mardi 25 février 2014

vélo volé

C'est le troisième en moins d'un an. Les deux premiers, flambants neufs, me furent dérobés à quinze jours d'intervalle.

Le dernier, d'occasion, n'avait pourtant rien d'attirant : l'air fatigué, les jantes rouillées, le guidon partiellement désolidarisé de l'axe de direction, les leviers de changement de vitesse archaïques et, depuis quelques semaines, plus de frein arrière ; mais l'ami roulait pourtant.
Reste sur le carreau le U du mal nommé antivol, voyelle que Rimbaud associe au mot cycle dans son célèbre poème...
(U, cycles, vibrements divins des mers virides, 
Paix des pâtis semés d'animaux, paix des rides
Que l'alchimie imprime aux grands fronts studieux)

Sentiment de lassitude, un peu nauséeux, devant ces violences minimes qui, par petites touches, parviennent à colorer notre société et notre rapport à l'autre : se protéger, se méfier, ne plus supporter la moindre incivilité etc.

2 commentaires:

  1. Tu ne l'aimais peut-être pas assez pour qu'il aille se faire caresser ailleurs par quelqu'un d'autre...

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  2. Youp'la boum ! La vie expliquée à ceux qui se font voler leur vélo !

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