En fin d'année dernière, à la mi-novembre, averti que Michel Butel allait sortir un nouvel hebdo baptisé "L'impossible", je guettais... Mais rien de rien. Et lorsque je m'en enquérais dans les kiosques, je passais tout simplement pour un fou ("un nouvel hebdo, en ce moment ?").
Le 26 novembre (c'est grâce à ce blog que j'ai la mémoire du jour exact), j'achetai à l'hôpital un numéro de Clés, annoncé à grand renfort de communication comme un nouveau magazine de Jean-Louis Servan Schreiber : à la une, "la fin de l'homme au siècle des femmes" donnait le ton, suivi de près du débat "le matérialisme nous piège-t-il ?".
De retour au bureau, je l'avais montré à M qui n'en n'avait pas entendu parler. Elle fixa la couverture, assez perplexe et dit : "c'est difficile..." Elle faisait allusion à la lisibilité du tout : l'illustration stylisée, assez confuse, qui représentait une jambe chaussée d'un stiletto au talon de superman inversé (!!!!), et la phrase "retrouver du sens" traversant le titre qu'elle essayait de déchiffrer. Effectivement, ne connaissant pas le nom de cette publication elle regardait les quatre lettres C L E S, dubitative.
- "qu'est-ce qu'il faut lire ? C laid ?", tenta-t-elle, déconcertée... Le plus drôle c'est qu'elle le fit en toute bonne foi, l'absence de l'accent sur le E l'empêchant de lire la totalité du mot.
Le rôle du signe diacritique, c'est de permettre de distinguer.
Plus tard j'ai appris que ce magazine, présenté comme nouveau par la plupart, était en fait la nouvelle formule d'une publication existant depuis une vingtaine d'années (et que par ailleurs ce numéro-là n'était pas le premier mais le deuxième de cette nouvelle version). Que d'approximations lorsqu' il s'agit de vendre du "nouveau".
Quand on regarde sur le site (nouvellesclés.com) les anciens numéros, on comprend que les abonnés aient été plutôt déboussolés par ce lifting en profondeur. De toute évidence leur magazine est devenu un produit très "comme il faut". Ils ont dû penser : "c'est laid".
En ce début 2011, escagassé par l'absence de Butel, je l'ai cherché sur le Net cet Impossible. Et j'ai trouvé un site vide, dont ne fonctionnait que l'onglet "contact" que je n'ai pas utilisé.
Mais là, voilà, tout arrive. Un site, une association, un bientôt hebdomadaire. C'est là, et dans la liste de liens à droite. Honnêtement ce n'est pas très sexy (à mon goût) mais tout cela a été fait rapidement pour être en ligne au moment où paraissait le portrait de Michel Butel dans Libération. À suivre.
Quand je pense qu'il y a eu plus de 20 - V I N G T - projets pour cette couv. Que la DA se la pète comme c'est pas possible et qu'elle met en concurrence des graphistes et des illustrateurs à chaque une... Superman a bien raison de marcher sur la tête !
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