mercredi 16 mai 2018

The Rider

Il m'est arrivé ce week-end une chose amusante qui m'a rappelé une scène de la fin de l'été dernier.

N., qui était à Paris, me faisait part de son désir de voir "Petit Paysan" : j'en étais surpris, je n'imaginais pas qu'elle en avait entendu parler (c'était bien avant la célébrité acquise par le film grâce aux césar) et, surtout, j'avais moi-même très envie d'aller voir ce long-métrage, tout en étant persuadé qu'il ne jouait plus dans aucune salle de la ville. Par avance dépité, j'avais tout de même consulté Internet... pour constater que le film de Charuel était en réalité projeté le lendemain même dans une salle à 10 minutes de marche de chez nous.

De la même façon, ce samedi, j'étais au téléphone avec A., citant deux films que j'aurais bien aimé voir si, comme je l'imaginais encore, ils n'étaient sûrement plus visibles nulle part. Pianotant sur ma tablette, je me suis alors rendu compte que l'un était programmé dans une salle du quartier le soir même, et le deuxième dans un autre cinéma encore plus proche le lendemain en début d'après midi !!!

Voilà comment j'ai eu la joie de visionner le magnifique "The Rider", de Chloé Zhao, cinéaste remarquée pour sa réalisation précédente "Les Chansons que mes frères m'ont apprises" (2015). Je crois que c'est la première fois que je vois une telle file d'attente devant le Brady.

"The Rider", sorti en 2017, multi-primé, est l'un des films les plus existentiels qui soient. Les amateurs y retrouveront les thèmes de la finitude, de la solitude, de la recherche de sens, de la perfection et de la liberté... Petit clin d'oeil à l'anecdote citée ci-dessus, "The Rider", comme "Petit Paysan", débute par une scène de rêve peuplée d'animaux.

C'est une fiction très peu romancée, au plus près de la vie du jeune héros qui joue son propre rôle :  amateur de rodéo et surtout incroyable dresseur de chevaux sauvages, il est, à la suite d'un accident lors d'une compétition, interdit de chevauchée par les médecins.
Dans son environnement proche : ses potes de rodéo (dont Lane Scott, si salement amoché), son père un peu looser, le souvenir de sa mère enterrée non loin, sa soeur qui semble présenter des traits autistiques..., eux aussi mis à contribution par la réalisatrice pour incarner cette fiction décalque de leur vécu. Au générique, on découvre leurs noms quasiment ou parfaitement identiques aux noms de leurs personnages, signalant ainsi la troublante condition des hommes tiraillés entre la (dure) réalité et leurs rêves.

Alors, réél ou imaginaire, qui va gagner ? C'est vraiment du rodéo. A voir.


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