lundi 18 octobre 2021

partager le plaisir de Mohammed Fayaz

J’ai déjà évoqué ici les pérégrinations virtuelles que j’ai faites sur le Web autour des thèmes de la race, de la transidentité ou des questions de genre, qui m’ont souvent amené à découvrir des artistes, des personnalités ou des initiatives sympathiques, et parfois à commander des objets ou des livres en relation avec eux et elles. 
Parmi les découvertes qui m’ont réjoui, se trouve le collectif new-yorkais PapiJuice, qui organise des événements et des soirées pour célébrer « the lives of queer and trans people of colour ». 
Outre leurs projets et la personnalité des trois créateurs, Mohammed Fayaz, Adam R. et Oscar Nñ, c’est leur communication visuelle qui m’a d’emblée séduit, me rappelant de façon très lointaine mais sensible les illustrations et posters de John Lodi que l’on trouvait à Ibiza dans les années 1980. 
Non que le graphisme soit ressemblant (celui de Lodi était plus proche de la caricature, s’approchant parfois d’Albert Dubout pour l’amoncellement de personnages), mais parce que dans ce travail de dessin se révèle toute la tendresse de l’artiste pour ses modèles, et le désir de leur conférer une visibilité et en quelque sorte une existence bienveillante dans un monde normatif et hostile.
Après avoir acheté quelques tee-shirts et des stickers de l’artiste en février (ci-contre), j’ai suivi régulièrement les pages Instagram du collectif (@papijuicebk) et celui de Mohammed Fayaz (@brohammed), personnalité très attachante à la fluidité de genre très libre. Tout cela pour annoncer que le dessinateur en question vient de remporter le Hublot Design Prize (vous voyez, Hublot, cette marque horlogère suisse?…), un truc qui paraît de loin sérieux et rébarbatif, mais dont le jury a été séduit pour des  raisons assez similaires aux miennes : « We were absolutely unanimous that Mohammed was the winner. He really has documented an extraordinary community of queer and trans people of colour who at times are very vulnerable and at others are happy and joyous. I think he’s caught their complexities and subtleties and idiosyncrasies, and that’s such a difficult thing to do. »
 La tendresse récompensée, c’est rare, non?



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