa voix un grain que l'absence irréversible de sa mère a fait naître. J'entends aussi que m'ayant identifié il autorise un peu d'abandon à cette voix devenue légèrement étrangère à lui, retenant malgré tout son émotion : il a encore une pleine après-midi de travail à assurer avant l'épreuve du lendemain, celle de l'enterrement.
J'aime ce qu'il me dit de sa détresse – le mot me semble ici adéquat –, qu'il aimerait partager avec celle-là même qui vient de partir, sa mère. Il est forcément et intensément enfantin comme, je crois, nous le sommes tous quand nous perdons un parent, il redoute les heures à venir mais, le connaissant, je sais qu'il mènera à bien toutes les tâches qu'il s'est donné de faire.
Nadia Barentin et Karin Viard dans le film de Pierre Pinaud, Parlez-moi de vous. |
Le soir j'ose une escapade cinématographique qui me semble de circonstance, un film léger (mais pas que) où il est question de l'absence de la mère (je simplifie), Parlez-moi de vous. Il tient très largement ses promesses, tentant ouvertement d'avancer un pas dans la comédie, un pas dans le "drame psychologique", cette claudication casse-gueule assurée avec brio et sensibilité par Karin Viard. Tout ce qu'on peut reprocher à ce film (la caricature autant sociologique que psychologique) est déjà tellement donné avant d'arriver en salle que cela est plus à prendre comme faisant partie du cahier des charges que comme un défaut réel : c'est le handicap du genre, rien de plus. En revanche la fin, insistant de façon inattendue et émouvante sur le rapport entre la voix et le maternel, clôt le film de très très belle façon.
Le personnage de la mère est joué magistralement par Nadia Barentin à qui le film est dédié car elle est morte depuis la fin du tournage. Je l'avais appris sans l'avoir mémorisé par l'émission Comme on nous parle (France Inter) et l'information me revient lorsque je surfe après coup pour en savoir plus sur cette actrice. Décidément, côté mère morte (je me retiens de faire des jeux de mots aquatiques), je suis dans le thème.
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