Semis de confinement, jour 18. |
1/ J'ai écouté une chanson de Oum Kalsoum, Al Atlal (les ruines) : presque une heure, chose que je ne m'étais pas autorisé depuis des lustres.
2/ J'ai accepté de participer à une chaîne de mails (vous voyez le genre, un truc à envoyer à 20 personnes qui doivent faire de même etc.), ce que je ne fais jamais, mais elle m'était adressée par une amie précieuse, et l'objet en était d'envoyer un poème, et donc d'en recevoir.
A cette occasion j'ai reçu (merci Pascal) un poème de Charles Baudelaire extrait des Fleurs du mal, que je connaissais pas, et qui, hasard, contient le mot immensité. Voilà le prétexte pour le partager ici.
Élévation
Au-dessus des étangs, au-dessus des vallées,
Des montagnes, des bois, des nuages, des mers,
Par delà le soleil, par delà les éthers,
Par delà les confins des sphères étoilées,
Mon esprit, tu te meus avec agilité,
Et, comme un bon nageur qui se pâme dans l'onde,
Tu sillonnes gaiement l'immensité profonde
Avec une indicible et mâle volupté.
Envole-toi bien loin de ces miasmes morbides ;
Va te purifier dans l'air supérieur,
Et bois, comme une pure et divine liqueur,
Le feu clair qui remplit les espaces limpides.
Derrière les ennuis et les vastes chagrins
Qui chargent de leur poids l'existence brumeuse,
Heureux celui qui peut d'une aile vigoureuse
S'élancer vers les champs lumineux et sereins ;
Celui dont les pensers, comme des alouettes,
Vers les cieux le matin prennent un libre essor,
- Qui plane sur la vie, et comprend sans effort
Le langage des fleurs et des choses muettes !
Des montagnes, des bois, des nuages, des mers,
Par delà le soleil, par delà les éthers,
Par delà les confins des sphères étoilées,
Mon esprit, tu te meus avec agilité,
Et, comme un bon nageur qui se pâme dans l'onde,
Tu sillonnes gaiement l'immensité profonde
Avec une indicible et mâle volupté.
Envole-toi bien loin de ces miasmes morbides ;
Va te purifier dans l'air supérieur,
Et bois, comme une pure et divine liqueur,
Le feu clair qui remplit les espaces limpides.
Derrière les ennuis et les vastes chagrins
Qui chargent de leur poids l'existence brumeuse,
Heureux celui qui peut d'une aile vigoureuse
S'élancer vers les champs lumineux et sereins ;
Celui dont les pensers, comme des alouettes,
Vers les cieux le matin prennent un libre essor,
- Qui plane sur la vie, et comprend sans effort
Le langage des fleurs et des choses muettes !
Je termine ce billet par une photo pas terrible, qui fait référence à mon billet du 3 avril, où j'avais commencé à parler des plantes du balcon. Nommant les giroflées, que je venais d'identifier, j'ai écrit que j'avais fait cette découverte "avec étonnement". En réalité mon étonnement m'a étonné...
J'ai pris conscience alors, en y repensant, que la giroflée était pour moi une fleur littéraire, du registre des poésies que l'on apprend enfant à l'école, une fleur qu'on retrouverait chez Victor Hugo ou Maurice Carême, mais pas sur mon balcon... Une fleur cours moyen.
J'ai pris conscience alors, en y repensant, que la giroflée était pour moi une fleur littéraire, du registre des poésies que l'on apprend enfant à l'école, une fleur qu'on retrouverait chez Victor Hugo ou Maurice Carême, mais pas sur mon balcon... Une fleur cours moyen.
Alors que l'année dernière, j'ai commandé sciemment cette fois des ancolies, en référence à Guillaume Apollinaire. Les premières ont fleuri ces jours-ci.
"L'anémone et l'ancolie Ont poussé dans le jardin Où dort la mélancolie..." |