jeudi 2 août 2012

Sigmund

Submergé cette semaine (on le verra, c'est un thème...) d'activités rébarbatives ou réjouissantes, j'ai le sentiment que mon week-end viennois est déjà très loin derrière. La fragile émotion ressentie devant les paysages de Klimt s'estompe déjà et peine à être convoquée et réactualisée. Vibration de la matière peinte : d'étranges cousinages avec les jardins de Van Gogh m'apparurent au musée du Belvédère. 

Mais dans cette ville que je ne connaissais pas, ce qui m'a frappé chaque jour, c'est la multitude de monstres marins, ou plus exactement de combats mis en scène avec des créatures aquatiques. À chaque coin de rue, sur chaque fontaine, au bord ou au centre des plans d'eau, ce ne sont que guerres et corps-à-corps : ici des angelots fessus s'acharnent sur un presque frère à la queue écaillée, là c'est à coups de canif joliment doré à la feuille que l'un d'eux zigouille un poisson démesuré, plus loin ce sont de véritables scènes d'épouvante, des chutes d'êtres marins, renversés jambes par-dessus tête, figés dans leur chair de pierre blanche, ailleurs des pugilat à mains nues...
Cette frayeur du monde des flots orchestrée de façon aussi obsessionnelle dans une ville si continentale était-elle une banale peur de l'inconnu ? Ou bien née de l'omniprésence du fier Danube ? Ou encore de récits fabuleux de la flotte de l'empire d'Autriche ?
Je remarque d'autres sculptures, nombreuses, qui montrent des jeunes gens aux prises avec des chevaux fougueux qu'ils tentent de maîtriser.
Sans doute la science de l'inconscient devait-elle éclore dans ce lieu où l'animalité inquiétait autant que les manifestations des profondeurs habitées.

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