vendredi 13 juillet 2012

chiffres et l'être

Les chiffres, les images. Une vie entière pourrait tenir écartelée entre ces deux termes comme entre deux hémisphères de cerveau. Faisant le pont entre les deux, du sens – pointillé ou continu – sous formes de mots et d'émotions.

Hier midi (ou était-ce avant hier ? le temps file si vite...), je retourne voir le docteur T., pneumologue, avec une radio pulmonaire réalisée récemment. En quelque sorte le contrôle post opératoire à un an que j'arrive à grand peine à mettre en place un an et demi après la lobectomie de Noël 2010. 

Il est semblable à lui-même le docteur T. sensiblement plus détendu cependant, l'agacement que je créais chez lui semble s'être tout à fait émoussé. Comme chaque fois il a à cœur de bien expliquer ce qu'il y a à voir sur les radios, et heureusement car la lecture de ces images est pour moi plutôt hasardeuse. En fait, je ne vois pas de différence avec la radio de contrôle précédente alors qu'il faut au contraire remarquer que le poumon a repris un peu d'ampleur.


Passage dans une petite cabine vitrée où, tube dans la bouche et mains sur les joues, je me plie à tout un tas de consignes respiratoires différentes dans le but d'évaluer ma capacité pulmonaire. 
Résultat : des chiffres et des courbes. Signification : je n'aurais perdu que 12 % de ma capacité pulmonaire. Lors du contrôle à six mois, j'étais à - 30%. Du progrès donc, mais qui devrait en rester là. 
Pris en photo en allant à la consultation. Le spectacle
de Paris m'étonne toujours, tant de diversité!

Je me rends bien compte que le chiffre de - 12 % me paraît sympathique, alors qu'à sensations et symptômes égaux, si on m'avait annoncé -72 %, j'aurais grimacé ou me serais inquiété. 
Les chiffres parfois emplissent notre corps, jusqu'à parler plus fort que lui. Il nous faut les faire taire, leur faire reprendre leur place et nous redire qu'ils ne sont pas la mesure de notre existence.

Aucun commentaire:

Enregistrer un commentaire