mercredi 31 août 2011

jours noirs



C'est difficile d'en parler, tout comme de ne rien dire. Mais qu'exprimer dans cet espace soudain trop ouvert ?
Quelques heures après le post précédent, où le fonctionnement des corps en mouvement prenait l'allure d'un spectacle distrayant ou cocasse, un enfant de ma famille, jeune adolescent, a été fauché sur la route.

Je ne m'autorise pas à donner ici des détails de cet événement, comme si celui-ci n'appartenait qu'à l'acteur involontaire de ce drame, à ses parents, à ses frères et sœurs. La proximité affective dans ce cas est un élastique que je maîtrise mal : je suis trop proche pour ne pas en avoir les tripes retournées et les nuits blanchies, je me sens trop loin pour exprimer ma peine, trop démuni pour aider.
Les jours passent en subtilisant une horreur à une autre, les nouvelles rassurantes sont au conditionnel, celles qui glacent sont certifiées, au futur proche : l'enfant est vivant mais l'intégrité de son corps sera brisée. Il est des mots que je peine à écrire.
La famille est encore en province, non loin du lieu de l'accident. La tristesse, mêlée au sentiment d'injustice mais surtout d'impuissance, me rend groggy : je n'ose poser des questions, je me fais plus discret que discret, je nomme mon incapacité, je tais des pleurs dont je n'arrive pas à me défaire. 
La violence des faits produit une sidération singulière. Il faut attendre à nouveau.


Ce soir je dois participer à un dîner d'anniversaire, demain rendre visite à ma mère que je sais évidement bouleversée, encore après partir en vacances dans un pays aux statues démembrées : inutile de préciser que je n'ai envie de rien de tout cela.

lundi 29 août 2011

ça marche ?

Dimanche matin je suis allé m'époumoner sur le tapis de course de la petite salle de gym, à côté de la maison : mon abonnement (souscrit pour six mois après les séances de kiné respiratoire) prendra fin ce mois-ci. 
Je ne sais plus très bien que constater, des mini progrès que j'y fais ou de l'extrême décalage que je note entre mes performances et celles d'hommes plus jeunes qui semblent partis pour des heures et des heures de longues foulées sauvages sans pause. Se comparer à soi-même, se comparer à d'autres.

En rentrant à la maison, je croise un homme qui marche de façon saccadée, en montant haut la jambe droite, pliée à quatre-vingt dix degrés en fin de course puis redescendant lentement, les bras opérant de larges mouvements de balanciers au ralenti, comme si cette jambe droite était celle d'un pantin. Trois mètres plus loin j'avise une devanture que je n'avais jamais remarquée et qui est agrémentée d'une image similaire à celle-ci :

Ce genre de petites rencontres me donnent toujours l'impression de vivre dans un film de Peter Greenaway.


J'avais prévu de partager ici mes interrogations quant à la poursuite de ce blog. Mais je ne sais encore qu'en penser, qu'en dire. Il faut dire que je me suis lancé dans cette petite aventure pour en faire l'expérimentation, et m'en servir de fil conducteur lors d'un travail lié à un type de psychothérapie qui s'intéresse au contact (contact avec l'environnement, contact avec autrui etc.)
Et voilà, ce travail a été effectué, présenté, applaudi (mes collègues sont formidables)
Alors ? Vais-je avancer un peu plus avec ce blog ?...