mercredi 20 juillet 2016

le père, le fils et sainte Jeanne

L'incipit proposé en devinette (billet première phrase/devinette) est celui du livre d'Alexandre Diego Gary, S. ou l'espérance de vie, paru chez Gallimard en 2009.

Doublement "fils de", l'auteur a pour parents Jean Seberg et Romain Gary, décédés à un an d'intervalle, respectivement le 30 août 1979 et le 2 décembre 1980 ; mis au monde en juillet 62 (c'était son anniversaire dimanche dernier), l'enfant sera dissimulé puis déclaré né en octobre 1963, après le mariage de l'actrice et du diplomate, par souci de convenance.
Un début clandestin, avec une mère de substitution, la gouvernante Eugenia, qui inspirera à Ajar-Gary le personnage de madame Rosa dans la Vie devant soi.

Diego Gary relate, page 42 : "Mais voila que cet homme charmant au demeurant, pour démontrer qu'il a une mémoire d'éléphant dont il est si fier malgré son grand âge, ne trouve rien de mieux que de me rappeler qu'on a retrouvé le corps de ma mère en état de décomposition dans le coffre de sa voiture dans le XVIe arrondissement ou au Bois de Boulogne, il ne sait plus."

C'est en réalité à l'arrière de sa voiture, une Renault 5 blanche, que Jean Seberg sera retrouvée (rue du Général-Appert) huit jours après sa disparition. Suicide ou assassinat ? Les partisans de la seconde hypothèse soulignent que l'actrice avait plus de 8 grammes d'alcool dans le sang mais aucune bouteille à ses côtés. Et que, aussi ivre, et sans ses lunettes de vue, il est improbable qu'elle ait pu conduire.

L'idylle de Seberg et de Gary, so glamour, fait régulièrement l'objet d'articles dans les magazines féminins, l'été, quand les rédactions en mal d'information se lancent dans des séries people sur les destins fabuleux, ou les amoureuses iconiques, ou les couples mythiques etc.

Ariane Chemin, journaliste au Monde, très loin d'être ignorante de l'attrait de cette love story américano-germanopratine, a concocté un petit bouquin d'été avec tout ce qu'il faut d'ingrédients pour une recette estivale : de l'inédit, de la passion, des secrets d'états, des mensonges etc. Sa bonne idée est de se focaliser sur la journée du mariage, opéré en douce (c'est le titre de son livre) en Corse, et passé complètement inaperçu à la presse de l'époque pourtant déjà avide de romances de célébrités. Comment, pourquoi... ?
La réponse est dans l'ouvrage, habilement ficelé, paru aux éditions Equateurs*.
Aussi vif et léger que le livre de Diego Gary est sombre et pesant.

*Hey, il n'y a pas de relecteur aux éditions Equateurs ? Très vilaine erreur de date page 27, c'est tout de même bête de se tromper sur l'année du mariage qui est le sujet du livre...

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