jeudi 24 février 2011

sève

J'ai un coup de mou. 
Le contraste de l'extrême bêtise, insignifiante, à laquelle je suis presque quotidiennement confronté dans la journée, avec la beauté et l'intelligence qui peut s'épanouir (et m'épanouir) d'autre part, je pense que cela me fatigue un peu. Il faut être dans un ajustement permanent.

Il y a aussi la mauvaise nouvelle de cette semaine : je vais certainement devoir quitter mon appartement. La propriétaire est décédée, les héritiers vendent la moitié de ses biens et mon bail arrivant à sa fin cette année, mon logement va vraisemblablement faire partie des lots mis en vente.
J'en suis un peu triste. Avant-hier j'étais sur mon lit, me reposant après la kiné : malgré le ciel gris, je prenais conscience de la luminosité de l'appartement. Je venais de dégager les rosiers de leur voile d'hivernage et découvrir qu'ils étaient déjà pleins de jeunes pousses. 
Les plantes m'épatent : leur capacité de résistance, leur obstination à repousser, refleurir, reproduire, et cette évidente harmonie. Tant de choses qui me manquent ! 
Mais finalement, avachi sur mes oreillers, profitant de cette lumière et, par les vitres, du spectacle des arbustes et des fleurs, je me laissais porter par cette beauté, au lieu de sombrer par avance dans l'anticipation dévastatrice. Oui, être plante est un joli projet.

1 commentaire:

  1. hmmm... je me sens proche de toi... regardant ton visage légèrement enfoncé dans un oreiller blanc...éclairé par la luminosité de cette fenêtre que tu regardes...

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